Le Courrier Cinématographique (Apr 1912)

LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE T 8 g 8 æ ZE ra > r S'e [e) = = 3 2 o" Le] [=] 2 S & 8 M 20 W 24 © = sr De 2 DA = ESA e = 8 o 5 2 20 _m SRE Tout ep ton Mrs 5 = 70 = Li pe 0 z Es CES 5 = 5 S sm 25 M nm = a É 5 © 5 0 1 6 PA ce [el Ed el m c É A Les Plaisirs du Cinéma Il faut bien que le cinématographe nous donne de grandes joies, puisque, d’un bout du monde à l’autre, nul spectacle n’a plus de succès. Mais on n’a pas assez observé que ces joies ne sont pas uniquement visuelles; c’est de quoi nous avertit le psychologue et docteur Ponzo dans une revue scientifique de Turin. M. Ponzo, devant un film qui représentait une cérémonie religieuse à Birma, a entendu distinctement les cloches. La première illusion passée, il s’est aperçu qu’il n’y avait pas de cloches, mais seulement un orchestre à cordes et il s'est rendu compte qu’il avait été le jouet d’une auto-suggestion. Ce miracle acoustique est bien connu des impresarii; aussi demandent-ils à leurs kapellmeiïister des symphonies idoines et conformes aux sujets. Une autre fois, M. Ponzo a cru entendre le bruit d’une cascade, et il s’est avisé ensuite que c'était le ronflement du ventilateur. En présence d’un navire il a senti l’humidité et la fraîcheur de l’eau, ainsi que le soufle de Ja brise de mer ; peut-être que, là encore, le ventilateur a pu jouer son rôle. Mais voici mieux. Le film représentait une cour de ferme ; des paysans déchargeaint une charrette de foin. M. Ponzo a senti l’odeur du foin frais et, qui plus est, son assistant, qui l’accompagnait au spectacle, son assistant a fait la même chose que lui. Comme ils cherchaient tous deux lexplication de ce phénomène étrange, ils ont constaté qu’une de leurs voisines s'était fortement parfumée. Ils ne l’avaient pas remarqué avant cette minute, mais ils s'en assurèrent et, humant le parfum de toutes leurs narines, ils se convainquirent que c'était un parfum quelconque, pas même celui qui porte le nom de foin coupé. Ainsi, leur voisine n’élail point la cause directe, mais seulement l’occasion de leur illusion S3Hd4YVHD9DOLYVMNANID Anod S44QL-ALH0d £Y-££6 : ANOHA3I31 SIAD, ŒUSIV) GNV.LUV/T-LNAOON E 2UISN 39 2H2118A 1 211254201U/) UOIJISOd*T SNOI193roHd An0d XN9UIŒn[-211X9 SA1I1L93f90 (ayouerq 22818 ue sapiu97) SJJUOUI OU J9 SPJUOUU saydeiboyeuaur) 1n0d SLNAWASSIANVHOV 19 TIVODUINHOD 1101LdO.1 190 NOLLVIS : CON SIMV4 — Z ‘o)}IElN 9p any ‘Z JdNKVYU Sidvd-0O91ILdO : ‘13L 3SSz3uay olfactive, et n'avait fait, si l’on peut jdire,, que stimuler l'imagination de leur odorat. Ilest heureux, pour cette dame élégante, que la charette ait été chargée de foin et non pas de fumier. Quoi qu'il en soit, M.Ponzo conclut de ces expériences que le cinématographe agit à la fois sur toutes nos facultés et que, par des associations mystérieuses, il peut illusionner à la fois plusieurs sens. Tandis que notre œil croit voir les choses en mouvement, notre oreille en perçoit le bruit, nos narines l’odeur, notre épiderme la chaleur ou le froid. Il n’y a que le goût pour lequel le savant n’apporte aucun exemple, et c’est vraiment dommage. Le cinéma serait le théâtre idéal si, deant des convives assis à une table, le spectateur à jeun avail la sensation de dîner. NOIRS INO INPI IN GINSINPINI NO INOINIINIIN IN INOINIINIIALS Dernière Heure Notre correspondant de Nantes nous avisé que Le Kinemacolor Vient d'ouvrir dans cette ville son premier établissement. L'inauguration a eu lieu avec un plein succès. La municipalité était représentée à cette manifestation artistique à laquelle assistait aussi le Préfet de la Loire-Inférieure, le Général-commandant de corps d'armée entouré de tout son état-major, les représentants des facultés et toute l'aristocratie, et la haute bourgeoisie nantaise. On sait déjà que c’est M. Scuwo8,le Directeur du Phare de la Loire, une des personnalités les plus considérables de la région, qui assure la Direction de la Société Kinemacolor Nantaise. Le succès qu’il vient de remporter d'autorité n'étonnera donc personne, Nous l'en félicitons sincèrement.