Le Courrier Cinématographique (Jan 1913)

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Troisième Année. No I. Le Courrie Le Numéro : 25 centimes. © Cinématoéraphique ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S’Y RATTACHENT ABONNEMENTS : Pass, 10m Départements 15 » FRANCE | ÉTRANGER. « . . 20 » Le Cinéma Lyrique La semaine dernière, à l’occasion des fêtes de Noël, la Société Gaumont a présenté au grand public pariSien, dans le cadre majestueux du Gaumont-Palace, le Cinéma Lyrique. Mais trop d'œuvres sensationnelles ont vu le jour en 1912. C’est pour cette raison que j'ai attendu l’aurore de l’An Neuf, pour célébrer la renaissance de l'art cinémalographique. Elle partira ainsi à la conquête du monde sous les auspices d’un prestigieux fétiche. Le nombre 13 porte bonheur, qu'il reste accolé à cette éclatante manifestation d'art et la conduise vers de nouvelles victoires. I fallait, pour concevoir le Cinéma Lyrique, cette moderne adaptation du cinéma, un puissant cerveau d artiste, une âme de virtuose. Il fallait, pour oser en Confier les destinées à l'Ecran, en même temps qu’une foi profonde dans les beautés du film, un véritable esprit de créateur. Pourtant, l’impossible a été tenté avec audace. Les difficultés vaincues, et le fin régal d'art lyrique qu'on peut goûter maintenant au Gaumont-Palace, en est la résultante glorieuse. Cet article n’est pas l'analyse d’une œuvre lyrique. I est simplement l'énoncé d'une théorie nouvelle, il €n pose les principes fondamentaux. Et s’il est assez Clair pour attirer l’atlention de tous ceux qui s’intéressent au cinéma, sur ses ressources artistiques prodigieuses, il aura largement accompli sa délicate mission. Le Cinéma lyrique n’est plus une chimère. Il existe et symbolise l'avenir artistique du film. Il ouvre à la Cmématographie dont il élargit l'horizon artistique, une Voie nouvelle illimitée. On peut, maintenant qu'il à brillimment débuté, tout en espérer. Chacun connait les doléances des compositeurs de Musique, de tous les artistes célèbres dont nous Directeur : CH. LE FRAPER Rédaction et Administration : 28, Boulevarà Saint-Denis, PARIS TÉLÉPHONE: 456-33 LA PUBLICITÉ est reçue aux Bureaux du Journal applaudissons les œuvres et de tous ceux qui vivent ignorés dans le monde. Cantonnés dans le cadre étroit du. théâtre, jugulés par l’exiguité de la scène, les complications des décors, de la machinerie, des entr’actes ; enserrés dans un labyrinthe inextricable de difficultés matérielles ou financières, ceux-ci se trouvent dans l'impossibilité d'exprimer leurs sentiments avec richesse, abondance et netteté dans une pièce de théâtre. S'ils le tentent, il leur faut accomplir une gymnastique cérébrale invraisemblable, chercher des effets à côté, tenir comple de la fatigue de leurs interprètes de premier plan, introduire dans les partitions les plus belles des entrées et des sorties, des reprises de chœurs dont le jeu paralyse l’action en alourdissant l’envolée de la plus éblouissante imagination. Aussi, a-t-on cherché des formes théâtrales variées. La pantomime n’a pas réussi. Le ballet, à de rares exceptions près, est peu attrayant. Il ne supporte pas une œuvre (de longue haleine et tend de plus en plus à disparaître de nos scènes, Les vrais artistes, ceux qui créent des œuvres immortelles, sont restés pour la plupart en dehors du théâtre. La musique pure, les plus admirables symphonies, les oratorios les plus sublimes n'ont jamais été interprétés comme le rêvaient leurs auteurs. Jusqu'ici, il était presque impossible de matérialiser l'irréel. Une évocation cé'este devenait grotesque en dépit de l'habileté des meilleurs metleurs en scène ét ce concours insurmontable de circonstances empêchait des virtuoses incomparables d'affirmer leur talent avec toute son ampleur. Le cinéma est venu enfin. Il fut longtemps classé parmi les distractions puériles. Tout au plus lui accordait-on la faculté de reproduire mécaniquement, à la façon d'une presse typographique, les événements de la vie courante. Mais il était dédaigné des intellectuels et les artistes affectaient à son endroit une indifférence méprisante. La rapidité de ses spectacles, leur simplicité voulue, la naïveté de ses intrigues semblaient le placer en marge de l’art. Peu à peu