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Lettre d Allemagne
Berlin, 23 octobre 1912.
Les directeurs de cinémas de Berlin et environs se sont réunis, au nombre d'une quarantaine, à l'Admiral-Palast, afin d'examiner la situation que crée à leur industrie la convention des éditeurs de films.
A l'unanimité, il fut décidé qu'on protesterait avec la dernière énergie contre la prétention des fabricants coalisés qui entendent imposer aux exploitants et aux loueurs des conditions et des prix draconiens, ainsi que l'interdiction de se fournir ailleurs que chez les éditeurs qui ont adhéré à la fameuse convention.
De la réunion de l'Admiral-Palast, il est sorti un nouveau groupement : l'Union des Cinémas allemands.
C'est peut-être bien tout ce qui en sortira.
Malgré toutes ces protestations et ces ordres du jour fulgurants, un certain scepticisme n'est pas déplacé. Il faut bien constater, en effet, que la majorité des directeurs de cinémas se désintéresse quelque peu de l'aventure. Les exploitants sont fatigués des luttes passées, à peine oubliées. Ils aspirent à la tranquillité, ne demandant pas autre chose que de bons programmes, d'où qu'ils viennent, qui attirent le public et emplissent leur caisse.
Ils abandonnent volontiers aux loueurs le soin de se débrouiller à travers le dédale de la situation actuelle.
Et voici les malheureux loueurs, dont le métier déjà est rempli de tant d'aléas et de difficultés, placés dans une délicate alternative.
Adhérer ou ne pas adhérer aux dispositions de la Convention?
La plupart a jugé de son intérêt de se sou
mettre, à contre-cœur, aux conditions qu'ont souscrites, à cette heure, 47 maisons d'édition. Mais d'autres s'obstinent et résistent.
Un gros fabricant allemand, membre de l'Association, et que cette résistance enrage, me disait l'autre jour : « Que deviendront « donc ces loueurs, le jour moins éloigné peut« être qu'on ne pense, où tous les fabricants « suivant en cela l'exemple de la Maison Pao thé, se résoudront à ne plus exploiter leurs « films qu'en location directe? »
Vague menace, dira-t-on? Certes, et dont on aurait tort de tirer des conclusions prématurées. Et pourtant, c'est le gros point noir qui persiste au ciel cinématographique.
Il est incontestable que la disparition de cette intéressante corporation d'intermédiaires serait pour notre industrie une véritable calamité. Ce ne seraient pas les exploitants les derniers à s'apercevoir de l'influence bienfaisante et régularisatrice qu'ils exerçaient sur le mar ché.
Hans Bach.
Nouveaux Cinémas Anglais
dont l'ouverturs
est imminente
On annonce la prochaine ouverture de nouveaux cinémas dans les villes suivantes du Royaume-LJni :
A Bristol, Stapleton Road; à Castleford, Carlton Street; à Dublin, Thomas Street; à Elland; à Govan, Govan Road; à Whitstable, High Street; à Dudley, High Street; à Heaton; à Normanton, Saint-Thomas Road; à Norton, Welham Road; à Tilbury, Dock Road; à Londres, Golders Green; à Greenwich, Creed Place; à Hendon, Bent Street.
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