Le Courrier Cinématographique (Sept 1911)

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Première Année. Ne 11. Le Numéro : 25 centimes. 23 Septembre (91. he Courrier Cinématocéraphique ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S’'Y RATTACHENT ABONNEMENTS : FRANCE Directeur : Ch. LE FRAPER | LA PUBLICITÉ est reçue Rédaction et Administration 12 50 9, rue des Petites-Ecuries, PARIS aux Bureaux du Journal Les Conférenciers Les conférenciers de Cinémas reçoivent depuis quelque temps beaucoup d'épigrammes peu flatteuses. On discute leur utilité. D'aucun n'hésitent point à nier. leurs aptitudes, et leur esprit d'à propos. Notre excellent confrère Dureau célèbre en quelques lignes dithyrambiques le mérite des Bonisseurs d'autrefois, Il parle e leur génie, de leurs improvisations primesautières. Il cite les plus célèbres de ces virtuoses de la parade. Il y en eut en effet de bons, de corrects et d’amusants, Mais combien en comptait-on d’incorrects? La plus extrême licence présidait en effet:aux-boniments de ces rois du tréteau. Leurs saillies spirituelles copieusement pimentées, leurs plaisanteries gauloises, leurs jeux de. mots, si nous en croyons l’histoire: étaient étrangement licencieux. Il faudrait citer toutes les farces qu’on nous rapporte du XVI: sièclepour constater les innombrables ressources de leur talent très... spécial. Aujourd’hui, notre éminent confrère semble ignorer complètement, bien plus près de nous, la nouvelle génération des conférenciers de Cinémas que les besoins des spectacles modernes viennent de mettre au monde. S'il est une catégorie de travailleurs dignes d'intérêt, c'est bien celle-là. Modestes toujours, souvent ignorés, ils accomplissent une tâche délicate, parfois difficile avec un tact tout particulier, souvent avec un art véritable. Jusqu'à présent, ainsi que beaucoup, de cinématographistes, je discutais le bien fondé de ces emplois. Il me semblait qu'un livret cinématographique trop encheVêtré était indigne de figurer sur l'écran. Je préconisais aussi pour les scènes historiques, les drames compliqués, les pièces de théâtre condensées en scènes cinéMmatographiques, des explications détaillées sur les programmes. Il me semblait que la voix d’un conférencier, dans une salle de spectacle, devait être désagréable à entendre, insupportable à subir, de -Me voici converti. Je. n'hésite pas à le déclarer, je n'hésite pas davantage à engager tous les exploitants: au moment précis où la saison va battre son plein, à prendre un conférencier. Ce collaborateur bien choisi peut amener à peu de frais une plus value certaine dans une salle. S'il est instruit, intelligent et travailleur, il ne tardera-pas à devenir une véritable attraction. On ira écouter le conférencier. Son esprit corsera les vues comiques, sa science rendra attrayantes des vues incompréhensibles pour certains cerveaux d’une culture moyenne, comme on en trouve tant dans les salles de spectacles cinématographiques. Tout le monde n'a pas lu Alexandre Dumas, Zola, Victor-Hugo, Octave Feuillet, Daudet. Beaucoup d’entre nos contemporains n'ont jamais eu la joie d’applaudir La Tosca à l'Opéra-Comique, ou Mw Sans-Gêne au Vaudeville. Combien d’entre nos lecteurs ont-ils présent à la mémoire les principaux épisodes des histoires modernes ou anciennes si souvent mises en scène et traitées dans une synthèse habile au Cinéma? Le Cinéma, ne l’oublions pas, est l’art du geste. Il évoque en des œuvres radieuses de beauté la pureté des formes, la grâce des lignes. Il agit, se meut, donne l'illusion complète de la vie. Il est devenu en peu de temps un des spectacles les plus populaires et les plus attrayants, un de ceux qui ont. le plus d’em-, pire sur les masses. Il reste le plus admirable instrument d'éducation, de vulgarisation scientifique, mais il n’a pas, quant à présent, le don de la parole. Pour remédier autant que possible à cette imperfection, on fait appel aux titres et aux sous-titres. Il n’en faut pas trop cependant. Leur abus aurait vite fait de transformer le Cinéma en un paragraphe de roman projeté ou à un fait divers journalistique. [ls rendraient vite * insupportable et fatigante une vue magnifique. Nous. nous accordons tous à le reconnaître. Il faut cependant faire comprendre un spectacle, si nous voulons qu'il soit apprécié à sa juste valeur, qu'il en reste une trace : indélébile-dans l'esprit des-spectateurs. *3