Le Courrier Cinématographique (Nov 1912)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

Deuxième Année. No 47. Le Numéro : 25 centimes. 15 Novembre 1912. . Le Courrier Cinématoéraphique ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS. SCIENCES ET INDUSTR'ES OUI S’Y RATTACHENT —————— ABONNEMENTS : FRAN Ce es L'UA FR Départements 15 » ÉTRANGER . eee 200) 19142 Nous traversons décidément une époque historique. Elle restera justement célèbre dans les annales de la Cinématographie. u cours de l’année qui s'écoule, tous les grands Problèmes cinématographiques viennent successiYement se poser devant l'opinion. On les discute fprement, mais nul n’a encore trouvé la solution Idéale, Les hommes les plus expérimentés de la corPoration suivent avec anxiété les évolutions variées ue nous subissons depuis quelques mois. Ils ont éCouvert la source du mal; ils en cherchent encore le remède. n somme, l’industrie cinématographique stagne dans une crise économique aigüe. Celle-ci se maniSte non seulement en France mais dans le monde entier, Elle se propage à la façon des tremblements € terre, par secousses successives. dont la violence isloque notre industrie édifiée sur des bases malheuTeusement instables. Ù près la France, les États-Unis en ont subi les Alteintes, puis l'Allemagne, enfin la Russie. Mais ce Dest pas à la surproduction du film qu'il faut faire Supporter les responsabilités des maux dont se Plaignent à l'heure qu'il est des milliers de cinématoSraphistes. Si le marché n’était point jugulé, si la Concurrence avait la latitude de se manifester libreMent partout, comme dans toutes les autres indus[les mondiales, il ne serait pas malaisé de réagir et j € faire un choix judicieux des films. La production férieure qui déshonore ses auteurs ou les ridiculise ISparaïîtrait vite, et le. marché dégagé reprendrait ne vigueur. que nous ne lui connaissons plus depuis Ongtemps. -€S grands éditeurs, les pionniers du cinéma, ceux Qui lui ont donné la notoriété et ont su l’amener au Témier rang des industries modernes, ceux-là même cul le nom est synonyme de cinéma, ont des difités à lutter contre l'oppression générale. Ils cher Directeur : CH, LE FRAPER Rédaction et Administration : 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS TÉLÉPHONE : ! sous leurs ruines. LA PUBLICITÉ est reçue aux Bureaux du Journal 456-33 chent des solutions, ils cherchent le moyen de sorti d’une impasse où ils sont engagés par les tactiques irraisonnées des profiteurs insatiables que le Courrier a dénoncés maintes fois dans ses colonnes et qu'il a nommé les accapareurs. Et cet état de choses provoque dans notre corporation une agitation formidable. Partout on assiste à la création d’Unions, de Syndicats, de Chambres syndicales. Les éditeurs, les loueurs, les directeurs sentent le besoin de se rapprocher pour opposer à l’envahissement des combinaisons financières meurtrières, la barrière infranchissable de toutes leurs énergies réunies. On discute dans ces différents groupes où l’on essaye d'élaborer une constitution cinématographique profondément libérale dans laquelle les intérêts de chacun seront sauvegardés. Les cinématographistes enfin éclairés réfléchissent. L'armée des partisans du marché libre grossit à chaque étape nouvelle. Il n’est pas douteux qu'élle saura se faire justice. Il est temps. A l'heure actuelle, à la suite de toutes les manœuvres, comme conséquences des attentats de lèse-liberté qu’on a commis contre le cinéma, il se produit une transformation générale du négoce cinématographique, une sorte de mouvement d'ensemble irrésistible, dont les principaux marchés du monde sont le théâtre. Les éditeurs, faute d'acheteurs, en butte aux conventions, aux trusts, aux accaparements, prennent successivement la décision de ne plus vendre. Les uns après les autres, ils. renoncent à une méthode commerciale que l'expérience des années avait consacrée et dont tout le monde semblait satisfait. L'exploitation est menacée, maïs si les projets des éditeurs se réalisent, les entreprises de locations, intermédiaires si nécessaires entre les producteurs et les consommateurs de films, se trouveront gravement compromises. Si elles disparaissent un jour, on se souviendra qu’elles furent détruites, en France, par un groupe de loueurs et qu'ils se seront ensevelis Charles LE FRAPER.