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5 Année
N° 218
26 Octobre 1912
Ciné = J ournal
Organe Hebdomadaire de l'Industrie Cinématographique Directeur : G. DCREAC
flBOMUEMEnTS :
FRANCE
Un an 10 fr.
i ÉTRANGER Un an 12fr.
Le Numéro : 25 cent.
Parait le Samedi
Rédaction & Administration 30, Rue Bergère
PARIS
YÉLÉPHONE ie-l-S* J
ENCORE UNE TAXE !
Nos affiches et nos enseignes lumineuses sont menacées d'un impôt nouveau.
M. Delanney, préfet de la Seine, vient d'envoyer aux conseillers municipauv son « mémoire sur le projet de budget de Paris pour 1913 ». Ce très intéressant document nous révèle, entre autres choses, que le déficit est cette année de 1 1 millions — une paille — et qu'il nous va falloir, contribuables résignés, supporter à nouveau des taxes pour boucher ce large trou.
Les Parisiens sont en effet divisés en deux classes : celle qui vit sur le budget et qu'on appelle budgétivore (elle est innombrable) , et celle qui est dévorée par le budget. C'est celle dont nous faisons partie, vous et moi. Allons-y donc une fois de plus : les taxes nous guettent mais M. le préfet aura ses millions.
Je n'aurais certes pas risqué ces mélancoliques récriminations si M. Delanney n'avait pas résolu de « taper » les cinémas en leur imposant une des trois charges sur lesquelles il compte pour réparer ses finances délabrées. Voici la t?.xe qui nous est, en effet, destinée, le
délicieux envoi de fin de saison, à la fin duquel... il touchera.
La réclame, dit le préfet, use et abuse de la voie publique. On peut craindre que la beauté même de la cité n'en soit compromise. Pourquoi ne pas mettre une taxe sur les affiches peintes sur papier préparé ou protégé, sur les enseignes lumineuses et sur les panneaux-réclame? Cet impôt nouveau serait à la fois une mesure de protection et la rançon de l'enlaidissement de Paris... En tout cas, il vaudrait au moins un million!
Ainsi parlent d'or nos fabricants de budgets qui ne voient dans une taxe que le rapport éventuel, sans aucun souci des besoins de l'industrie parisienne ou du commerce. Ainsi dressent-ils contre la cinématographie une nouvelle machine de guerre, persuadés que nos directeurs de cinéma-théâtres sont gens éternellement corvéables.
Eh quoi! Nous payons déjà le droit des pauvres agrémenté de patentes, de licences et des mille et une redevances