Cine-Journal (Sep - Oct 1912)

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— 13 — UN GRAND CONGRÈS EN A UTRICHE Je consacrerai ce rapport hebdomadaire à Autriche, non en raison de la situation politique et de l'immixtion possible de ce pays dans le conflit qui va éclater dans les Balkans, mais parce que par suite de circonstances spéciales, le marché autrichien se trouve porté un instant au premier rang de notre horizon cinématographique. Cest le 18 de ce mois que s'ouvre, à Vienne, la première exposition cinématographique et, profitant de l'occasion, les organisateurs ont eu l'heureuse idée de réunir les 22 et 23 octobre, en un grand Congrès, tous les représentants de notre industrie. Espérons que l'affluence des Congressistes sera grande. Ce Congrès vient, en effet, à son heure. De graves questions sont à l'ordre du jour, susceptibles de retenir l'attention des Congressistes et de susciter d'utiles discussions. Avant tout, ils auront à s'occuper de la situation précaire créée à l'industrie cinématographique tout entière par le décret de M. le Ministre de l'Intérieur, dont les dispositions doivent entrer en vigueur le 1"' janvier prochain. En Autriche comme partout, le Cinéma a joui, dès le début, d'une vogue énorme qui n'a fait que croître avec les années. Mais ici, comme hélas! en beaucoup d'autres lieux, les autorités ont fait tout pour se mettre en travers de ce succès. Il faut bien dire pourtant que c'est le décret du 18 septembre 1912 de M. le Ministre de l'Intérieur d'Autriche qui bat le record de l'incohérent et de l'injuste. Mon opinion n'est depuis longtemps déjà plus à faire sur la mentalité générale des bureaucrates autrichiens. Mais dans le crâne de quel fonctionnaire ignare les articles de la oi .ouvelle ont-ils été enfantés? Tant d'ignoe étonne et désarme! yn a dit de côté autorisé que l'application .s positions équivaudrait sinon à la ruine, oins à une stagnation complète de l'incinématographique en Autriche, on en juge par ces quelques fleurs jp. „ au hasard dans ce bouquet d'inepties. .cle V traite de la concession à accorder aux exploitants de théâtres-cinémas. Autrefois, cette concession ou licence était donnée à vie pour ainsi dire, à moins qu'une circonstance exceptionnelle, une faute lourde du con cesionnaire ne vinssent modifier la situation. A présent la licence ne sera plus accordée que pour une durée de trois ans au plus. N'est-ce pas délicieux? Conçoit-on l'insécurité d'un propriétaire de théâtre qui souvent a investi dans son entreprise des sommes considérables et qui doit compter sur la possibilité d une non prolongation de sa licence au bout d un laps de temps dérisoire? D'autant mieux que cette concession n'est pas, même en cas de mort, cédable à d'autres personnes. J ai déjà eu l'occasion de parler, à cette place, du paragraphe 23 réglementant l'entrée des enfants dans les cinémas. Défense est faite d'admettre aux spectacles ordinaires les enfants âgés de moins de 1 6 ans. En Allemagne, qui n'est pourtant pas précisément la terre de la liberté, on a refusé' d'aller aussi loin dans cette voie. Les villes les plus réactionnaires de la Bavière n'ont pas osé porter l'interdiction au -delà de 1 3 ans, et encore, dans la plupart des lieux cette restriction est-elle restée lettre morte. Mais, ô ironie des choses, le jeune Autrichien à qui on interdit si brutalement l'entrée des cinémas, aura la ressource d'occuper ses loisirs en pénétrant dans un café-concert quelconque, où il subira les refrains ineptes et les sous-entendus malpropres d'une chanteuse déshabillée. Ou bien, si le cœur lui en dit, il ira s'asseoir sans que personne se préoccupe de sa vertu, dans une « Animier-Kneip », un de ces établissements interlopes au service assuré par des femmes, qui tiennent à la fois de la taverne et du lupanar. Quant à la censure des films, on peut juger parce qui précède de l'esprit, dans lequel elle est exercée, Les fabricants n'ont cessé, — en désespoir de voir jamais leurs films libres de tout contrôle, — de réclamer au moins une censure unique pour tout l'Empire. Le bureaucrate, chargé de rédiger les articles de la loi nouvelle n'a pas cru devoir tenir compte des vœux si justifiés des éditeurs. Le soin de censurer les films est laissé aux autorités locales des diverses provinces du pays, ce qui est de l'ature à faire naître l'arbitraire et à créer un sentiment d'insécurité chez les fabricants e:i butte à toutes les contradictions. S'il est une consolation dans le malh?ur qui vient de frapper notre branche en Autnche, c'est que les présentes dispositions sont d'ordre transitoire et qu'elles seront remplacées plus tard par une loi émanant du Parlement. Il faut donc empêcher à tout prix que le