Cine-Journal (Sep - Oct 1912)

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— 76 — les grandes vedettes des théâtres parisiens, le « Film d'Art » monte en ce moment le Maître de Forges, le fameux roman de Georges Ohnet.. M. André Calmettes, qui joint à son grand talent de comédien les qualités d'un metteur en scène incomparable, se démène avec activité, interpelle sa troupe, va des appareils de prise de vue à la scène, indique un geste d'une façon toujours nette et précise. Risquons un œil profane sur les phases de cette répétition. Le décor, de style très pur, encombré d'admirables meubles anciens et de bibelots, représente le salon du château de Beaulieu; un soleil très doux, tamisé encore par les immenses vélums, baigne la petite scène ; sur celle-ci, nous distinguons de nombreux artistes taise, nous sommes pris par la seule beauté des attitudes, par l'expression pathétique du regard et du sourire. Curieux de savoir si le « Film d'Art » nous réserve d'autres bandes composées, comme celle-ci, d'une pléiade d'étoiles, nous nous documentons auprès d'un familier de la maison; et la réponse est affirmative. Le « Film d'Art » qui a monté, l'an dernier, La Dame aux Camélias, jouée par la géniale Sarah Bernhardt, et Madame Sans-Gêne, interprétée par Réjane, son inoubliable créatrice, se doit, en effet, de ne pas déchoir, et cette saison, paraît-il, nous pourrons contempler l'élite de nos diverses scènes, notamment : MM. Albert Lambert, Dehelly, Duquesne, Leubas, Saillard, Volnys; Mmes Nelly Cormon, Dux, Elu par le conclave, Pie X bénit les cardinaux aimés du public entre tous, notamment Pierre Magnier, Candé, Juvenet, Mme Marie Laure, Mlle Paz Ferrer. Le « Film d'Art » se met bien ! Avec de pareils atouts dans son jeu, quoi d'étonnant à ce qu'il obtienne de tels succès! ! Mais, voici, arrivant du parc fleuri qu'on distingue dans le lointain, une nouvelle venue! Vêtue de dentelles blondes qui tombent autour d'elle en nobles plis, ses cheveux dorés entourant d'un nimbe lumineux sa tête admirable, une rose pourpre au côté, c'est Mme Jane Hading. Avec une sûreté, une maîtrise étonnante chez une débutante (car Mme Hading paraît pour la première fois devant l'objectif d'un cinéma) , la grande artiste exprime d'émouvante façon la fierté dédaigneuse, les souffrances cachées de cette Claire de Beau* lieu qu'elle incarna tant de fois dans les DeuxMondes et qui est peut-être son meilleur rôle. Et cette fois encore bien y%"°. la belle voix se Revonne, Massard, Charlotte Wiehe, Lucienne Guett, Juanita de Frézia, Sahary Djelly, etc., soit dans des adaptations des Trois Mousquetaires, de Théodora, de Serge Panine, de la Grande Marnière, de la Comtesse Sarah, soit dans des oeuvres d'imagination du plus haut intérêt, commandées à des auteurs spécialisés dans cette partie. Voilà, pour le « Film d'Art », bien des triomphes en perspective, et nous en félicitons d'avance les hommes de goût qui le dirigent. Puis, cédant la place aux opérateurs qui se préparent à tourner le tableau dûment répété et mis au point, nous quittons le théâtre de verre et d'acier qui dresse sa masse légère dans une rue du paisible Neuilly. Et, regagnant la cohue de Paris, si bruyante et si souvent laide, nous la comparons, malgré nous, aux silhouettes nobles ou pures qui se meuvent, dans un harmonieux silence, sur l'écran des Cinémas.