We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.
Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.
9
20 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE LE CL MP PP ea cr et renal Acte PT FREE NS ER
gueule ». Et comme chaque siècle ajoutera aux collections antérieures sa collection, il finira par y avoir au Musée un ensemble documentaire unique dont aucun étudiant, aucun candidat politique, aucun rhéteur, aucun avocat ne pourra se désintéresser.
Et pourquoi les professeurs les plus distingués de notre Université ne confieraient-ils pas, pour l'édification de leurs successeurs les plus lointains, tes belles leçons ?
Et pourquoi les poètes qui seuls savent sinon déclamer leurs vers, au moins les chanter, les moduler sur letrythme
et la mélopée de leur choix, pourquoi les poètes nésfiseraient‘
ils pas l'interprétation orale de leurs œuvres?! -:
Mais tout le monde parle, et la voix de « tout le monde »
n’est pas la moins éloquente. IL.y a tout un trésor-populaire de contes, de légendes, de rondes d'enfants, etc. (1), qui appartient exclusivement à la tradition orale. Il!y:a les cris de la rue, les boniments des camelots. Il y a les barbarismes pittoresques « cintièmes », « colidor », qu’il faut pieusement enregistrer, car ils sont peut-être la langue de demain. Estce que le français le plus académique n’est pas plein de ces barbarismes, de ces redondances qui ont fait la joie des lettrés avant de devenir leur volupté?
Tout le monde ira au Musée de la Parole entendre parler tout le monde, et chacun y trouvera de quoi satisfaire sa curiosité particulière: le prêtre, des sermons; le poète, des vers; l’avocat, des plaidoiries;:le professeur, des’ leçoñs; le comédien, des rôles; le psychologue y entendra vivre les âmes; le critique, les génies; l'historien, les foules; le linguiste, les langues, compris l'esperanto dont ïl faudra peut-être bien fixer la prononciation pour mettre en fuite les agglutinations, contractions, élisions, métathèses, aug
ments, redoublemént, craseset aphérèses qui sont la vie et
.la mort des langues humaines. Ainsi parle M: Ponge:
Le catalogue du Musée
En énumérant les catésories probables de visiteurs, l’au
teur du projet donne la’ classification la plus raisonnable des ”
collections dont s’enrichira le Musée: |. au Le catalogue offrira les rubriques suivantes: phonétique,
linguistique, histoire, critique, art dramatique, éloquence,:
folk-lore, dont il n’est pas nécessaire de préciser à l’avance les subdivisions. s
On aurait tort de croire d’ailleurs que ces subdivisions resteront longtemps inutiles. Dès’ que le Musée de la Parole disposera das budget suffisant pour faire des enregistrements quotidiens, à Paris même .et sur tous le points du globe où il pourra envoyer ou susciter des correspondants, il sera du même coup en mesure d'acquérir par voie d’échanges, sans s’appauvrir, les collections déjà constituées à l'étranger. En effet, une fois ‘ le cliché galvanosplatique établi, on peut en tirer un nombre indéfini d'exemplaires. Nous avons déjà’dit: qu’il existe à Vienne, en Autriche, une œuvre analogue créée par l’Académie des sciences, et qui,
depuis plusieurs annéees, enregistre dans un phonographe,'
spécialement construit pour elle, des spécimens. parlés du langage. Elle a recueilli les chants de guerre des sauvages de la Nouvelle-Guinée et des chansons enfantines chez les Esquimaux. Elle a .butiné dans le pays de Galles, dans notre Armorique et dans notre Provence.
