Cine-Journal (Sep - Oct 1912)

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10 Courrier d'Allemagne Où sont les Métèques ? Le tapage assourdissant de certains confières français de la grande presse qui depuis un certain temps mènent campagne contre les produits allemands qui envahissent la Francs, a fini par pénétrer le tympan des plus sourds. Je sais bien qu'il n'y a pas lieu d'attache,trcp d'importance à ce mouvement xénophobe d'inspiration douteuse. Nous avons assisté déjà, il y a une douzaine d'années, à une semblable explosion de chauvinisme. C'était un peu avant la dernière Exposition universelle. Jean Coq et son ami Tintinnabule, chef des Trublions, avaient jugé de décerveler sans phrase tout citoyen qui ne pourrait justifier d'un indigénat remontant pour le moins aux Croisades. Pourtant ils firent taire leurs centiments à la pensée du tort que causeraient ces exécutions sommaires à la grande foire internationale que préparaient en ce temps-là les Trublions non trublionnants de la Cité. Faut-il donc conclure que les chauvins actuels sont moins perspicaces que leurs aînés, puisqu'ils ne comprennent pas quelles repréc ailles d'ordre commercial leurs rodomontades îidicules sont susceptibles de faire naître z: pays voisin contre leurs propres concitoyens. Car la France n'importe pas seulement; elle :>;;orte aussi. L'exportation de France en Allemagne durant les sept premiers mois de l'exercice en cours a atteint 45 7 millions et demi de francs; tandis qu'il a été introduit en France, pendant la même période, pour 546 millions de francs d'articles allemands. L'érart n'est déjà pas si considérable. Il est donc des commerçants et des industriels français, d'esprit avisé, qui ne rougissent pas d'entrer en relations d'affaires avec leur voisin et de porter chez lui les produits de leur activité. Ceci est vrai pour les articles de la mode, pour les vins, les soieries de bonne qualité, etc C 'est beaucoup plus vrai encore en ce qui concerne l'industrie cinématographique. Arrivée assez tard à la compréhension du g ai d mouvement économique que déchaîna l'invention du cinématographe, l'Allemagne, devancée de loin par d'autres pays, est encore obligée à cette heure de couvrir à l'étranger la majeure partie de ses besoins en films, pellicules vierges, appareils. Or, parmi ses fournis seurs, la France est loin d'occuper le dernier rang. Toutes les maisons françaises de quelque notoriété, à ne citer que Pathé, Gaumont, Eclair, Lux, Film d'Art, etc., etc., ont des représentants en Allemagne, où elles traitent de grosses affaires. On sait que, d'autre part, les opérateurs français pour la prise de vues sont les plus recherchés, parce que les plus habiles. Comment donc qualifier ces intrus qui prétendent gagner Jcur vie en dehors de chez eux? Que répondrons-nous aux journaux pangermanistes, quand reprenant l'argument, ilo voueront ces étrangers à la vindicte publique? Déjà au temps de la république athénienne, des «sprits chagrins réclamaient l'ostracisme contre les colpoteurs étrangers, les Métèques, qui allaient prisant avec succès leur pacotille à travers la cité. Mais où sont à cette heure les Métèques? Ils sont en France, ils sont en Allemagne, ils sont partout. Tous les pays sont ouverts à la li'eie circulation entre voisins. Il n'est plus aujourd'hui de civilisation complète sans échange de peuple à peuple, sans pénétration pacifique et simultanée des produits de l'intelligence et du savoir humain. Le peuple qui voudrait se claquemurer jalousement et clore toutes ses issues à l'influence du dehors se condamnerait lui-même à 1 îmbécihté et à la ruine. Au cours des dernières semaines, la situation générale du marché cinématographique allemand s'est quelque peu éclaircie, sans pour cela s'améliorer sensiblement. La majorité des fabricants a définitivement adhéré à la Convention qui entrera en vigueur !e 11 de ce mois. D'autre part, la maison Pathé ayant fait connaître sa détermination de ne plus vendre ses films et de ne les exploiter désormais qu'en location directe, il y a lieu de considérer l'entente comme à peu près complète. De fait, de gros loueurs, tels que la Kondor et Martin Dentier, qui avaient refusé jusqu'à présent de se joindre au mou vement, ont fini par envoyer leur adhésion. Ce qui ne veut pas dire que toutes le: difficultés ont disparu et que ie marché jouit de la sérénité d'un ciel sans nuage. En aucune façon. La cause du malaise dont souffre l'industrie cinématographique ne réside £as uniquement dans l'avilissement des tarifs; ce malaise tient encore et surtout à la surproduction. D'énormes capitaux ont été investis a»i