Le Courrier Cinématographique (Sept 1912)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

grand salon blanc et or, rutilant de lumières. Le fa meux Gadorewski est au piano, très entouré. Profitant de ce que l'artiste retient l'attention générale, un invité se penche vers son voisin et lui glisse ces mots à l'oreille : — « Mon cher Saint-Germier, prévenez le baron de Croze, voici la personne en question qui se dirige vers le jardin d'hiver. . — « Tout est prêt, Cartignies, vous pouvez travailler, je veille. » L'un des deux hommes a fait signe et s’est éloigné, . Il est bientôt rejoint par un vigoureux garçon, aux allures aristocratiques, très à l'aise dans son habit de coupe irréprochable. C’est le baron de Croze.. _— C'est prêt? dit-il à celui qu'on vient d'appeler Saint-Germier. Ce dernier tend aussitôt au baron une rose sur la uelle il a versé, au préalable, le contenu d’un menu Éscon de cristal. Une jeune femme a passé devant eux et est allée s’as_seoir hors du salon, dans un fauteuil caché par des arbustes. Le baron la rejoint et, tout en causant avec elle, il lui fait respirer, à plusieurs reprises, le parfum de la rose qu'il tient à la main. Et voici que la jeune femme clôt les paupières, incline Ja tête et se laisse aller en arrière. Elle dort. Le petit _ flacon de cristal contenait un narcotique à effet _. rapide et la jeune femme s’est anesthésiée en respirant la fleur. D'un regard circulaire, le baron de Croze s'assure qu'il n’est pas observé. A quelques pas, ses deux amis veillent sans en avoir l'air.’ Alors, avec une dextérité merveilleuse, de sa main santée de blanc, il ouvre le fermoir du lourd collier de perles que la dormeuse a au cou, il fait glisser des doigts de celle-ci des bagues admirables, met le tout dans sa poche et gagne le vestiaire. Saïnt-Germier et Cartignies le rejoignent dans le parc obscur. Ils ont relevé le col de leurs pardessus et se di _ de la propriété. Ils l'ouvrent. Une auto les attend, ‘ils y montent précipitamment, salués au passage par des agents dont les bicyclettes luisent au clair de lune. Et, tandis que la voiture démarre en vitesse et s'en” fonce dans l'ombre, les six faux agents cyclistes qui _ viennent de surveiller et de protéger la retraite des “bandits aux gants blancs disparaissent, à leur tour, _ dans une autre direction. + d'ajouter un nouveau forfait à la liste, déjà longue, de ses crimes précédents, Main de Fer, rentré à Paris, s’est isolé dans son cabinet de travail et a pris connais sance du dossier concernant la sinistre association. Il a feuilleté un à un tous les rapports d'enquêtes, a collationné les multiples documents fournis par ses sousordres et, après avoir donné quelques brèves instructions, il achève de disposer ses batteries. 11 sonne, et, au secrétaire qui paraît, il remet la note suivante : Communiqué à la Presse : Prière d'insérer dans les-échos mondains du numéro de demain : « Declérim-Bey, le richis -sime égyptien, est arrivé hier à Paris et est descendu au Mondial-Palace. » | _ Faites-moi porter ceci d'urgence à l'Agence gé” mérale d'information. Je m'en vais. Vous préviendrez _ le chef que je serai absent trois ou quatre jours. Bon rigent en hâte vers la porte qui donne sur le derrière. _ Tandis que « La Bande aux Gants Blancs » vient 20 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE ———_—_———E a ———_—_—_—_— ‘ — Bonsoir, M. Necker. Main de Fer se lève et jette un coup d'œil dans la glace. Il lui suffira de relever légèrement au fer les coins de sa moustache pour ressembler, à s'y méprendre, à ce Declérim-bey, le plus riche marchand de diamants d'Alexandrie, qu’il a eu l’occasion de voir au cours d'un voyage en Egypte. X Le lendemain, dans une luxueuse garçonnière de la plaine Monceau, le faux baron de Croze, chef de « La Bande aux Gants Blancs » et ses deux lieutenants, Cartignies et Saint-Germier, sont en tête-à-tête avec une élégante jeune femme qui semble s'intéresser à leurs propos, tout en lançant des volutes blondes d’une cigarette orientale. C'est la belle Ninie, la maîtresse du chef. ‘ Ninie est l'étoile, la vedette de la troupe et, dans les grandes occasions, c’est à elle que le faux baron de. Croze confie les besognes délicates. C'est une jolie fille pleine de séduction et dont de Croze est fort épris. É — Tu sais, Ninie, commence alors le baron, tu sais que depuis quelque temps rien ne va plus. Nos deux dernières affaires, très périlleuses, ne nous ont même pas valu quarante billets. Une pitié. Si ça continue, Je mets les voltes et je vous plaque tous, car, vraiment, nos bénéfices ne sont plus en rapport avec nos frais généraux. Il y a pourtant aujourd'hui un coup su: perbe à faire... — Dis vite, on t’écoute….. — Un coup qui doit nous procurer le « paquet », gros. Le khédive nous envoie un pigeon qui vaut peine d'être plumé. Tiens, lis. Et le baron, tend à la belle Ninie, un journal du matin. + le « Declérim-Bey, le richissime égyptien, est arrivé hier à Paris et est descendu au MondialPalace. » ) X Il continue : ‘ à : PES : __ Tu l’attires chez toi, il s'hypnotise sur ta chevée lure dorée et sur ton délicieux sourire et nous 1 sons le coup du chèque. C'est joli, -bien fait et ça ren ë Elle réfléchit un instant et, après avoit fait tombe . du bout de son ongle rosé la cendre de sa cigarette : — Je marche, les enfants, qu'est-ce qu'il faut faire ? — Mets-toi là. = it 36 Et, sous la dictée du baron, la belle Ninie écrit ” billet : « Mon petit Tolani, «Toi qui connais ton Tout-Paris-Rasta: arrange-toi pour me faire souper samedi l « Abbaye de Thélème », avec un certain Declérim-Bey, descendu depuis huit jours 80 Mondial-Palace. Re « Viens demain au thé. Je t'expliquerai là combine. « Kiss. » « Ninie. » Cartignies prend la lettre et va la porter à la + Le samedi soir. A Thélème. stardsr La grande salle est pleine de soupeuses et de 1eloresNoctambules parisiens et clients cosmopolites 5° *! sent autour des tables et des guéridons. poste