Cine-Journal (May - Jun 1912)

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placera le cinéma dans le droit commun ne le terrassera, ne l'étouffera pas. Il est tout à fait juste que des lacunes soient comblées, que des iiKonU'iiienls soient écartés, que la spéculation efhaue soit endiguée, mais tout cela sans tyrannie, sans réglementations injustes, de nature à entraver l'essor de l'industrie et porter un coup fatal à son libre développement. Il s'agit pour tous ceux qui ont à cœur la prospérité de la cinématograpliie allemande, de donner sans tarder le coup de collier nécessaire, pour que la loi en préparation soit le moins préjudiciable possible à la branche. Plus que jamais les intérêts de la cinématographe allemande demandent à être soutenus et défendus. C'est sur toute la ligne maintenant que les batteries ennemies sont démasquées, c'est sur tout le front de bataille qu'un feu nourri est engagé contre la cincmatographie. Aux premiers rangs des agresseurs figurent, naturellement, les directeurs de théâtres et les auteurs dramatiques, parce qu'ils se sentent menacés, dans leurs moyens d'existence, par le cinéma. La lutte sera sans merci, et tous les moyens sont bons pour la mener. Un grand nombre de municipalités se sont mises de la partie. Des villes comme Schœneberg, Wilmersdorf, Neukœlln, Liegnitz, etc., se sont déclarées franchement et officiellement cinéphobes ; en Bavière, on fait des pieds et des mains dans les milieux hostiles au cinéma, pour qu'une censure en quelque sorte prohibitive soit appliquée. Dans le grand-duché de Bade, on rumine des réglementations draconiennes. Je vous ai déjà écrit au sujet de l'attitude haineuse des associations d'auteurs dramatiques et de la Fédération des artistes de théâtres. Tous ces éléments réunis forment un noyau imposant qui donne à la cinéphobie allemande une force redoutable, dont il est fait un usage inconsidéré. On publie les résultats d'une enquête faite récemment et de laquelle il résulte que 1 20 théâtres de province sont dans une situation lamentable et à la veille de la faillite. On proclame et on demande que le cinématographe serve uniquement, exclusivement dans un but scientifique et qu'on ne le mette pas au service de l'art dramatique dont il serait rien moins que le dissolvant. Je ne sais si je me trompe, mais je crois bien que les directeurs de théâtres ne sont pas tous de la même opinion. Il y en a encore beaucoup, à mon avis, qui, sachant bien conduire leur barque, dirigeant avec intelligence et méthode leurs théâtres en s'inspirant des goûts du public, sans vouloir leur imposer le leur, ne sont nullement jaloux du cinématographe qui ne leur fait pas de tort. Quelques directeurs justifient la défense qu'ils font à leurs acteurs de jouer pour le cinématographe, en affirmant que ces acteurs ne fournissent plus la même quantité ni la même qualité de travail et que le meilleur de leurs efforts est dépensé au profit du cinéma qui les absorbe. Il y a peut-être du vrai là-dedans. Mais il faut tenir compte que le cinéma est un meilleur client que le théâtre pour le théâtre pour les acteurs; il paie mieux que les directeurs, et c'est là un argument qui a sa valeur. Mais ce qui est absolument inadmissible, c'est l'attitude des auteurs dramatiques, qui ont la prétention exorbitante de vouloir tracer à la cirématographie les strictes limites d'un champ d'action tris restreint et ne reculent pas devant l'hérétique appel à la censure pour faire le coup du père François à cet art nouveau, qu'ils jalousent et au'ils ne peuvent voir prospérer sans en éprouver une rage folle. Les groupements dans l'industrie allemande se font de plus en plus nombreux. On annonce la prochaine formation d'un consortium d'exploitants qui va faire concurrence à une organisation similaire existant déjà à Berlin sous le nom de « Deutschland », et assure un service très étendu d'achat, d'échange et de location de films. La nouvelle organisation, basée sur l'achat en commun de films, groupe actuellement 26 propriétaires de cinémas berlinois. Il paraît ciue ce consortium a pris naissance à la suite de la mesure adoptée par la Société « Deutschland » concernant le changement de programme tri-hebdomadaire qui provoqua de vives protestations parmi les exploitants. S'il est des institutions qui ne peuvent voir ur qu'à grand renfort de tapage et i de clameurs, il en est d'autres, par contre, qui viennent au monde sans fracas, mais ne s'en portent que mieux pour cela. C'est ainsi que, dans un parfait recueillement, s'est fondée à Cologne, au début de cette année, une Société, la « Deutsche Kinématographen Geselleschaft », qui, malgré sa jeu