Le Courrier Cinématographique (Dec 1912)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

42. LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE D La Presse a pour devoir de prémunir, au contraire, le publie contre les pseudo dangers des Cinémas, conçus et installés suivant les progrès modernes, c’est-à-dire presque sans danger pour lui. Ces clameurs, ces interjections constantes à propos des cinémas et de leurs soi-disant dangers, ces cris de : « attention ! assurez-vous sur la vie avant d’entrer au cinéma ! » et d’autres fantaisies, dénigrations par excitation à la peur, provoquent, et produisent les.grandes catastrophes. Là où il n’y aurait pas même, peut-être, un accident isolé à constater sans ces excitations et faux bruits, c’est une hécatombe de morts et blessés que l’on a à déplorer. C'est le cas de la « rôtisserie » de Bilbao, comme vous l’appelez, en en chargeant (c’est facile), la conscience des cinémas. « Rôtisserie » est évidemment très spirituellement ironique et d’autant plus ironique qu’il n’y a eu à Bilbao aucun incendie en l’espèce ! Un simple cri de « au feu » jeté, sans aucune raison, probablement par un hanté de la Presse responsable, a suggestionné, apeuré, affolé tout le monde dans le théâtre occasionnel du cinéma, car c’est dans un théâtre que la chose a eu lieu : théâtre à galeries, couloirs superposés, escaliers, etc., etc., circonstance qui, avec la panique instinctive de chacun, prenant sa source dans les excitations à la peur venant de la Presse a été la seule cause du désastre. Cette panique ne se serait pas produite aussi folle, aussi enragée, aussi meurtrière, par conséquent et peutêtre bien n’y aurait-il eu ni blessé, ni tué, si, d'avance, le public avait eu la conscience bien nette du peu de : danger relatif d’un cinéma. Il aurait été au moment où ce cri d’alarme intempestif fut jeté, plus calme et plus maître de lui, ce qui est tout dans de pareilles circonstances. Mais tout le monde avec cette idée fausse et préconçue, parce déjà semée par la Presse incompétente que des dangers épouvantables guettent chacun dans les cinémas, s’est dans un randon vertigineux, rué au salut de sa personne, et c’est en essayant de sauver leur vie que beaucoup ont trouvé la mort. Si la connaissance réelle des choses, entraînant un état d’esprit calme avait d'avance été semée par la presse en question à propos de cinémas, chez les êtres qui maintenant ne sont que des cadavres, victimes de leur affolement, ils seraient vivants. La précipitation n’eut pas été aussi folle qu’elle le fut, et les choses se fussent produites de façon bien moins pénibles que si le cri: « au feu », avait été jeté dans un lieu quelconque, où se réunissent plusieurs personnes : dans un grand magasin, etc., pour lesquels vous ne demandez aucune précaution spéciale ! ! Puisque votre protection va au théâtre contre les cinémas remarquez ceci : les théâtres avec leurs multiples dangers que n’offre pas le cinéma ont 20, 30 et 40 fauteuils d’un seul tenant par rangée, et pour laisser évacuer la foule des spectateurs occupant ces places, il n’y est prévu le passage que d’un mètre de largeur de chaque côté, tandis que la même largeur de passage est exigée de chaque côté dans les cinémas pour des rangées de 12, 10, o et même 7 fauteuils : de telle sorte que les personnes occupant éventuellement ces passages à certaines heures d’affluence dans les cinémas ne présentent en cas de panique aucun obstacle à l’évacuation normale et rapide de la salle, vu les dispositions habituelles et la situation des portes de sorties de pleinpied avec la rue et à la portée immédiate des fuyards. Un cinéma, même le plus grand et le plus mal loti au point de vue sécurité, serait vidé en moins du quart de temps il est facile de le prouver mathèmatiquement, que le plus petit théâtre à galeries, vestiaires, escaliers, loges, ETC HEC: A ceux qui ne voient dans les cinémas que la pire * des écoles de débauche (autre thème ressassé et injuste partant de la même campagne hostile), la statistique impartiale donne le plus éclatant démenti, dit le Courrier d'Allemagne, du Courrier Cinématographique de Paris ; on a constaté en effet, dit-il, qu’en 1o17r, dans la seule ville de Berlin 2.000 débits de boisson ont dû fermer leur boutique faute de clients. En outre, le chiffre de la consommation annuelle de l’eau-de-vie (Schnaps) calculée sur le nombre de la population entière de l’AIlemagne a baissé de 4,2 litres en 1010, à 3 litres par tête, tandis que l’Allemand qui, il y a quelques années encore, buvait par an ses 236 demis de bière, se contente à présent, très sobrement de 9o litres. Il est juste de remarquer à ce propos que le bien-être” général n’a cessé d’augmenter en Allemagne dans les dernières années. Au dire des personnes compétentes, ce recul de Îa consommation de l'alcool, bien fait pour réjouir les adeptes du mouvement antialcoolique, est dû non seulement au boycott prononcé contre l’alcool par le parti socialiste, mais aussi au succès croissant du cinématographe. Le cinéma arrachant ses victimes à l’Assommoir, quel beau titre de gloire ! ! Et puisque les cinémas portent si grand ombrage à beaucoup, aux uns par jalousie, sous la réputation fausse que ces premiers font tous des affaires d’or, aux autres pour d’autres prétextes ou raisons toutes ausst égoïstes que mensongères, voici pour la consolation de . ces esprits chagrins quelques informations : les faveurs qu’il faut accorder, les frais de plus en plus écrasants, la cherté croissante de tout ce qu’il faut pour soutenif une exploitation cinématographique composer € continuer des spectacles selon les exigences de la cofcurrence et du public font que sur 100, dix à peine réussissent assez bien dans l’exploitation de ces spec” tacles, il en est même qui v font fortune, n’est-ce pa$ leur droit, comme pour tout autre commerçant. À Mais s’il en est 10 sur 100 qui y réussissent, ce qui est moins que la normale dans tout autre commerce » dix autres sur 100 marchent dans une relative quiétude financière et c’est un maximum presqu'exagéré, il y ef a donc quatre-vingt qui végètent dans l'exploitation Ci nématographique, s’ils ne s’y ruinent, même avec des salles souvent remplies ! k Et pour finir, cette page d’histoire combattant la 1égende, voici encore quelques échantillons de ce qui at tend ceux, et ils sont nombreux, qui, grâce à la lgende, veulent venir chercher et espèrent trouver ë Pactole et la béatitude dans l’exploitation d’un cinéma : En outre, des frais écrasants de toutes natures, traca? series administratives continuelles à côté de mesure utiles, campagne de la presse hostile, exigeances arbi traires et tracas des sociétés perceptrices de droits d’auteurs, suggestions de la concurrence déloyale émane des cabaretiers, par exemple et autres, pour entraine” les pouvoirs publics à frapper les cinémas de taxes aa bitraires et d'exception, interprétations erronées a lois sur le droit de patente par les fonctionnaires