Cine-Journal (May - Jun 1912)

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à gauche. N'importe à quel point où l'accident se produira, le public saura de quel côté il doit se diriger pour atteindre la station la plus proche. « Cette dent devra se continuer même dans les stations. Q Tout d'abord, le public parisien, qui est curieux par nature, se demandera ce que signifie cette planche terminée par des pointes; il la touchera du doigt, puis il s'inquiétera de son usage, interrogera les agents du Métro et, renseigné, il se sentira plus en sûreté, certain, en cas de sinistre, de trouver, collé aux parois du mur, un fil d'Ariane qui ne se rompra pas.. « Il paraît que l'inventeur de la dent de scie a fait breveter son invention ; mais il paraît aussi qu'elle n'a jamais été mise en application et qu'elle est aujourd'hui tombée dans le domaine public. « Ct G. GUESNET. » (Revue des Eclairages) -♦■ LE COIN "DU RIRE La Fête de Neuilly Malgré la concurrence des parles et des cities, la « fête à Neu-Neu » n'a rien peidu dz son éclat. Elle le renforce au contraire de tout:* la splendeur d'un éclairage éblouissant — et durant tout ce mois l'avenue de Neuilly roulera tout un flot de vagues humanités, occupés à résoudre le délicat problème de rire et de s'amuser en société... La <( foire » reste un des plus impérieux besoins des citadins... d'abord parce qu'elle leur rappelle la campagne, les ébats rustiques, les bals champêtres, les pipeaux et les bergerades, ces fêles, ces assemblées dont beaucoup ont conservé la nostalgie. De tout temps, les travailleurs sédentaires n'ont jamais conçu le repos que sous la forme du mouvement et ont toujours aimé à s'enivrer de vacarme. Ils mettent leur plaisir à se sentir bousculés, coudoyés, secoués, balancés, cahotés. Il leur faut cette Petite Secousse dont Maurice Barres fit jadis la muse ironique et consciente de la démocratie. Et ces rêveries du promeneur solitaire parmi Ces .foules déchaînées s'effarant à contempler des magistrats ou des fonctionnaires, chevauchant ardemment des cochons ou des lapins en carton pâte, de jeunes ingénues s'enlevant au rythme des balançoires et des mères de famille se tordant des monstres ariegoi à grands cr giratoires ! Il semble pourtant que nos foires actuelles aient quelque peu perdu le caractère cordial et o bon enfant » qui les faisait naguère si joyeuses et si avenantes... Sans avoir atteint la triste quarantaine (redoutée des navigateurs !) on peut encore se rappeler les foires d'antan où triomphaient le cirque et la ménagerie, où le bon public s'ébaudissait aux pitreries de la parade et aux boniments des tréteaux, où le Musée analomique fraternisait avec les Horreurs de l'Inquisition... au risque de jeter quelque confusion dans l'esprit des masses entre la sinistre besogne des tortionnaires et le travail si humain de nos grands chirurgiens. Aujourd'hui, la foire a pris un aspect scientifique, mécanique et vulgarisateur, qui donnerait à penser que le grand Alphonse Daudeî n'avait point tort quand il reprochait à la science de compliquer et de sinistrer la vie. La vapeur et l'électricité ont tout envahi, les baraques sont devenues des palaces et les banquistes... des banquiers. Ce ne sont parj tout qu'appareils bizarres comme des instruments de supplice : toboggans perfides, balançoires à renversement, plaques tournantes, tourbillons de la mort (dix minutes d'épouvante), manoirs à l'envers, manèges aériens, course d'aéroplanes, etc. Des sifflets déchirent le tympan, des sirènes et des trompes lancent des appels désespérés, des phonographes prêtent à tous les chanteurs illustres (et heureusement absents) la même voix nasillarde mais inarticulée, le caruso alterne avec les carrousels et de redoutables orgues mécaniques remoulent inlassablement ces valses d'une si sentimentale vacherie dont les titres semblent empruntés aux vocabulaires des parfumeurs : Brise du matin (ou du soir) , Sourire de février. Fleur de peau. Bouquet d'ivresses. De toutes parts, des enseignes scientifiques rappellent au passant cette douloureuse vérité qu'on « peut s'instruire en s'amusant a : Tir de l'Humanité (armes perfectionnées) , Panorama du Progrès, Visions d'Art... (où l'Art est une chimère, hélas !) Et sur toute la ligne triomphe le cinéma, qui est au théâtre ce que la photographie est à la peinture..., ce que la réalité est au rêve. Et l'on en peut conclure, s'il est besoin, que toutes ces joies ne tiennent qu'à un film, — et qu'il nous faut pourtant beaucoup de choses pour nous amuser. CURNONSKY. (Le Journal, 16 juin 1912.)