Cine-Journal (Sep - Oct 1912)

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— 7 — venu l'accompagnement éternel de l'œuvre dont il soulignera les effets, aussi bien et mieux que la musique de scène d'un Massenet soulignera les Erynnies ou V Artésienne — car il en sera toute la musique, à défaut de toute parole. Film et musique voyageront dans les mêmes boîtes et s'ouvriront dans les cinémas-théâtres pour distribuer à la même heure, grâce à un simple pianola-concordant, le double plaisir de l'image dramatique et de la mélodie notée pour elle. Tous les exploitants de cinéma peuvent — ou pourront — avec le très simple dispositif de M. Louis Janssens, offrir à leurs spectateurs des films qui ne perdront rien de leur valeur intrinsèque et garderont intact le dépôt, le cachet d'art placé par l'éditeur. Ils pourront ajouter à ce charme, celui que l'improvisation d'un artiste y aura ajouté, sans avoir à craindre l'insuffisance de leur pianiste, de leur orchestre, voués l'un et l'autre, malgré tout, à l'impossible adaptation. La transcription musicale se fera d'elle-même, mécaniquement et qu'on ne vienne pas dire qu'elle sera précaire ou peu esthétique, car il existe depuis quelques années des appareils du genre « pianola » qui échappent à toute critique. Cet accompagnement vraiment concordant et vraiment original du film plaira non seulement au public pour la valeur mélodique, mais encore par son exacte appropriation. Sans qu'il le sache, le spectateur-auditeur associera dans sa pensée et dans son impression les deux qualités du film projeté : celle qui tient au spectacle et celle qui tient à la musique. Il ne saura peut-être jamais que le pianola exécute l'improvisation d'un virtuose « strictement lié » aux émotions de l'œuvre cinématographique. Mais il sentira l'harmonie des deux effets et c'est le film qui en bénéficiera. Sa valeur en sera décuplée. Il prendra place parmi les attractions d'art et résistera victorieusement aux dénigrements, aux sourires, aux attaques des derniers sceptiques. Ainsi se trouve supérieurement réalisé le vœu naguère formulé par un gros éditeur de film sous la forme suivante : 1 ° Improviser devant la projection d'un film cinématographique, chez l'éditeur de ce film, avant édition, — et après s'être bien inspiré du sujet par plusieurs projections préalables, — un morceau musical approprié à ce sujet. 2" Enregistrer automatiquement cette improvisation pour pouvoir la reproduire sur bandes musicales perforées à un nombre quelconque d'exemplaires en même temps que les films ; les dites bandes devront être vendues avec les films aux loueurs de films et exploitants de cinémas, afin de pouvoir être utilisés pour la reproduction du morceau improvisé, lors des projections subséquentes des films dans les salles privées ou publiques. M. Louis Janssens a mis sur pied cette forte affaire par un merveilleux effort de volonté scientifique et surtout parce qu'il a foi dans l'avenir et sait que rien ne résiste au progrès. Inutile de vous dire qu'il a trouvé sur son chemin la lourde barrière que ferme avec vigilance, devant toute initiative, la Société des Compositeurs de Musique. L'éminente Société, qui défend avec une louable vigueur les intérêts des artistes, fit grief à M. Louis Janssens d'improviser la musique d'accompagnement cinématographique sous prétexte : I ° Qu'il était impossible d'improviser sans tomber dans les œuvres d'auteurs; 2° Que les inspecteurs de ladite société étaient des experts possédant mentalement tout le répertoire des compositeurs. II résultait de ces contestations que M. Janssens et — tous les improvisateurs — ne faisaient que « ressasser » les airs de répertoire dont la Société a la garde. Par extension, on en pouvait conclure que l'improvisation en général est un vain mot et que les musiciens se répètent depuis les premières notations de la gamme. M. Janssens a demandé à de nombreux compositeurs et à d'éminents musicologues ce qu'ils pensent de la question. Voici en quels termes lui répond M. Paul Gilson, compositeur de musique, membre de la Société des Auteurs et Compositeurs, Premier Prix de Rome pour la musique, inspecteur général des Ecoles de musique du Royaume, critique d'art musical au Soir, correspondant attitré des principals revues musicales du continent, professeur aux Conservatoires de Bruxelles et d'Anvers; Officier de l'Ordre de Léopold. Officier de la Légion d'honneur: « Bruxelles, 26 novembre 1910. « Mon cher Janssens, « Vous me demandez: « 1 " S'il est possible d'improviser de la musique sans retomber dans les œuvres connues; 2° s'il est possible qu'un homme retienne, possède mentalement le répertoire des auteurs. Voici ce que je puis vous répondre: « 1 " Evidemment, on peut improviser de la musique qui ne doit rien à tout autre. Les combinaisons sont infinies. Il y a, au musée du Conservatoire, un instrument, le componium,