Cine-Journal (May - Jun 1912)

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La Cinématographie considérée au point de vue théâtral (Suite) Le premier plan La pantomime et le ciné-théâtre ont, comme côté commun, le mutisme des acteurs; mais, dans la pantomime, le jeu de l'acteur est conventionnel et exagéré, tandis qu'au ciné-théâtre il doit être naturel et réservé. Le ciné-théâtre, pour remplir son but, doit représenter la vie réelle prise sur le vif, tandis que la pantomime n'a jamais cherché à représenter qu'une vie factice et artificielle. Les acteurs de la troupe de la Société du a Vitagraph i> ont été les premiers à reconnaître et à appliquer ce principe, et c'est en grande partie à cela qu'est dû le succès incontestable et incontesté de cette célèbre Société. Pour produire le maximum d'effet, tout en conservant la sobrité du geste, sobriété qui contrarie leur jeu, les acteurs de la troupe du u Vitagraphe » ont dû spécialement travailler les jeux de physionomie, et, pour que les expressions du visage puissent être parfaitement perçues des spectateurs, de tous les points de la salle, le metteur en scène a dû projeter les acteurs au premier plan, autant qu'il lui était possible. Cette méthode, qui donnait de bons résultats, a vite dégénéré en méthode abusive, comme ont pu facilement s'en rendre compte les amateurs qui suivent les films du « Vitagraphe " depuis environ deux ans. Naturellement, cet abus a été, peu à peu, consciencieusement suivi par les metteurs en scène des autres sociétés. Actuellement, nous sommes arrivés à ce que l'on pourrait appeler la période des cul-dejatte. Les trois quarts du temps, les acteurs en scène, projetés au premier plan, sont coupés aux genoux, et au point de vue artistique l'effet produit est infiniment désagréable et choquant. Au théâtre, les jeux de physionomie des acteurs ne peuvent être perçus qu'à la lorgnette; au cinéma, l'emploi de la lorgnette a le défaut de faire ressortir les imperfections cinématographiques de l'image; il a donc fallu remplacer le grossissement produit par une projection au premier plan. Les metteurs en scène se trouvent donc en face d'une difficulté presque insurmontable, car, ou bien les jeux de physionomie des acteurs ne sont pas perçus d'une façon satisfaisante, ou bien, par suite du grossissement, les jambes de l'acteur sortent de l'écran. J'ai vu, ces jours-ci, un film où l'acteur et le cheval, placé à ses côtés, étaient tous deux partiellement cul-de-jatte; puis, quand l'homme est monté à cheval, il s'est trouvé soudain décapité. Passer instantanément de cul-de-jatte à la décapitation, c'est vraiment pousser les choses un peu loin. Le second inconvénient, résultant de l'abus de la projection au premier plan, est de laisser dans l'œil du spectateur l'impression de personnages d'une grandeur hors nature, et quand l'agrandissement diminue, pour redevenir normal, les mêmes personnages nous paraissent trop petits, et il faut un certain temps à l'œil pour s'y habituer. D'autre part, il est certain qu'au point de vue économique il y a intérêt à aborder les grandes salles qui peuvent contenir un grand nombre de spectateurs, car, sauf en ce qui regarde le loyer, les frais généraux restent sensiblement les mêmes pour une petite ou pour une grande salle, tandis que les recettes peuvent passer du simple au double. En fin de compte, étant donné l'augmentation continue des amateurs de cinéma, l'écran est devenu beaucoup trop petit; il ne correspond plus à la grandeur des nouvelles salles. La grandeur des écrans ne répond plus aux besoins actuels de l'industrie du ciné-théâtre. Heureusement que l'augmentation des dimensions du cliché n'offre pas de difficultés insurmontables; de ce côté, j'estime que l'avenir du ciné-théâtre n'est nullement compromis, tout au contraire, car quand l'écran arrivera à de grandes dimensions, soit, par exemple, 24 mètres sur 18, le spectacle offert deviendra tellement beau et produira des effets tellement puissants qu'il se manifestera une nouvelle poussée, et les grandes salles de l'avenir seront encore trop petites pour le nombre des amateurs. Avec une distance focale de 90 m/m et une distance du projectei : à l'écran de 30 mètres, la grandeur de l'image projetée est de 8 mètres sur 6 mètres pour un cliché de 28 m/m sur 18 m m ; dans les n "mes conditions, si nous adoptons un cliché de 84 m/m sur 54 m m, nous arrivons à une p ojection sur l'écran de 24 mètres sur 18 mètres; il suffira, ce qui est toujours possible, d'augmenter la surface et la puissance du foyer l.mineux. Dans l'avenir, les sociétés d'éditions four