Le Courrier Cinématographique (Aug 1911)

8 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE sas SUR L'ÉCRAN {Un nouveau Syndicat. Un ventsyndicaliste souffle sur le Cinéma. Chaque semaine nous apprend la formation d'un nouveau groupement corporatif. Après le Syndicat des Exploitants Cinématographistes du Sud-Est, la Mutuelle des Conférenciers, L’ Amicale des Opérateurs, voici le Syndicat des loueurs et Exploitants de films cinématographiques du Nord et du Pas-de-Calais. Nous avons en mains un exemplaire des statuts de ce nouveau syndicat dont nous sommes heureux de saluer la naïssance et auquel nous souhaitons bonne chance. Il parait qu'il compte déjà 70 membres inscrits. C’est un très gros succès si l'on tient compte qu’en cette saison un grand nombre d’exploitants sont encore en congé. Les Assemblées générales ont eu lieu. Elles ont nommé : M. Camille Monot, mémbre d'honneur pourservices rendus au syndicat; Remy Feys, président; Verlyck, vice-président; Albert Duthoit, trésorier; Defives, secrétaire ; Deprez Gaudron, secrétaire-adjoint ; Louis Bertolotti, A. Desmet, Ch. Wamberque, Cyrille Windels, administrateurs. Siège social : 30, rue de Tournai, Lille. 4 4 * Remerciements. Nous sommes avisés officiellement que MM. Ch. Pathé et Gaumont ont accepté, de très bonne grâce, de faire droit aux desiderata des loueurs et exploitants de Paris. A dater de cette semaine : On passera, rue Favart, le mardi matin. le programme des nouveautés que jusqu'ici on passait seulement le samedi. Et rue Saint-Roch, la séance de vendredi après-midi est reportée au lundi matin. Interprète des lecteurs, des amis du Courrier et de la grande majorité des exploitants, nous envoyons nos remerciements à MM. Ch. Pathé et Gaumont. Un nouvel établissement. M. Georges Lordier, le sympathique et habile directeur des Cinémas du Nord, sé propose d'ajouter à son exploitation déjà bien vaste, mais des plus prospère, un nouveau Cinéma. Il construit à Paris, sur les grands boulevards, 37, boulevard Saint-Martin, une salle dont l'installation promet d’être une merveille du genre et dans laquelle il donnera des représentations du Ainérama. C'est là que seront encore installés les bureaux de l’administration des grands films populaires, dont la première création Le Bossu paraîtra sous peu. Nous souhaitons bonne chance à M. Georges Lordier et le plus gros succès. Une cession. La Société des cinématographes l’Eelipse, 23, rue de la Michodière, Paris, vient de céder l'exclusivité de ses marques : Eclipse, Radios, Urban, Urbanora, à l'Agence générale de location, 16, rue Grange-Batelière, à Paris. Cette convention prendra cffet à la date du 1° septembre. Zigomar. L'idée dece roman feuilleton cinématographique, popularisé par un journal à gros tirage, est originale, Le sténario, un peu touffu, fut bien utilisé par la Société l'Eclair, habilement mis en scène, correctement interprété par des artistes consciencieux. L'ensemble forme un film d’un certain intérêt dramatique, un beau film, mais c'est tout. Il n’a rien d’un chef-d'œuvre. Certains tableaux, entre autres celui dela Danse des feux Jollets sont loin d’être artistiques. En somme cette œuvre dénote un effort considérable et un véritable progrès dans l’art cinématographique. Il est certain qu’elle gagnerait à être mise en location en trois séries et cette opération ne causerait aucune difficulté puisqu'elle est déjà présentée en trois actes bien établis. Il suffirait de modifier simplement l’annonce de la fin: La suile dans un instant ét de lui substituer: La suite la semaine prochaine. L'on obtiendrait alors le vrai ;roman-feuilleton cinémato, qu'on coupe au moment le plus palpitant, et il-ferait certainement recette. Telle est notre opinion. *k + *% Indiscrétions. e ‘M. Richebé, le sympathique directeur propriétaire des Cinémas de Provence et Populaire, vient de se rendre acquéreur d'un troisième établissement. On dit que la nouvelle salle ne laissera rien à désirer, # tous les points de vue. En tous cas, M. Richebé semble disposé à se distinguer, -si l’on en juge par ses projets d'embellissement. Son nouveau Ciné sera le plus beau de Marseille et chacun sait qu'on fait bien les choses là-bas. Toutes nos félicitations à l’heureux impresario et nos meilleurs souhaits de succès. + % Édison à Paris. L'éminent inventeur américain est en ce moment à Paris, accompagné de son fils. Il y était déjà venu lors de l'Exposition. universelle, en 1880, et l’on se souvient encore des ovations qui saluèrent ses visites dans les premières stations électriques parisiennes qui pratiquaient la distribution de la lumière électrique au, moyen de ses merveilleuses lampes à incandescence. Ce que Lebon avait fait avec tant de génie pour le gaz d'éclairage, Edison le faisait pour le courant électrique, et ce fut une des plus grandes inventions du laborieux dix-neuvième siècle. Quoique ayant dépassé la soixantaine, Edison est toujours robuste et actif : on lui attribue une formule d'hygiène pour aller bien plus loin encore dans l'existence. à Cependant on craignit fort pour sa santé l'an dernier. L'illustre inventeur s'était passionnément intéressé à la troublante découverte des rayons X ou rayons Rœntgen, et avait procédé à de nombreuses recherches à leur sujet dans son: : laboratoire. Or ces recherches sont dangereuses: l'étude dela radiographie a déjà un martyrologe douloureux. Edison put triompher du mal, grâce à sa robuste constitution ct aux soins immédiats qui lui furent donnés ;.ce fut un grand plaisir pour tous les savants du monde d'apprendre cette bonne nouvelle; sa présence à Paris la confirme d’une parfaite ct agréable façon.