Le Courrier Cinématographique (June 1913)

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46 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE ter M. Janin de sa création hardie, car il faut l'être, potr innover, pour sortir des sentiers battus par la foule; et présenter quoi que ce soit d’inédit à ses contemporains. En résumé, la revue cinématographique est une addptation fort originale du film. Elle nous donne une idée de tout ce qu'on peut en tirer, au point de vue artistique. Celle que M. Janin vient de monter au Casino de Paris est admirablement campée. Le succès qu’elle remporte est un juste hom -mage rendu par le public à sa valeur. En voici, d’ailleurs, le programme : Au. bout du Film, grande revue cinématographique de MM. Jean Bastia et André Heuzé, en 3 actes et 150 tableaux. Mise en scène de MM. Le Gosset et Max André ; musique nouvelle et arrangée de M. E. Daulnay. Mlle Marie-Thérèse Berka, la commère ; M. Jean Bastia, le compère. Premier acte. — Aimez-vous les revues ? La Légende des trous de Paris ; les Trouvailles de M. Delanney ; le Roi d’Espagne en Fraace. Deuxième acte. — Paris-Bluff; les Exagérations des journaux du soir; les Concours des journaux; la Retraite de M. Lépine ; les Sourciers; la Grève des Déménageurs ; l’Erreur du Zeppelin ; le Bleu de France. Troisième acte. — La Guerre des Balkans ; les Agrandissements des Grands Magasins; le Chocolatier de Chenonceaux ; la R. P. ; la Disparition de la zone ; la Fin de Montmartre; la Chute d’une Dynastie ; Après Armand-le-Gros ; Raymond-le“Vif; les Attestations de ces dames. Certains tableaux sont à citer. Ils ont été soulignés par les éclats de rire des invités et des acclamations chaleureuses auxquelles les salles de spectacles cinématographiques ne sont guère habituées. Les aventures du Roi d’Espagne en France sont une joyeuse satire des mœurs protocolaires de notre glorieuse République. Les auteurs y font preuve d’imagination et d'humour, sans verser dans la trivialité. Leurs ron deaux sont allègrement troussés, ils sont amusants au possible. Voici l’histoire : Alphonse voyage en France. Les cérémonies officielles l’obsèdent à tel point qu'il engage un acteur, auquel il confie son sceptre, pendant qu’il s'offre une fugue amoureuse, On assiste aux avatars multiples de ce roi gaffeur d'occasion, on le suit dans les cérémonies officielles, à la revue, à l'Elysée, aux courses, au foyer de la danse à l'Opéra et même dans l’intimité voluptueuse de son appartement royal. Le sosie se décide enfin à tirer sa révérence, au moment où Alphonse, le vrai, rentre à Paris à temps pour repartir en Espagne: L'Erreur du Zeppelin fait vibrer la foule et le Bleu de France chatouille agréablement la fibre patriotique des assistants. Cette scène est vigoureusement applaudie. Avec un brio remarquable, J. Bastia nous conte la légende des Trous de Paris, et blague les Exagérations des Journaux d’aimable manière. La Grève des Déménageurs est une bouffonnerie sans égale qui déride les plus rébarbatifs. Les exploits du célèbre. .. Cochon qui sommeille dans le cœur de tout homme, sont également mis en scène avec une irrésistible drôlerie. Quant à la scène de Raymond-le-Vif et de Armand-le Gros, 'elle est inénarrable. Mais il faudrait citer toutes les scènes et les analyser les unes après les autres. dre ne En résumé, la Revue Au bout du Film a produit vendredi une impression profonde sur le public. Elle été a saluée de vivats nombreux. Sa carrière est brillante. Elle sera fructueuse. Les auteurs, Jean Bastia et André Heuzé, ont fait merveille. Ils nous ont écrit des rondeaux charmants de parisiä” nisme et de bon goût, dans lesquels étincelle l’éblouisse ment de leur verve spirituelle. Jean Bastia, étoile de la Butte, auteur heureux, présente en personne 4 bout du Film; 1 se révèle adroit compère. Quant à Mile Berka, la commeére elle possède une voix fraîche et bien timbrée. C’est aussl une artiste gracieuse. Elle doit prendre une large paït RE applaudissements ‘et du succès de la plus verveuse et dé : plus parisienne des revues. : ] M. Janin fut décidément bien inspiré. Il nous ouvre sur l? cinématographie des horizons nouveaux. En entrant dans là fantaisie aimable et l'humour, nous avons fait un pas de plus vers la décentralisation artistique du cinéma, c'est-à-dire vers l'avenir de l’art cinématographique. Des ANGLES. La revue ayant été écrite spécialement pour le cinémæ représente un spectacle de famille qui peut être vu par tous. Un arrangement spécial permet de passer ce film dans ls cinémas qui ne peuvent pas engager des artistes pour chañter les couplets. ae Pour tous renseignements concernant l'exploitation dé cette pièce cinématographique, les directeurs devront 52° dresser à M. Géo Janin, 17, rue de la Grange-Bateliëré Paris. © Knud ALMER " {