Le Courrier Cinématographique (Jan 1913)

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36 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE hypocritement de ne pas l'abandonner, de s'occuper d'elle et de l'aider à gagner sa vie. 4 Cependant, la pauvre vieille maman Durieux s'étonne et s'inquiète de n’avoir pas de nouvelles de ses enfants quand, un soir d'hiver, très endeuillée, les yeux baissés, une jeune femme se présente chez elle. C’est la Breschard qui exécute audacieusemnt son plan. ©: — Qu'annoncerai-je, Madame ? demande la femme de chambre. . “ — Madame Georges Durieux. La vieille dame à entendu ce nom tant désiré et elle se précipite au-devant de la nouvelle venue. Elle s'arrête net... — Eh quoi ? seule ? L'aventurière, la Breschard, fond en larmes ; elle raconte la mort de son mari et celle de sa fillette survenue quelques jours après le décès de ce pauvre Georges. Les deux femmes, confondent leurs sanglots. L'aventurière rnontré en se bamponnant les yeux, les photographies de son mari et de sa fille, elle montre aussi les lettres, les passeports à la vieille dame que la douleur : fait trembler, Ah! que vais-je devenir ? soupire la misérable créature en appelant le ciel à témoin de son infortune. : La pauvre mère, dans un élan maternel, la serre sur son cœur. — Puisque vous étiez la femme de mon cher fils Georges que j'aurais tant embrassé s’il était venu me demander pardon, vous ne me quitterez plus. Nous parlerons de lui !... Et voilà l'intruse dans la place. A la villa de Barjonville, la vie s'écoule un peu plus amère tous les jours pour la pauvre veuve. Que va-t-elle devenir? Comment élever son enfant ? : Tout-à-coup, dans la nuit, un rayon d'espoir. Breschard, l’air-ravi, se présente un beau matin. — Bonne nouvelle, chère amie. Lisez, voici ce que je viens de recevoir. « Monsieur, « J'ai une excellente place d'institutrice à 800 francs par mois dans riche famille de Buenos-Ayres. « Envoyez la jeune personne dont vous m'avez parlé. : « LABRESLE. » — Ah ! quel bonheur ! Merci, Monsieur ! s'écrie la jeune femme:en serrant chaleureusement les mains du misérable. Et j'emmène ma fille ? FACE Non, impossible. C'est une clause formelle. Après bien des hésitations, des déchirements, Mme Durieux se décide à laisser sa fille en garde chez les directeurs de la Pension et à partir outre-mer gagner sa pauvre:vie et celle de l'enfant. D'ailleurs elle ne quittera pas seule la France. Cinq jolies filles qui viennent d'arriver à l'hôtel s'embarqueront avec elle pour l'Amérique. Elles ont également des places d'institutrices à Buenos-Ayres. RARES C'est décidément-une drôle de maison que la villa de Barjonville ! 4 Au moment d'abandonner sa fillette pour de longs * mois peut-être, la jeune femme remet à Jenny un papier -*qu’elle lui lit-lentement comme si elle voulait imprimer à tout jamais ses paroles dans la petite cervelle de la fillette. ‘Madame Veuve DURIEUX : Rentière 165, rue Laffitte, — C'est l'adresse: de.ta grand'mère. Si jamais tu es daris le malheur, tâche de la voir et dé lui parler ! Il est impossible qu'elle repousse, sa petite-fille. ; Et après un dernier baiser où elle mit toute son âme, la pauvre mère prend congé de Jenny en pleurs et s'éloigne avec ses cinq compagnes. QU *. Mais au moment d’embarquer son joli troupeau, un incident désagréable se produit : la police qui a la rage de fourrer son nez partout, s'obstine à trouver étrange que ce philanthrope place tant d'institutrices à BuenosAyres. On le conduit avec ses voyageuses au commissariat, afin d'y donner quelques explications. Un malheur n'arrive jamais seul ; un inspecteur qui se trouve dans le bureau reconnaît Breschard et se rappelle qu'Isidore est une vieille connaïssance de la justice et qu’il a même oublié de purger quelques mois de prison: | Breschard est coffré et lorsque Madame Georges Durieux a raconté sä lamentable histoire, le commissaire comprenant enfin qu'il a affaire à une honnête femme, envoie un inspecteur chercher la petite Jenny à Barjonville. ; : La pauvre mère attend en frémissant le retour de sa fillette. Hélas ! l'inspecteur n’a plus trouvé l’oiselet dans la cage. L j — Ma fille! je veux ma fille, clame la malheureuse femme. On fait entrer les tenanciers de Barjonville que le policier a arrêtés au cours de la perquisition et, pressé de questions, le misérable avoue qu’il a conduit la fillette à Paris et l'a abandonnée chez Jules Brichon, un entrepreneur de mendicité.… I1 donne l'adresse de l'avenue de Saint-Ouen. AN ÿ 10 Accompagnée par un inspecteur, la veuve au désespoir prend le premier train pour Paris. Quelques heures après le faux départ de sa mère pour Bucnos-Avres, la petite-Jenny était emmenée brutalement par le patron de Barjonville qui, prenant un train . matinal pour Paris, arrivait dans la journée à Saint‘: Ouen, et la remettait entre les mains. d’une brute immonde, Jules Brichon, dit Quart-de-Brie, sinistre ex ploiteur de gosses, vivant dans un bouge infect avec une ignoble matrone. À Alors, commença le martyr de la pauvre petite Jenny. Elle était mise immédiatement au travail et commençait son apprentissage. Elle allait vendre des fleurs aux passants et traînait sa joliesse aux terrasses de cafés. Le soir, si elle ne rapportait pas une recette suffisante. gare aux taloches ! Puis, après ur repas composé uniquement de pain maigrement partagé et d’eau claire, Jenny allait se coucher avec quatre autres petits malheureux dans une soupente immonde: : : Dans le bouge à côté, le hideux ménage s'empiffre et s’enivre avec les victuailles achetées de l'argent des pauvres petiots.…. s * LE L'intruse triomphe. La misérable femme qui a tout à fait capté la confiance de Madame Durieux par son zèle hypocrite, trouve «moyen de se faire donner une procuration générale pour la gérance de sa fortune. . Abreuvée de coups, de honte et de misère, la petite Jenny se rappelle la recommandation suprême de sa maman, s'évade du bagne de gossés où elle a été si mal heureuse et part à la recherche de sa grand'mère. Perdue dans le grand Paris, elle n’arriverait que dif . ficilement au but de son voyage si un miraculeux ha sard ne mettait sur son chemin un passant dont la figure ; (Voir suile page 57)