Contre ce projet,. nous n’avons entendu formuler qu'une :”
seule objection et une seule fois. On nous a dit: « Le Musée de la Parole se faititout seul.‘Les maisons de commerce qui exploitent l’invention d'Edison possèdent un peu partout des phonogrammes et leurs clichés qui, dans mille ans, auront cet intérêt historique ou linguistique qui vous occupe. » Cette observation aurait quelque valeur si les stocks ne s’écoulaient pas, si les clichés ne s’oxydaient pas, si on ne les envoyait pas à la refonte quand ils ne font plus recette,
si les phonogrammes eux-mêmes n'étaient pas: 1° sujets à.
l’usure et 20 détruits en peu de temps, surtout au repos par cryptogame parasite. Dans mille ans, rien, n’existera plus de ce qu’on n’aura pas obstinément défendu contre tous ces dangers. Sa ï Au surplus, cette objection vaudrait-elle, a-t-elle valu contre la création d’une Bibliothèque publique? Les Bibliothèques se font-elles toutes seules dans le stock des éditeurs t encore ceci: que valent réellement comme documents représentatifs d’un art ou d’une époque quelques monologues comiques ou fragments dramatiques choisis de façon à satisfaire une certaine catégorie d'acheteurs ?
=
les, représentatifs d’une langue, d’un art, d'un état 50
14982
Seule une institution publique, dégagée de tout souci d on dre commercial saura résister aux entraînements de la si veur populaire: Seule, ‘elle pourra exécuter méthodi eme son vaste programme, remplir la triple tâche qu’elle 8 €°
assignée : recueillir, classer, conserver tous les spécimens PA?
cial,
ete., ete. SE Le Musée de la Parole ne se fait . tout seul eb cn pourquoi nous demandons au Conseil qu’il contribue à faire. Sr La dernière invention
Depuis que l'honorable M. Alfred Ponge nous a remis Er travail, M. Gaumont, d’une part, et M. Pathé, d'autre part: ont réalisé des inventions merveilleuses qui permetten fondre le phonographe avec le cinématographe. t Le Ro ENS est parfait, c’est-à-dire que la parole mathématiquement adaptée au geste, et que l’on se trouve alors en présence d’une reconstitution da vie absolume” parfaite, très émouvante même, et que toutes les scènes pel vent être vues et entendues comme dans la nature. 5 Cette dernière invention simplifierait . beaucoup l'orge sation de notre musée, à condition bien-entendu qui Vs réduit à la conservation des scènes purement historique pouvant avoir un intérêt pour.les générations futures. t Le local ne serait pas difficile à trouver. On pourra" prendre une de ces antiques et artistiques demeures qui se artiennent au Domaine et dont notre excellent collègu® Le Corbeiller a demandé que le service d’Architectur dresse la liste.
CONCLUSION
Il nous faut conclure.
La ville Vienne a déjà un musée du Geste recevan me archives cinématographiques qui valent la peine d’être C0 servées. | , :fique
Nous avions déjà remarqué dans cette ville un magnl LR musée de police; le plus beau et le plus complet du more et nous l’avions signalé dans notre rapport sur les inn0 2. tions de l'étranger en matière de sécurité publique (Im n° ? de 1907). ; on
Cette fois, nous appelons l'attention du Conseil sur 5 musée cinématographique. : «bien
Certainement Paris est assez riche pour faire aussl Ab que Vienne, et pour donner une leçon d'initiative à VE ee qui devrait être le premier à’ fonder une’ bibliothèque de genre. Le Reis DE
Ce que le Gouvernement ne fait pas dans l'intérêt de nation, le Conseil municipal peut le réaliser à bon comp de la fois dans l'intérêt de la France et dans l'intérêt de Ville. ttre
C’est pourquoi nous avons l'honneur de vous soume le projet de délibération suivant:
« Le Conseil « Délibère: « L’Administration est invitée à étudier l’organ
t les
isation s cine
d’un musée dans léquel seront recueillies les archives C4
NT et phonographiques présentant un intére i
pour l'Histoire. ge : Emile MASSARD. » * Paris, le 14 mars 1911. : #7
D LAS FAR Fan Fan LA LA LA TA AE LA VAE A FE RES
BCE OR ET AE RO A OO A 2 EN ES A RE PRES
LISEZ FAITES LIRE
PROPAGEZ à —__———————.———————————————.……......———…—…—…__ —
“Le Courrier Cinématographique”
D A RU ON MAN EAN PR Es
| Qui se fait l'Echo fidèle et désin= téressé de vos revendications =