Cine-Journal (Sep - Oct 1912)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

33 Le Film qui vient... Le Film qui va... Le Film qui reste ! Rien n'est plus vrai que le dicton qui veut, qu'en ce Bas monde tout lasse, tout casse, tout passe. Mais tout est proportionnel, et s'il est des choses bien éphémères, il en est d'autres, par contre, qui ont la vie dure. Il en est, non point de la Cinématographie, mais bien du film, comme de toute chose terrestre: il y a le film qui passe, mais il y a aussi le film qui reste et ce dernier présente même cette particularité qu'il a de grandes chances de rester, sinon toujours, du moins très longtemps... C'est du film scientifique, instructif et éducateur qui je veux parler. Nous en sommes encore à la période où ce film, n'ayant pas encore o donné » au point de vue du rapport, ce que l'on est en droit d'en attendre, les exploitants tout comme les fabricants ont une tendance à ne voir en lui qu'un succédané, relativement peu intéressant au point de vue affaires. Pour l'instant, encore, le jeu n'en vaut guère la chandelle, à leurs yeux, et c'est en partie vrai, car les bénéfices que ces films ont procuré jusqu'à présent ont été ou bien nuls ou bien peu en rapport avec les effort; dépensés et les sacrifices pécuniaires consentis. Mais, si l'on y regarde de près, si on réfléchit, on se rendra bien vite compte que l'appréciation qui se justifie en ce moment en apparence est absolument faussée et que le film scientifique et éducateur est appelé à devenir une source de jolis profits, car sa destinée, à lui, est tout indiquée; il sera le film qui reste, et non pas le film distrayant ou divertissant, qui lasse, casse et passe... et qu'il faut, sans trêve ni merci, renouveler. On peut dire, sans hésitation aucune, que si le film éducateur n'est pas d'un rendement immédiat, il promet certainement de très beaux revenus pour l'avenir, de bien plus beaux revenus que ceux forunis par les films à succès de n'importe quel autre genre, parce que le film éducateur sera, lui, le vrai film éternel... Il ne faut jamais demander l'impossible et vouloir réaliser d'un coup ce qui nécessite une incubation, une gestion et un développement peut-être trop lents au gré des intéressés, mais certainement suivis et assurés. Il ne faut pas oublier que jamais le moissonneur n'a le pas sur le semeur. C'est celui-ci qui vient en premier, pour répandre la bonne graine, à laquelle il faut laisser le temps de germer, et c'est à celui-là de récolter, lorsque l'heure sera venue. Or, il faut l'un et l'autre, le semeur et le moissonneur et il n'est nullement exclu que les deux fonctions ne se combinent en le même personnage. A toute chose, il faut son temps. C'est là une loi naturelle infrangible, que l'on chercherait en vain à détruire, sans neutraliser ses bons effets. La persévérance et la patience sont, en la matière qui nous occupe, deux vertus primordiales. Celui qui les pratique peut être sûr d'en être finalement récompensé. Il suffit de jeter un regard sur les programmes ordinaires des Cinémas pendant l'année 1911. Que reste-t-il des films innombrables qus nous y avons vu énonces : R îen, ou presque. Ils sont partis sur la barque légère du souvenir, où croupissent, en décrépitude, dans quelque asile retiré et lointain, pour y accomplir leurs derniers gestes d'invalides, en attendant les suprêmes soubresauts de l'agonie. Ils ont tous rempli leur tâche, leur rôle quelque peu éphémère, ils ont disparu des écrans et... on les a oubliés, car de nouveaux films sont venus, qui ont chassé de nos mémoires le souvenir des anciens, en attendant que d'autres, plus nouveaux encore, viennent, à leur tour accaparer toute notre attention... C'est dans 1 ordre normal des choses, c'est le perpétuel va-et-vient. Mais en est-il de même des films scientifiques et instructifs?... Assurément non!... Ne voyons-nous pas se renouveler sans cesse, de nos jours, sur l'écran, les phases intéressan tes de nombre de vues industrielles, — indigènes ou exotiques, — de films instructifs et éducateurs, qui reçurent le baptême du feu... électrique, il y a de cela quatre ou cinq ans déjà?... Nous pourrions les citer par douzaines, en restant dans les plus modestes limites d'évaluation. Eh bien! ne peut-on dire d'eux que ce sort les films qui restent, les films qui n'ont aucune raison pour n'être plus là, même bien longtemps après nous, parce qu'ils n'auront pas perdu de leur intérêt et que leur pouvoir instructif, même s'il devait devenir du fait de la marche incessante du progrès, d'un caractère rétrospectif, restera toujours aussi efficace, aussi réel? Ils se trouveront complétés, assurément, mais leur remplacement par autre chose ne s'impose