Le Courrier Cinématographique (Dec 1912)

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40 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE ss travagance souvent, qui sont prises par les « pouvoirs compétents » que vous conspuez si désinvoltement en passant. Ils ne se sont pas fait faute les « pouvoirs compétents » d’ajouter de nouvelles prescriptions et de nouvelles surveillances aux règlements et conditions déjà si sévères, que l’exploitation cinématographique -est devenue une véritable persécution pour ceux qui en ont la direction |! Les théâtres, en faveur de qui vous partez en guerre contre les cinémas, (car là est le fond de toute l’affaire), vous le révélez par la suite de votre article, c’est la concurrence présumée des cinémas aux théâtres, lesquels ont la sympathie des journaux, lesquels à leur tour vivent du théâtre et réciproquement c’est là ce qui vous chagrine), les théâtres sont par eux-mêmes tous, cent fois plus dangereux, pour le public, que les Cinémas. Les galeries à étages superposés des théâtres avec leurs couloirs multiples et superposés, leurs escaliers et portes sans nombre, leurs vestiaires embarrassants sont autant de causes de danger qui n’existent pas dans le cinéma. En tout incendie de théâtre on le sait, c’est la panique, l’affolement et non le feu par lui-même qui font le plus de victimes. Les victimes, on le sait aussi, ne sont presque jamais des spectateurs des fauteuils du rez-de-chaussée, à moins que ceux-ci aient été rencontrés en route par les affolés d’un courant humain déversé par les étages supérieurs leur barrant la route et les écrasant en chemin, c’est là, aux étages des théâtres qu’ont lieu par centaines, les drames de l’affolement, de la panique, du feu, ensuite, et les rares victimes des fauteuils du rez-de-chaussée ne le sont généralement que par ricochet, c’est-à-dire par la faute de ces premiers. Ce qui tend à prouver que s’il n’y avait pas de galeries superposées, ni de loges, ni de couloirs s’entrecroisant, ni d’escaliers étroits, ni vestiaires encombrants, ni coins, ni recoins dans les théâtres, il n’y aurait peut-être jamais de catastrophe, même en cas d’incendie : à peine quelques accidents isolés. Les Cinémas, eux, sont à de rares exceptions près, dans ce cas, de n’avoir ni galeries, ni loges, ni escaliers, ni couloirs s’entrecroisant, ni coins, ni recoins, ils sont tous au rez-de-chaussée et presque à front de rue : un Cinéma bondé de monde quand il n’est pas de trop grandes dimensions, comme c’est le cas général, et ayant les issues telles qu’elles sont exigées par les autorités, peut être évacué en quelques minutes. J'en ai eu l’expérience, il y a quelques semaïiries : ; Un mal-intentionné à qui un contrôleur de salle avait demandé de ne pas troubler le spectacle de ses voisins de fauteuils par des réflexions faites à voix trop haute, s’entêtant à continuer, fut menacé, à voix basse, par ce préposé, d’un procès-verbal et, au besoin, de l’expulsion s’il persistait. Le trouble-fête se tint coi pendant quelques instants puis se mit à crier : au feu ! Fuite générale de tous les spectateurs : en moins de deux minutes, toute la salle à ce moment absolument comble, fut évacuée par les trois larges issues donnant presque à front de deux rues. — Les mêmes spectateurs une fois sortis, se rendirent compte qu’ils avaient obéi, affolés, X une fausse alerte, on les calma et l’on constata, avec bonheur, que personne n’avait la moindre contu sion ni égratignure. k à N'est-ce pas la meilleure démonstration de linanité des attaques lancées contre les Cinémas, au point de vue danger par panique (de la plupart, en tous cas, c’est-à-dire de ceux pas trop grands et qui sont tous au ( rez-de-chaussée et presque à front de rue). N'est-ce pas la preuve indirecte qu’au point de vue panique, les théâtrescomme je le fais remarquer plus haut, de même que les grands magasins à étages, couloirs et galeries su . perposés, offrent des dangers qui n'existent pas dans les cinémas. Au point de vue incendie, même observation : le film “est en général inflammable, c’est entendu, et c’est à le cheval de bataille des cinémaphobes, (il est beaucoup de films qui sont ininflammables et leur emploi tend à se généraliser), mais l’inflammabilité des films non ignifugés ne serait redoutable, vu les précautions prises partout, que pour l’opérateur seul et encore NE En effet, les cabines sont, de par les règlements des municipalités, en matériaux absolument incombustibles et ne peuvent contenir que des matières incombustibles, sauf les films : le film enfermé à son départ de déroulement et à son entrée, dans des carters hermétiques, ne peut prendre feu qu’au cas où le film serait arrêté dans son déroulement, et qu’en même temps, l’obturateur automatique du projecteur (ce qui n’arrive jamais), se trouverait ne pas fonctionner (2° circonstance), il faudrait encore qu’en même temps, les couteaux de rupture automatique du film en cas de brûlure circonscrivant automatiquement la combustion à une petite parcelle du film (3° circonstance), ne fonctionnassent pas, que l’opérateur ou son aide (4° circonstance), n’interrompent pas (ce qui se fait d’un coup de manette), le courant électrique donnant la lumière à l’arc du projecteur, que ni l’un, ni l’autre (5° circonstance) ne jette ou du sable ou de l’eau (qui doivent toujours se trouver dans la cabine), sur ce petit morceau de film enflammé. Dans ce concours invraisemblable, im possible, fou de circonstances, Je feu, s’il éclatait se limiterait, vu les précautions prises, et surveillées païtout (depuis quelque temps, surtout), aux seuls objets ininflammables de la cabine. Admettons même que, paï un autre concours de circonstance, invraisemblable, impossible, les films de la cabine prennent tous feu, que se passerait-il ? La cabine hors de la salle, la plupart du temps, et isolée n’en aurait nulle atteinte puisque construite en matériaux totalement incombustibles ; et les seuls objets qui s’y trouvent renfermés et qui doivent aussi être incombustibles, seraient détériorés. C’est tout. L'opérateur et son aide auraient, vu les prescriP” tions de porte s’ouvrant vers l'extérieur. eu le temps de fuir en une seconde pour éviter la flambée toute fugace des seuls films s’enflammant dans ce concouts extravagant, invraisemblable, (je le répète) et, par lE fait, impossible de circonstances. Il est bon, il est nécessaire, il est indispensable même» c’est un devoir d'humanité pour la Presse, de dire au public ce qui est réellement. L’effrayer par des craintes folles, l’entretenir dans la croyance de dangers illusoires ou tout au moins exagérés, c’est le prédisposer à J’afo7 lement, à la panique, à la moindre fausse alerte. Cette excitation d’esprit du public dont la presse incompétente s’est faite, à propos de Cinémas, l'instrument bénévole, a produit et produira à elle seule, soyez-en CON vaincu les pires catastrophes. — Il est donc du devoir de la Presse en question de cesser cette campagne, contre les soi-disant dangers des Cinémas, campagne qui es d'autant plus vaine et blâmable même, qu’elle est int” tile (vous le reconnaissez vous-même), en constatal que rien ne guérit le public de sa cinémaphilie.