Le Courrier Cinématographique (Jun 1912)

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Deuxième Année. N° 25. Le Numéro : 25 centimes. Cinématoéraphique ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S’Y RATTACHENT ABONNEMENTS : FRANCE Me à 1 TO ÉTRANGER RE RE A | Quvrons des Cinémas Mais oui! c'est là le seul, l'unique remède. Il faut ouvrir des débouchés à la production. Il faut faciliter, par tous les moyens possibles, l'installation en Francede salles nouvelles, dans les nombreuses villes qui en sont encore privées. Le cinéma est le théâtre idéal des peuples. Il est Ja joie du pauvre parce qu’il est accessible à sa bourse. Il fait le bonheur de tous. Cependant, nul pays au monde n’en compte moins que la France qui fut son berceau. N'oublions pas que le cinéma.est une industrie éminemment française et ne faisons pas l'injure à ses courageux pionniers de le dédaigner, alors qu’il nous apparaît dans sa radieuse auréole de gloire artistique. Les Editeurs se plaignent amèrement de la dureté des temps cinématographiques. On ne vend plus en France, disent-ils, avec un touchant énsemble. Nos plus belles vues atteignent à peine un tirage de quelques copies ; quelques-unes ne sortent même pas. Chez les Loueurs, c’est autre chose. La première semaine leur cause un gros préjudice. Ils achètent sans espoir d'amortir, et ne nouent plus les deux bouts. Les Exploitants s’entre-tuent. La concurrence les exaspèrent. Ils se font une guerre aux films, sans trève, sans raison. Ils paient des prix exagtrés pour empêcher le voisin d’en face de passer la vue qu'ils croient sensationnelle et pratiquent la surenchère des prix de places. Ils baissent, baissent, lcurs tarifs, et en fin de compte, à part quelques exceptions heureuses, ils végètent misérablement. Les postes passent de mains en mains, chacun y perd son patrimoine, et çà continue au milieu d'un concert général de lamentations superflues et stériles. La situation est pourtant d’une simplicité rare. Il n'est point besoin d’être un grand économiste pour Directeur : CH. LE FRAPER Rédaction et Administration : 95, Boulevard de Magenta, PARIS TÉLÉPHONE 456-33 LA PUBLICITÉ est reçue aux Dureaux du Journal s'apercevoir que nous voguons em pleine surproduction, et que nous souffrons des atteintes d’une vieille crise économique, difficile à guérir. Il y a quelques années, alors que nous n’en étions encore qu'à la période bénigne, et que les optimistes diagnostiquaient un malaise, la crise qui se développe aujourd'hui sévissait dans toute son horreur. Déjà, la production dépassait de beaucoup la consommation. D’aucuns nhésitaient pas à prédire des ruines retentissantes et les pires Calastrophes, dénouement inévitable d'une situation qu’on croyait de bonne foi inextricable. Il ne se produisit pourtant rien de tout cela. Les fabricants cherchèrent des débouchés sur les marchés étrangers. On put maintenir en état d'équilibre une industrie que les pessimistes avaient condamné sans rémission. Mais, depuis, la situalion s’est à nouveau compliquée. Le marché français est devenu un centre à la mode. Toutes les firmes étrangères viennent y chercher une consécration nécessaire. Elles amènent à Paris des milliers de kilomètres de films, tandis que la production strictement française continue à croitre de plus belle. Il en résulte que la clientèle, trop sollicitée, malgré sa bonne volonté, n’absorbe pas le stock colossal du film. Elle choisit, prend ce qu'elle trouve de mieux : au meilleur tarif et abandonne le reste à l'Editeur ou au Loueur* L'offre est redevenue supérieure à la demande, nous retombons mathématiquement en état de crise de surproduction. Hé bien, puisque nous connaissons les sources du mal, traitons-le rationnellement. La production a fait des progrès, soit. Développons Ja consommation. Le Courrier se livre à l'heure actuelle par toute la France à une enquête de laquelle il apparaît nettement que le cinéma n'existe chez nous qu’à l’état e bryonnaire. 5 Dans notre pays, si épris de toutes les manifestations de l’art, plus de 80 0/0 des villes françaises dont