Close Up (Jan-Jun 1930)

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CLOSE UP lune; que Ton voie clairement qui s'aime et qui ne s'aime point . . . et pas d'indifferents, s'il vous plait, cela ne rime a rien. \^ous aimez le ragout ? \^ous, vous, vous aussi . . . combien done, au total? Ah I la majorite. Bien, que Ton serve du ragout, vite, et beaucoup . . . et toujours. Quel habile restaurateur que le cinema I Ainsi tenez, me disait I'autre jour un spectateur desabuse : Le him american, ah oui I Le beau film americain fait travailler 100 charpentiers, 30 decorateurs, 10 electriciens, mobilise 6 vedettes celebres, ameute 1,000 figurants, requiert un budget de publicite de 50,000 dollars et . . . va son chemin. Et les Allemands, eux, persistent a prendre le colossal pour le beau, I'obscur pour le profond, le plat pour I'accidente. Le rire ne se fabrique pas a Berlin, mieux vaut cela car le rire germain n'est pas communicatif du tout. Mais au moins ici deja les idees apparaissent, les desseins ont une certaine portee, les realisations une saveur particuliere. Et A^ienne tourne des valses, comme si de rien n'etait, sans s'inquieter de personne. \^ienne puise et repulse dans le stock, en nombre inepuisable, des archiducs folichons, des souverains gateux et des roitelets. A^ienne sabre le champagne, recree des bataillons de Strauss melancoliques, arrose le parquet de fleurs, les films de sous-titres reveurs, le monde d'actualite fanee. A^ienne fait gai, puis lassant, et enfin intolerable. L'ltalie, parait-il, va se remettre au travail. Pour notre bonheur et pour le sien, esperons une transformation radicale de sa maniere. Esperons surtout la disparition d'attitudes " inbertiniment " detestables, d'exploits " macistement " banals. La France! trop vieille et trop jeune a la fois ; les E 147