Le Courrier Cinématographique (June 1913)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

14 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE La ville de Vienne a déjà un musée du Geste recevant les archives cinématographiqües qui valent la peine d’être conservées. Nous avions déjà remarqué dans cette ville un magnifique musée de police, le plus beau et le plus complet du monde, et nous l’avions signalé dans notre rapport sur les innova: tions de l'étranger en matière de sécurité publique (Imp. n°7 de 1907). Cette fois, nous appelons l'attention du Conseil sur son musée cinématographique. Certainement Paris est assez riche pour faire aussi bien que Vienne et pour donner une leçon d'initiative à PEtat, qui devrait être le premier à fonder une bibliothèque de ce genre. Ce que le Gouvernement ne fait pas dans l'intérêt de la nation, le Conseil municipal peut le réaliser à bon compte à la fois dans l'intérêt de la France et dans l’intérêt de la Ville. C’est pourquoi nous avons l'honneur de vous soumettre, pour la seconde fois, le projet de délibération suivant : « Le Conseil « Délibère : « L’Administration est invitée à étudier l’organisation d'un musée dans lequel seront recueillies les archives cinématographiques et phonographiques présentant un intérêt pour l'Histoire. « Signé: Emile MassarD. » Je demande que la 4° Commission veuille bien en délibérer, et se reporter pour les détails de ce projet à ma proposition de mars 1911 (Imp. n° 6 de 1911). Renvoyé à la 4° Commission. CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS LOAL PROPOSITION Ayant pour objet la création d’un Musée de la Parole et du Geste, destiné à recueillir les archives cinématographiques el phonographiques ayant un intérêt pour l’hisloire, PRÉSENTÉE PAR M. Emile MASSARD CONSEILLER MUNICIPAL (1) Messreurs, La poor que j'ai l'honneur de vous soumettre a pour but la création d’un musée de la Parole et du Geste, autrement dit l’organisation d’archives, intéressantes au point de vue historique, constituées avec des films cinématographiques et des plaques ou des rouleaux du graphophone ou du phonographe. L’honorable président de la 4° Commission, M. Rebeillard, m'a rappelé que l’idée n'est pas neuve. Elle a été déjà exposée au Conseil le 5 novembre 1906 par notre ancien collègue M. Turot. ; M. Turot faisait remarquer « combien il serait intéressant de perpétuer le souvenir de toutes les fêtes municipales, de toutes les grandes cérémonies, de tous les grands événements parisiens, en gardant dans nos archives des documents cinématographiques. » (1) Nous reproduisons, page 21, le portrait de M. Emile Massar Il ajoutait: ; « Je n'ai pas besoin de vous dire à quel point le cinématographe donne l'illusion de la vie réelle et combien il serait précieux pour ceux qui viendront après nous d’être documentés d’une manière si vivante sur les événements que nous vivons actuellement. » Sa Le Cpo CR était ainsi conçue: « Il sera créé des archives cinématographiques permettant de conserver le souvenir de toutes les fêtes, cérémonies pt événements intéressant la ville de Paris. » ülle fut renvoyée au Bureau et ne fut jamais rapportée. Il ne s'agissait dans l'espèce que d’un musée du cinématographe. Presque en même temps, un distingué professeur du lycée Condorcet, M. Alfred Ponge, agrégé de l’Université, lançait l’idée du Musée de la Parole, dont le projet est en train de prendre corps. Nous avons nant à M. Alfred Ponge d’avoir la complaisance de nous fournir quelques détails sur sa conception. Les voici, tels qu'il a bien voulu nous les fournir dans un travail spécial: « Ce nom de Musée de la Parole s’est trouvé êtro à la fois le plus précis et le plus, vaste, en même temps que le plus suggestif. Il y avait dans les termes une sorte de contradiction qui forçait à penser. Si bien qu'aujourd'hui, après sept ans d'une propagande incessante, l’œuvre et le nom qui la désignée à l'attention publique sont étroitement associés. Ils ne pourraient être justement séparés que pour plus de justice: c’est-à-dire pour immortaliser le nom du donateur éclairé qui insufflera la vie active et conquérante à motre entreprise; trop purement scientifique, trop coûteuse aussi pour demander ses ressources au système des cotisations où des souscriptions. « Il y avait pourtant, nous semblait-il, un moyen de trouver quelque argent. Nous l’avons tenté sans succès. Après avoir constitué un Comité fondateur où sont entrés dans l’ordre: Mme Plantiveaux, professeur au collège Sainte-Barbe; Mme Vivier, institutrice publique à Paris; MM. Jules Lefrancq, professeur agrégé d’histoire au lycée d'Amiens; Gabriel Jay, agrégé de grammaire, professeur de quatrième au lycée de Pau, et Jean Datcharry, avocat à la Cour d’appel de Paris, nous avons recherché et obtenu le patronage des personnalités dont la compétence spéciale, la situation dans les sciences ou la politique pouvaient nous donner l’autorité qui nous manquait. : « C’est aïnsi que nous nous sommes tout d’abord assuré l'approbation et, dans une certaine mesure, la collaboration de l'abbé Rousselot, directeur du laboratoire de phonétique expérimentale au Collège de France, qui a rénové. on pourrait presque dire créé de toutes pièces, la phonétique graphique ou visuelle. « M. Paul Passy, directeur-adjoint à l'Ecole des hautes études, qui est le représentant le plus autorisé de la phonétique auditive, ne nous à pas fait moins bon accueil. « D'autres adhésions précieuses nous sont venues: celles de MM. Emile Boutroux, membre de l’Institut, directeur de la fondation Thiers; Auguste Mas, agrégé des lettres. député de l'Hérault; le docteur Georges Dumas, professeur à la Sorbonne, médecin à l’hôpital Sainte-Anne; d’autres encore. « M. Gaston Doumergue, alors ministre de l’Instruction publique, a bien voulu nous promettre une inauguration officielle, lorsque nous serions installés. C’est en vue de cette consécration que nous avons demandé à M. Pierrotet, maire du 5° arrondissement, directeur du collège Sainte-Barbe, de vouloir bien hospitaliser notre jeune Musée. Grâce à. lui nous aurions pu nous établir dans une salle de dimensions convenables. Mais il fallait l’aménager; il fallait surtout enrichir nos collections, et pour cela trouver des fonds. « Nous avons adressé aux présidents de plus de deux cents sociétés savantes de la province deux circulaires, dont l’une annonçait la création d’un Musée de la Parole et en exposait le but: l’autre énumérait nos procédés d’enregistrement, et sollicitait, avec un vote d'adhésion, l'octroi d’une subvention annuelle, si minime fût-elle. « Une seule société savante. l’Académie du Gard, nous a envoyé, avec le procès-verbal de son vote favorable, une subvention de 50 fr.. dont nous n'avons pas cru devoir demander le renouvellement les années suivantes. Un certain nombre d’autres académies départementales ou régionales nous ont adressé leurs félicitations et leurs vœux, en déplorant toutefois qu'il ne leur fût pas possible, de par l'exiguité de leur budget, de nous accorder leur concours pécuniaire. »