Le Courrier Cinématographique (Jul 1912)

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26 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE Le Cinématographe et les Sciences naturelles Nul ne conteste, à présent, l'importance du cinématographe. Le développement rapide de cette industrie et les nombreuses applications qui en sont faites actuellement laissent supposer que, dans unavenir très prochain, la base de certains enseignements scientifiques se trouvera complètement transformée. Les mouvements de la vie organique d’un animal, d’un insecte, d'une plante, dont les détails échappent actuellement à l’œil humain, soit parce qu'ils s’accomplissent à l'intérieur, soit parce que leur lenteur les rend imperceptibles, pourront dorénavant être fixés sur des bandes pelliculaires. Nous pourrons donc assister, jusqu’en leurs moindres détails, à la circulation des globules du sang, aux poussées déterminant la germination d’un grain de blé, à la croissance des plantes, à l’éclosion des fleurs, aux efforts du papillon sortant de sa chrysalide ; en un mot, à tout ce patient travail. de la nature, dont le principe vital, reflété sur un écran, est rendu sensible au regard à une vitesse réglable à volonté. Il nous est donc permis de dire que, grâce à ces récentes applications du cinématographe, des pages jusqu’alors inconnues du grand-livre qu'est la nature nous sont ouvertes, pour le plus grand profit de la science et de son enseignement. Ce qu’il apprenait autrefois au prix de maints efforts, de démonstrations laborieuses, de raisonnements ardus, l’écolier ou l'étudiant Le voit, le comprend facilement. Le spectacle de tous ces phénomènes secrets de la nature le passionnera plus que tout autre démonstration, et ce qu'il voit, ce qu'il comprend, il s’en souviendra à jamais. *k # * Jusqu'ici cette orientation nouvelle de la cinématographie était restée une découverte bien française, mais avec nôtre esprit subtil et inventif qui nous conduit à imaginer des mécanismes nouveaux, notre faute est de ne pas savoir profiter suffisamment de nos découvertes. Dans un article, très intéressant et très documenté, paru récemment. dans la Revue Die Zuckunpf, le docteur Édouard Baumer indique à ses compatriotes ce qu'il faut faire dans cette voie et les profits que l’on peut en tirer. Il faut utiliser, dit-il, la photographie du mouvement pour étudier et connaître les phénomènes de la nature. Avec le microscope, on ne voit que de courts instants de la vie organique, mais pour saisir toute la germination et la floraison d’une plante, il faut recourir au cinématographe. Le docteur Baumer déclare qu'il a vu représenter, par des projections colorées, l’éclosion d’un bouton de chrysanthème. Dans la réalité, ce processus dure de huit à dix jours, alors que-le cinématographe-le reproduit en quelques minutes. Ce n’est, il va s’en dire, qu'un exemple entre mille, et il est maints phénomènes de la nature que le cinématographe nous permettra mieux de pénétrer dans l'avenir, telle l’obstination du tournesol à s’exposer aux rayons du soleil. La composition et la décomposition des corps ne seront pas une des moindres curiosités rendues par l'image, et l'étude de’là critallisation des corps offrira certainement des constatations intéressantes. Le cinématographe est donc appelé à rendre à la science | les mêmes services que le microscope; l’on peut difl même que l’un et l’autre se complètent. $ Dans l'étude de la nature, nous pourrons nous rappl cher davantage de la vérité, et atteindre au fondement toute science naturelle, car il nous sera permis dorénavill de découvrir des mouvements là où l’œil n’en soup60 nait pas. % * * Nous ne suivrons pas le docteur Baumer dans Ïa s conde partie de son étude que nous traiterons de rê chimérique. | Reprenant l'expression fameuse : « Rien n’est tout d8 vient » du philosophe grec Héraclite, le docteur Baung qui est doublé d’un métaphysicien, se demande si le cin matographe ne pourrait être employé au service de? philosophie et dans ses conclusions, il résout cette que tion par l’affirmative. l C’est aller un peu vite, car si le cinématographe n0 rend perceptible, les mouvements occultes du mon extérieur, nous ne pouvons prétendre en pénétrer l’essell pour connaître l'avenir. La vie, la réalité, la nature des choses consiste dans, mouvement, et c’est une utopie de croire, comme le Ÿ teur Baumer le prétend, que le cinématographe L4 acheminera sûrement mieux que toute recherche philoÿ phique ou spéculation théologique vers la connaissail de la destinée humaine et l'humanité intégrale. 4 De tout cet exposé du docteur Baumer, retenons D} ceci : c’est que le cinématographe est appelé à facilil considérablement les recherches des savants, l’enseif ment des sciences naturelles chimiques, physiques et P | siologiques. j Quant à croire qu’il apportera une lumière nouvelle le fond même des choses, qu'il aidera à l'étude des sc ces psychologiques, à révéler la vérité suprême, c’est là idée purement chimérique. F. WANDA. OROEIEIEIEUEIEOEIEIESEIEÉ La Paix chez soi Le cinématographe envahit les familles, M. Brieux, éd vain fort aimable et auquel rien n’est étranger des che, présentes, car il prend ses sujets d’études dans l’actual s’est passionné pour cette invention. Et il a acquis un ap# reil par lequel il récrée sa famille, le soir, comme jadis 2 amusèrent nos parents aux merveilles de la lanterne magl} Voici donc l'aventure récente que nous tenons de l’aci micien lui-même. | Ce simple événement de l'achat du cinématographé} connu d’un journaliste qui accourut, curieux d’horrl détails, et dit à l’académicien : | — Vous avez un cinématographe ? Et pourquoi ? Et ‘ ment ? Et combien ? Et qu'est-ce que vous représentez ? y essayez vos pièces sans doute ? d L'académicien, d’abord déconcerté, fut saisi d’une 4 indignée. Et les dents serrées, il alla vers le visiteur : prit aux épaules : — Voulez-vous me f... le camp! 4 Et il avait l'air si redoutable que le reporter, effrayé) 4 fait. sil Ainsi jadis Renan questionné, enquêté, torturé V d terminait l’entretien en poussant le farouche intervi vers son cabinet de toilette. ATARI AT AT