Cine-Journal (Sep - Oct 1912)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

— 21 — ces malheureux exploitants, déjà si... exploités et si bousculés de tous côtés, sous le prétexte avoué ou dissimulé, qu'ils gagnent beaucoup d'argent! Beaucoup d'argent! Il en est, évidemment, qui réussissent assez bien dans l'exploitatin des spectacles cinématographiques. Il en est même qui y font fortune. Et n'est-ce pas leur droit comme dans tout autre commerce, et serait-ce une raison parce que quelques-uns font fortune pour frapper inconsidérément de toutes parts et sans merci toute l'exploitation cinématographique au point de l'écraser? Car s'il en est 6 sur 100 qui font fortune dans ce commerce, ce qui est moins que la normale dans tout autre commerce, et dix qui marchent dans une relative quiétude financière, c'est un maximum presqu'exagéré. Il y en a donc quatre-vingt qui végètent dans l'exploitation cinématographique, s'ils ne s'y ruinent! J'ose espérer que la Chambre Syndicale, qui vient d'appeler à sa vice-présidence M. Brézillon, le sympathique et estimé président du Syndicat des Directeurs de théâtres cinématographiques, a voulu montrer, par cette démarche de déférence, de courtoisie, de tact et... de diplomatie, peut-être, qu'elle est résolue à entrer dans cette voie d'entente et de protection mutuelle, en marquand le pas décisif vers l'union indéfectible de toutes les forces cinématographiques, au mieux des intérêts de tous, et des exploitants en particulier déjà si éprouvés. A ce propos, et c'est ici que j'entre dans le cœur de mon sujet, il ne faut pas que ces forces vives laissent sans protester et sous prétexte de protections ou des arts ou des lettres ou du dessin, les exploitants de cinémas être victimes de nouvelles « aspirations » monétaires sur leurs souvent trop maigres recettes. Ces « aspirations » à la « Vacuum Cleaner » finiraient par nettoyer tellement à fond leurs caisses, que le fond lui-même serait aspiré luimême à la longue, or celles-ci devenant sans fonds, seraient saris contenance possible et par conséquent sans contenu! Plus personne non plus « n'aspirerait » dans un autre sens, à continuer un genre d'exploitation aussi susceptible de désintéressement forcé. Il n'y aurait plus bientôt pour rester dans l'affaire si cela continuait, que les inconscients ou ceux qui à travers tout... marchent toujours ou... les « écraseurs » (il y a des gens qui doivent toujours écraser quelqu'un ou quelque chose, et ils y réussissent généralement... mais en s'écrasant eux-mêmes) . Les éditeurs, les loueurs, les auteurs de scénarios et tout ce qui touche à l'industrie cinématographique, doivent de toute leur force, s'employer à empêcher de créer ou à laisser se créer pareille situation, néfaste à leur intérêt aussi bien qu'à celui de tous ceux qui en seraient les premières victimes, c'estjà-dire les exploitants. En ne prêtant pas la main à la défense de ceuxci, en « laissant faire « ce contre quoi je m'insurge ici, et pis, en y poussant au lieu de s'employer dans un sens de prescription de nouveaux droits intempestifs qu'on voudrait prélever sur les recettes des exploitants, et, sous prétexte de droits d'auteurs soi-disant justifiés par exemple, ces premiers se ménagent pour l'avenir d'aussi amères désillusions que ceux qui en seraient les victimes directes. Qu'on oublie pas à ce propos qu'il est une loi économique qui veut que toute charge qui frappe un commerce, se répercute plus désastreusement encore sans qu'il y paraisse dans le sens de la production d'où ce commerce tire son aliment, que dans le sens contraire, c'est-à-dire celui auquel ce commerce vend l'aliment qu'il débite. La décadence de l'industrie cinématographique pourrait s'en suivre plus rapidement qu'on ne le croit et quelque stratagème qu'on s'ingénie à employer pour l'éviter. Certains ont été jusqu'à accuser de grands éditeurs de films, de grands loueurs, maîtres d'exclusivités, de pousser à cette curée de l'argent des exploitants, cette chasse se compliquant pour mieux atteindre le but, de prix exagérés demandés pour certains films en location. Et dans quel but procéderait-on de ce côté, je vous le demande, à des manœuvres destructrices aussi hypocrites et aussi lâches? Dans le but d'anéantir les exploitations petites ou moyennes, et de finir, une fois le désastre consommé, par exploiter eux-mêmes en une sorte de « trust » sur les ruines fumantes des cinémas détruits tous les cinémas présents et futurs? Je me refuse absolument à croire à des desseins aussi noirs, aussi bassement perfides, que dénués de tout sens économique. Pareille manœuvre ne pourrait que détruire ses fauteurs. Au surplus, je proteste véhémentement contre de secrètes intentions aussi grotesquement viles, prêtées à qui que ce soit dans la cinématographie, qui compte avant tout des gens avisés et intelligents. J'en veux pour preuve et garant le geste très large tout récent de la nouvelle Chambre syndicale, vers le Syndicat français des Directeurs de cinémas. Cette première étant composée dans ses élé