Le Courrier Cinématographique (July 1911)

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gr à _ LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE ——— — Be — On dirait que MM. les éditeurs de Films commencent, ou plutôt continuent à s’entre-chiper, après les scénarios les titres. : Sans être curieux, pourrait-on leur demander quel bénéfice ils trouvent à agir de cette façon? Il nous semble, à priori, qu'en créant une équivoque dans l'esprit de leurs clients éventuels, les exploitants, ils n'ont rien à en attendre de bon, sinon pour le résultat financier immédiat, du moins pour la bonne renommée de leur marque. Nous avions constaté déjà , non sans, amertume, que le plagiat des Scénarios s’érigeait, en matière cinémato graphique, à la. hauteur d’une véritable: institution. De ce côté, comme, chacun d’entre nos lecteurs a pu le remarquer maintes fois, on pille, sans aucune espèce de pudeur les cartons du voisin. C'est ainsi qu'une maison parisienne ayant sorti Les Agents à Roulettes nous eûmes la stupéfaction de constater, les semaines suivantes, que les principaux films comiques se trouvaient montés sur roulettes. A:quelques jours de-là, au moment précis où une autre maison sortait Le Maillot à pointes, une foule d’autres vues comiques se hérissèrent, comme par enchantement, de pointes plus ou moins acérées, tel un véritable banc d’oursins. A cet état de choses on peut répondre victorieusement que certains rédacteurs de Scénarios, véritables pirates de lettres, vendent leurs manuscrits à plusieurs maisons dont la bonne foi peut être ainsi surprise. Mais maintenant qu'oh;s’est;abattu sur les titres. Qu’objectera-t-on°? Un titre eipeut, pas se fourrer dans la poche étant r'étiquett ‘la synthèse même du Film qu'il représente. Il ne # peut: donc être garanti que par une entente loyale entre les auteurs de Scénarios et les:éditeurs. Le plus étrange, est que la confusion n'existe que lorsqu'il s’agit de’ films à succès, sur lesquels une grosse publicité attire l'attention du public. Pour ne citer qu'un cas, entre beaucoup, nous relevons celui de La Milano-Film. Cette Société met en scèneun film sensationnel, d’une essence tout à fait originale, représentant, dans toute leur grandeur, les principales scènes du poème de Dante : L'Enfer. La Milano asu rendre cette vision .d’épouvante avec une précision remarquable, une fidélité rare, et une puissance évocatrice d'art et de poésie qui en font un chef-d'œuvre unique dans le genre. Editée dans la patrie même de Dante, cette admirable vue passe à l'heure actuelle dans les Cinémas Italiens, et pendant que l'opinion publique charmée applaudit là bas et que chacun l’attend dans le monde où elle ne paraîtra qu'en octobre, voici qu’une autre maison éga lement italienne, (la Société Hélios de Velletrie), ‘ annonce ‘à son tour L'Enfer, tiré de la divine comédie de Dante”? Elle le met immédiatement en location et enchaîne sa publicité à la suite de la publicité Milano, créant ainsi, involontairement peut-être, une équivoque regrettable. Cet évènement inattendu a provoqué chez nous une surprise générale, — jetant même un certain trouble dans les esprits les plus avertis du monde cinématographique. Il est certain que Dante n’a pas écrit les pages immortelles de son poème à l’usage exclusif de la Milano , mais s'il est prouvé que cette Société a eu la première, l’idée d’en tirer une vue cinématographique, il nous semble que la plus élémentaire correction engageait la Société Hélios soit à s'abstenir, soit à attendre un certain délai, un an par exemple, pour lancer son œuvre dont nous ne dénions pas la valeur. N’empêche que voici des procédés regrettables contre lesquels nous ne saurions trop énergiquement nous élever, car ils tendent, en s’accréditant chez nous, à introduire dans notre corporation des mœurs d’affaires qui ne devraient pas exister en art. En posänt la question aujourd’hui, nous n’avons pas la prétention de la résoudre. Notre intervention impartiale n’aurait-elle que le résultat de faire connaître aux intéressés qu'il existe deux Ænfers sur le marché, l’un de la Milano Film, l'autre de la Société Hélios, nous en serions très satisfaits. Néanmoins nous ne serions pas fâchés, de savoir ce qu’en pensent les directeurs des Sociétés mises en Cause, ainsi que leurs concessionnaires, seuls qualifiés pour en discuter utilement. C’est pourquoi, nous les convions en toute indépendance, à s 'ex] liquer ici même avec la plus grande liberté et nous:leur offrons à cet effet la Tribune du Courrier du ‘haut de laquelle ils seront entendus de tous. Comme il y a une question de moralité et de principe à trancher, nous y reviendrons et nous nous promettons de rechercher avec nos lecteurs une solution pratique pour enrayer cette épidémie malsaine. IL: existe des règlements fidèlement observés dans les Sociétés d'auteurs et de compositeurs de musique qui garantissent la propriété des titres et des œuvres littéraires, dramatiques, ‘lyriques et musicales. Pourquoi l’Art Cinématographique resterait-l en dehors? Ch. LE FRAPER. N. B. — Au moment ou nous mettons, sous presse un de nos amis nous avise que Le Radium lance un troi ‘ sième Ænfer. Dont acte. Nous nous arrêterons quand nous serons à cent.