Le Courrier Cinématographique (Aug 1912)

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10 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE La Synchronisation Musico Cinématographique Il nous faut revenir aujourd'hui sur celte importante question. C’est avec plaisir que nous accomplissons un sélerinage profondément intéressant pour nous; nous sommes persuadé que nos lecteurs nous suivront avec plaisir. . La semaine dernière, nous avons eu l’occasion de dire quelques mots de la synchronisalion musico-cinémalograjhique, mais il est difficile de traiter un tel sujet dans un seul article de journal. Il faudrait un volume entier pour lécrire cette invention géniale. Aussi, nous essaierons de ‘ésumer notre sujet en restant précis, tout en avertissant 10s lecteurs que nous aurons souvent l'occasion de leur *eparler de l'invention de M. Janssens. M. Louis JANSSENS Notre collègue est le fondateur de l’O/fice du développe nent industriel et commercial Belge à l'Etranger. . Cet office, institué avec la haute approbation de feu $. M. Léopold II et l’aide officielle du Gouvernement Belge, est l’auxiliaire du Musée Commercial de l'Etat. Il a >our but, comme l'indique son nom, l'expansion pratique ‘commercialement et industriellement parlant) au dehors, le la production de ses nationaux. Au Congrès International d'expansion mondiale de Mons, en 1905, il a été parlé avec faveur dé la création de telles pstitutions partout, alors que celui qui en avait conçu ’idée en 1903, M. Louis Janssens, s’occupait de la fondaion d’un semblable office en Belgique. La presse belge de l'époque fut unanime pour approurer et encourager M. Janssens dans ses projets et certains rands journaux quotidiens publièrent même in exlenso out le plan programme qu'avait conçu à cet effet son auteur. L'Office du développement Belge à Etranger a déjà “endu les plus grands services à l’industrie et.au comnerce belges et même aussi aux commerces et industries itrangers. Les occupations qu’entraine celte affaire, pour son lirecteur, M. Louis Janssens, n'empêchèrent pas celui-ci le s'occuper de cinématographe et c’est ainsi qu’on le vit 1 y a 5 ans, au rez-de-chaussée même de l'immeuble qui ibrite ledit office, installer sous le nom de Cinéma Unirersel, rue Neuve, à Bruxelles, une salle publique de proections cinématographiques. Le Cinéma Universel, de limensions relativement réduites dans les débuts, s’afrandit considérablement 3 ans après, et il est devenu lepuis l’un des théâtres cinématographiques les plus réquentés de la capitale belge. La Musique au Cinéma Nous avons dit comment notre collègue, qui est en nême temps un musicien de talent, souffrit des fautes irtistiques qu’on commettait dans les cinémas. Il fut choqué, dès qu’il aborda l'exploitation cinématographique, lu non-sens flagrant, de l’odieux rabâchage musical qui ‘égnait dans les cinématographes et qui, à de rares ixceptions près, règne encore presque partout. M. Janssens résolut d'essayer une rénovation musicale. Nous savons comment, au prix de quelle somme de trarail et d'intelligence il y parvint. Nous savons aussi que, ar la même occasion, notre collègue a réussi une sorte le petit coup d’état contre la Sociélé des Auler:rs et Com>ositeurs de musique à laquelle, avec son sy-tème noueau, il ne paie plus aucun droit d'auteurs. La musique appliquée à la cinématographie est, non seulement un agrément de l'oreille, quand elle est bien adaptée au sujet représenté, mais elle est la poésie. et l'accompagnement indispensable. Elle aide souverainement à la compréhension de la pièce et à la séduction de l'esprit et des yeux par l'oreille. M. Janssens réalisa d’abord manuellement, avec‘le concours d’un excellent pianiste, son rêve artistique. Puis il en poursuivit l'application mécanique automatique. Il poursuivit cette réalisation avec patience et courage pendant plusieurs années. En réussissant, il vient de rendre à notre industrie un service inappréciable. Il a réduit de moitié les adversaires du cinéma en leur ôtant leur principal grief, en donnant au cinéma la beauté et le charme artistique du meilleur théâtre. Finis les commentaires désobligeants contre la musique honteuse du cinéma et par ricochet contre le cinéma. Souvenons-nous que la propagande néfaste de la classe mondaine a beaucoup alourdi l'essor de notre art. La classe dite intellectuelle ne va qu’en cachette à nos spectacles, parce qu’il manque à ceux-ci précisément cette chose qui imprime au spectacle le vrai cachet artistique : la musique appropriée. Ni la beauté des salles, ni la profusion de lumière n'auront raison de cette bouderie, ce dédain obstiné. Que la musique y soit réglée synchfoniquement au cinéma, le régal d’art n’y sera plus dfscutable, les mondains fréquenteront nos salles avec autant d'enthousiasme que le populaire et le cinéma deviendra enfin le théâtre de l’avenir. La synchronisalion musico-cinémalographique a résolu ce ;problème d’un seul trait, sans éncombres, par des méyens automatiques. M. Janssens a ‘ainsi mis ses appareils à la portée de tous. Voici d’ailleurs, à titre documentaire, quelques ‘explications techniques sur les appareils de synchronisation. A simple examen, il sera aisé d'en comprendre le fonctionnement. Explication succincte de synchronisation musico-cinématographique Janssens Sous les yeux d’un pianiste compositeur habile, se déroulera une première fois le film avant sortie d'édition. Cette vision le fait s'inspirer du sujet de ce film. Le pianiste-compositeur se met alors au piano enregistreur et le film se déroule une äeuxième fois; pendant ce temps, le pianiste improvise la musique appropriée à ce film et fait agir musicalement les personnages et donne musicalement leurs états d’âme. Tout ce que le pianiste joue au piano est, nuances comprises, par un dispositif spécial, enregistré en perforation sur une bande de papier spécial; ces perforations correspondent aux trous d’une flûte de pan d’un piano spécial électro-pneumatique: le cinématographe est mis’ en relation avec l’enregistreuse pendant l'enregistrement. Aussitôt le film entièrement déroulé, la bande musicale perforée qui ÿ correspond æst apte à se reproduire ellemême, par un dispositif ad hoc, un nombre illimité de fois. Cette bande originale perforée, ainsi que tous les duplicata qui en dérivent, sont mis en bobines; ils deviennent les rouleaux musicaux appropriés aux films auxquels ils se rapportent. Un repère sur le film, un repère sur la bande musicale, le film mis en place au projecteur cinématographique, avec départ du repère marqué au film, d’une part, et le rouleau musical ÿ Correspondant mis, de son côté, en place au piano électropneumatique-automatique, avec départ du repère y marqué, les deux instruments, cinématographe et piano, sont mis ensemble en départ de déroulement de leurs bandes, par une seule manœuvre de l'opérateur cinématographique, les deux instruments étant réunis par des dispositifs à ce appropriés. La même musique qu'à l’enregistrement manuel de l'artiste improvisateur se reproduira automatiquement, avec toutes ses nuances, aussi délicates