Le Courrier Cinématographique (Dec 1912)

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28 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE Le “ Courrier ” en Russie LA CRISE MORALE (De notre Correspondant particulier.) On se demande chez nous si les difficultés commerciales, que nous subissons en ce moment-ci, ne dépendent pas d’une crise morale, si j'ose m'exprimer ainsi, qui Ccommeñce à s'emparer du public russe, mais qui est encore difficile à définir. Je vais tâcher de m'expliquer. C'est il y a quelques années, à peine que le cinématographe a fait son apparition en Russie. Puis s'étant peu à peu introduit autour de nous, avant rallié les sympathies de toutes les classes de la Société, il règne maintenant, Chez nous, en vrai maître. Ses admirateurs, pour la plupart, amis du peuple, lui imposent une grande tâche humanitaire : ils rêvent l'éducation et l'instruction du paysan, non seulement scolaire, ais agricole dans toutes les branches des industries rurales. Ces amis du Cinéma voient doin. Ils affirment que ses merveilleuses ressources sont loin d'être épuisées, et prophétisent pour lui un royaume sans limite. La crise commerciale actuelle, disent-ils, le prouve bien, car la lutte ne s'engage que là où il v a quelque chose de bon à prendre. Mais laissant de côté les démonstrations scientifiques, les vues de pays, d'une utilité évidente, on s’ocCupe chez nous, depuis quelque temps surtout, des films artistiques, ceux qui font concurrence aux théâtres, et c’est dans le mouvement qui se dessine, qu'on prévoit un grand changement. Mais là, le succès du cinéma s'est heurté à une limite, qu'il doit et qu'il ne peut pas encore dépasser. On dirait, que l'effort qu'on attend de lui est pour le moment au-dessus de ses forces. C'est LA BANALITÉ Surtout qu'on lui reproche et on en a assez. i Pendant les représentations, le public pensant éprouver la sensation qu'il lui manque quelque chose, qu’il voudrait voir paraître là! sur l'écran !... pour le ressentir de toute son âme. Il est impossible de mieux préciser cette sensation délicate pour le-momeñt:. : Sommes-nous fatigués des tableaux de composition cosmopolite ? Est-ce 1à nostalgie de l’art national ?.…. Ressentons-nous trop d’accablement de l'agitation moderne toujours vlus ‘ àpre et exempte de toute poésie ?... Nous faut-il un Jules Verne russe ?.… Aspirons-nous aux visions du. monde fantastique, pour oublier le réel et bercer nos rêves-irréalisés 2... Voudrions-nous nous plonger dans le monde immatériel, spiritualiste et Pour aider le cinématographe à évoluer, on a commencé, par s'en prendre aux scenarios. Puisqu'on leur reproche la banalité il faut trouver autre chose. Aux grands mots les grands remèdes !!!.. Les maisons d'édition ont fait appel aux meilleurs écrivains nationaux. Ceux-là ont tous répondu d’un seul élan, se déclarant prêts à servir la cause du cinéma. Le premier pas est donc fait, les autres ne tarderont pas à le suivre. En attendant les scenarios célèbres (qui feront le thème d’une de nos prochaines chroniques), nous ne pouvons pas passer sous silence, la différence des opinions sur l’avenir du cinéma dans la Société intellectuelle russe. Elles sont deux et diamètralement opposées. Nous en avons parlé de la première plus haut : la seconde, la partie des adversaires ne croit pas du tout à son avenir, Ils admettent pour lui des perfections possibles, que le temps apportera sans doute, mais ils le considère dans son état actuel comme une gangrène d'art théâtral véritable, qu'il faut combatte à tout DTR US : s Selon eux c’est un barbare, la renaissance du .« primitif » avec l'anéantissement de tout ce qui est beau : la littérature, la finesse de la situation psychologique, qui ne peut exister que dans mille nuances imperceptibles, ne pouvant être rendues par le geste brutal du cinématographe, — puis la parole, la beauté’ de l'expression, les vibrations de la voix, — tout ce dont se compose la jouissance d’un spectacle raffiné, —— en y ajoutant les accessoires et les décors, les taches lumineuses et l'harmonie des détails de la mise en scène. « Mais » leur répliquent les amis du cinéma : « Vous voyez bien, que cela ne suffit pas. Les auteurs choisissent les thèmes publics ou psychologiques ennuyeux. Pas d'intrigues, elles sont fades. Les dialogues man-. quent d'entrain ; aucune action. Voyez au cinéma! L'action y est ininterrompue et daxs cette action l'idée générale se développe logiquement, les situations se succèdent sans avoir le temps de lasser l’attention du spectateur, Ensuite, — si le Cinéma fait. disparaître quelques éléments du théâtre, par contre 11 fait valoir l'artiste lui-même, tire de lui les ressources de son talent personnel, exige un jeu réfléchi, serré, et mille fois plus expressif qu'au théâtre car le cinéma garde — la base du drame : la mimique et le geste. Ce n'est ni plus ni moins, qu'une procréation d'une nouvelle école ! » « Certes, » répondent leurs terribles adversaires : « le cinéma a l’intensité et la vivacité de l’action, mais la forme en est naïve et brutale. C'est la décadence du vrai et du beau. On ne doit voir dans ces représentation que l'indication des côtés faibles du théâtre et tâcher d'y remédier. Le cinéma est une création purement matérialiste et com: merciale, Il est d'une grand utilié mais ne peu pas être artistique; dans le vrai sens du mot, car le rax finement de l'idéalisation n'y est pas. Si le théâtre actuel est appelé à disparaître, la grande pensée humaine trouvera des formes nouvel: les, insoupconnées, mais cela ne sera pas le cinéma. Car banalité il est, banalité il restera , ! ! 1... » Ce mot nous tourmente. Toute la question est là. Quant aux deux courants d'opinions, — les temps prochains nous feront voir lequel aura, prévalu, dans l'éternel combat pour la vérité. BONTOUX. Le ‘ Courrier ” à Saint-Etienne (De notre correspondant particulier.) Alhambra Cinéma Pathé, place Marengo. — Belle première, 4 l'Alhambra, avec une salle archif comble, pour les débuts du nouveau programme admirablement com posé. ; A citer tout particulièrement à Les Fils de Charles-Quint, gran drame en couleurs..La Folie du jeu» drame social, etc. Pathé-Journal ter minait le programme qui fut accom# pagné par de délicieux morceau* d'orchestre bien interprétés. Great Skating Rink, avenue Pré sident-Faure. — C'est le plus bel établissement de la région, possé dant un jardin d'hiver, un gra! orchestre symphonique, bar, etc: en un mot, c’est une installation de“: plus modernes. Deux professeur de skating sont attachés à l'établis sement. Quant aux programmes, | sont des mieux choisis. j Eden Théâtre Concert, — Le Ci® néma Gaumont fait défiler de belle vues féeriques et d'actualités. TouË nos compliments au maestro Bel trand pour sa musique si bien aP propriée aux vues. VERA: