Le Courrier Cinématographique (Sept 1912)

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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE économie, sécurité, et à lui donner les propriétés de la réflexion spéculaire. La recherche d’un tel papier présentait de grandes difficultés. Les inventeurs tentèrent, d’abord sans succès, de le trouver dans le commerce. Ils essayèrent un papier saupoudré d’argent, puis ils firent appel à l'industrie. Ils mirent à l'épreuve le papier nickel, puis le papier argenté à l’électrolyse. Tous ces produits ne purent être utilisés. Ils avaient des inconvénients mécaniques, chimiques, économiques, cinématographi ues. C’est alors que M. Charles Dupuis résolut de abriquer lui-même le support en papier métallisé dont il prévoyait les heureuses applications. Dans son usine de Charenton, à l’aide d'appareils ingénieux, construits spécialement pour les besoins de la cause, il réussit, après cinq années d’efforts, à résoudre une équation compliquée, à solutionner le plus délicat des problèmes. Ce que l'industrie n'avait pu lui donner, M. Dupuis le réalisa. Maintenant, il fabrique lui-même ses supports, il les impressionne, tire ses films, fixe les images et les projette. I1 m'a été donné, lors de ma visite, de suivre les différentes opérations de la fabrication de la bande en papier métallisé, je dois confesser que j'ai admiré sincèrement l’ingéniosité de l'inventeur presque autant que l'invention. Le support est constitué par un papier lisse, solide, bien collé, imperméabilisé et verni. Ce papier est ensuite recouvert d’une mince couche d'argent, à l’aide d’un procédé chimique qui fit précisément l’objet des recherches persévérantes de M. Dupuis. Il est émulsionné à peu près de la même facon qu’un film ordinaire. L’émulsion elle-même diffère peu de celle employée en photographie. 11 est ensuite tiré. M. Charles Dupuis a abandonné le tirage en bandes étroites, il l’a remplacé par le tirage en planches. Le découpage se fait à sec. Il est extrêmement facile. On raccorde enfin les sections, on les monte, on les perfore, et la bande en papier métallisé est prête à être projetée. Dans ces conditions, elle est susceptible de donner des projections très lumineuses, mais elle nécessite l'emploi d’un matériel spécial plus facile à manier que les appareils actuellement en usage, étant donné que la lanterne, au lieu d’être dans l'axe de l'objectif, se trouve sur le côté perpendiculairement à la direction de projection. À l’aide d’un dispositif optique que nous décrirons dans un prochain article, la projection des bandes métallisées ne souffre donc aucune difficulté. C’est pourquoi il n’est pas douteux qu'elles connaîtront bientôt des applications industrielles nombreuses et variées. Quelle que soit la modestie de M. Charles Dupuis, soninventeur, sans essayer de révolutionner le cinématographe, la bande métallisée y jouera un rôle de premier plan. En admettant qu’elle ne s'impose jamais dans les salles de spectacles, par suite de mille raisons économiques, il est certain qu’elle réalisera le plus grand progrès pour la vulgarisation du cinématographe. La bande métallisée est ininflammable. Elle est solide, inusable, d’un maniement extrèmement aisé, et d’un rendement lumineux supérieur. Le matériel projecteur adapté à tous les besoins ne tient aucune place. Il ne possède nul organe délicat susceptible de se détraquer et il peut de ce fait être mis entre les mains les plus inexpérimentées. Je vois ces EE ———— —————" —— —"———]———]—"— — ————_ ————— appareils multipliés à l'infini, dans toutes les familles où ils pénétreront, d'autant plus aisément qu’ils n€ présentent aucun danger, qu'ils sont utiles. et bon marché. La bande métallisée donnera un nouvel essor aux projections fixes ; celles-ci seront rendues plus faciles et moins coûteuses. On pourra constituer à peu de frais des collections importantes sous le plus petl volume, avec le minimum de poids. Quant aux pro” jections pédagogiques, elles trouveront dans l’emplol de cette bande moderne et de ses appareils mille commodités toutes appropriées aux besoins de l’enseignement, avec une réalisation pratique et écon0” mique. Le journal lumineux si cher à tous prendra un nouvel essor. Nul ne met en doute, en effet, le prodigieux attrait des illustrations photographiques. Le goût de l'information par l'image croît chaque jour’ et le journal lumineux résulte de l’évolution naturelle de la projection lumineuse, et du reportage photogra” phique se combinant pour servir l'information et Ja documentation. Il répond à un réel besoin. Dépouillé de la complication du cinématographe et de ses films, d’un usage difficile et dangereux, 1l profitera de son prestige et rivalisera avec lui. Il présentera les portraits des hommes du jour, les documents photogra” phiques du monde entier, avec une grandeur et une précision qui n’appartiennent qu’à la projection. |, En somme, sans pénétrer dans le domaine exclusif de la cinématographie, spectacle public, il reste à la bande en papier métallisé mille débouchés précieux: Souhaitons la prompte réalisation industrielle de la belle invention de M. Charles Dupuis, et remercions” lé de nous avoir permis de la connaître. CHARLES LE FRAPER. CORRE PR ER ER ER TE TR ER ER EU TU IE A Les jours se suivent. Au cinéma. On vient de «rendre la lumière ». Mes voisins causent. Devant moi, cest en anglais qu'ils échangent leurs im: pressions ; à droite, c'est en espagnol, à gauche en allemand, et1 me semble bien que le coupe assis derrière moi esl russe. Nous voici, en effet, dans la saison où tous les touristes du monde se donnent rendez-vous à Paris, el, si chaque soir ils se pressent au cinéma, ce west pas seulement parce que nombre de théâtres sont encore fermés, c'est aussi parce qu’on trouve dans celle salle le genre de spectacle qui parle à tous Le yeux, quel quê soit le coin de Punivers où ils aient vu le jour. On a beaucoup médit de ce divertissement. Interrogés par Serge Basset, nos ‘auleurs dramatiques, comme il est naturel, le jugent sans bienveillance. Mais si l'on accorde que la triomphanle lanterne magique a quelques inconvénients, n'est-il pas équitable de reconnaitre qu’elle les rachète par un très réel bienfait ? Je veux dire qu'elle crée tous les jours de nouveaux liens entre les hommes: Que les entrepreneurs de cinéma fassent dans leurs programmes une part plus large aux voyages et aux actualités. C’est le monde entier qui se déroule sur l'écran, el, dans loutes les villes di monde, c’est tout le monde qui le regarde Ne croyex-vous por qu'à force de se voir ainsi les peuples apprendront inconsciemment à se mieux connaître, el que, se connaissant mieux, ils éprouve” ront moins souvent la furieuse envie de s’entr'égorger? Est-il exdgéré de dire qu'un bon film fait plus pour la paix que la plus relentissante conférence de La Haye ? N'en doutez poinl : aujourd’hui, la véritable « internationale » c'est le cinéma. Gustave T£ry. (Journal).