Cine-Journal (Sep - Oct 1912)

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— 75 — LETTRE BRITANNIQUE (Correspondance particulière du « CinéJournal »). i Londres, 1 2 septembre. Dans une de mes dernières correspondances, j'avais fait ressortir les points principaux d'où résultent les infériorités de la production anglaise, au point de vue du théâtre cinématographique. Parmi ces points, il y en avait un qui n'est pas le moins important : le manque d'artistes capables d'oublier qu'ils ne sont plus sur le plateau et qu'ils ont à jouer pour le cinématographe. Nos confrères anglais, le Bioscope en tête, veulent bien reconnaître que les reproches, ou pour mieux dire les réflexions que j'avais formulées, sont dans une large mesure justifiés. Mais ils ont cru devoir aller au fond des choses et examiner d'un peu plus près la situation actuelle. C'est ce qui les fait arriver à cette conclusion que, dans le courant des douze derniers mois, une grande amélioration s'est produite dans cette question des acteurs cinématographiques anglais. Il paraît que l'on fait de sérieux efforts pour remédier au mal constaté. L'acteur anglais a, jusqu'en ces derniers temps, mis une certaine affectation à traiter le cinématographe avec le plus profond mépris. Cela n'a pas peu contribué à rendre le recrutement d'acteurs cinématographiques anglais assez difficile. On s'efforce ,de tous côtés, à faire revenir ces messieurs à de meilleurs sentiments, à les décider à prêter à l'art nouveau un concours de nature à relever le niveau de la production britannique, qui laisse encore tant à désirer. Comme le fait ressortir notre confrère le Bioscope, de Londres, les directeurs de théâtres et de music-halls ne furent pas pour peu de chose dans l'extension d'une mentalité qu'ils s'efforcèrent d'entretenir soigneusement chez leurs pensionnaires. Ceux-ci étaient fermement persuadés que leur participation à des scènes cinématographiques équivaudraient à une déchéance morale et que le fait de paraître sur l'écran ne pouvait constituer qu'un brevet de vulgarité. On est arrivé cependant à modifier légèrement cet état d'esprit et les acteurs finissent par comprendre et se rendre compte qu'il n'y a, en somme, rien de déshonorant à paraître dans des scènes cinématographiques. Il y a donc une nouvelle tendance qui se dessine et elle mérite, a mon avis, d'être signalée, car du jour où l'artiste anglais se résoudra à faire son éducation cinématographique, il est évident que la production anglaise s'en ressentira dans le sens du mieux et qu'elle ne sera plus quantité négligeable, comme c'est le cas à l'heure présente. Il faudra s'attendre à une concurrence britannique que nous ne connaissons pas encore, tout au moins dans toute l'acception du mot. Jusqu'à présent, c'est surtout le drame cinématographique qui semble avoir amené, dans l'opinion des artistes anglais, un revirement. Ils se rendent compte que le cinéma a donné naissance à un art tout à fait nouveau, avec des horizons inconnus et illimités. Ils commencent à comprendre que le jeu pour le cinéma doit être tout autre que celui de la scène ordinaire. C'est tout un apprentissage à faire. S'y résoudront-ils, voudront-ils s'y résigner? That is the question!... Il est agréable et consolant, cependant, de voir que les appréhensions et les préjugés qui ont animé jusqu'ici les milieux de l'art dramatique anglais, s'atténuent petit à petit et tendent à disparaître définitivement. Les acteurs du « plateau » ne voient plus en leurs confrères du cinéma des « Outlaws » de l'art dramatique, des « réprouvés » de la profession. Ils y viennent eux-mêmes, et c'est tant mieux. Ce sont les femmes, — et parmi elles, les plus charmantes de nos actrices, — qui, une fois de plus, ont donné le ton et il faut espérer que leur exemple sera suivi par de nombreuses recrues nouvelles de l'art cinématographique. Ralph SCREEN. EN ITALIE (De notre correspondant particulier.) Rome, 1 I septembre. Je ne puis m'empêcher, en envisageant la situation actuelle de la Cinématographie italienne, de me remémorer un vers de Victor Hugo : Dors-tu?... Réveille-toi!... etc.. Ce n'est cependant pas la léthargie qui précède une mort imminente, dont est atteinte la Cinématographie des pays italiques. Non, il y a sa belle vigueur, sa force, sa merveilleuse vitalité; en un mot, qui est là pour nous démontrer tout le contraire. Mais alors?... Comment expliquer l'engour