Le Courrier Cinématographique (July 1913)

6 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE cinéma est, avec une belle projection et des vues intéres-Santes, un bloc qu’il ne faudrait jamais morceler) d’avoir comme chef d'orchestre un pianiste improvisateur (2) ayant fait ses preuves et ayant du goût. En yÿ mettant le prix, on en trouve. Adjoignez-luï deux bons violonistes (3), un bon violoncelliste et un contrebassiste, et vous aurez déjà là des éléments pour une besogne de choix. Je sais bien que nombre de Directeurs vont me répondre par leur budget ceci, leurs frais cela, et que, il n’est pas certain qu'en augmentant leurs dépenses leurs recettes suivraient la même progression. À cela nous répondrons que, toute industrie, tout commerce qui ne s’appuie pas sur une bonne marchandise ne tient pas. La moindre concurrence un peu supérieure peut faire tomber la maison. Nous n’ajouterons rien. Eug. DESHAYES. Nos lecteurs ont vu les incidents survenus ces temps derniers à l’Hippodrome Gaumont-Palace. L'orchestre faisant grève en pleine soirée, et la Direction obligée d’héberger son nouveau personnel pendant trois jours, par crainte de représailles des artistes renvoyés. Nous n'avons pas à intervenir dans la question et nous ne chercherons pas à savoir si les artistes musiciens grévistes avaient des raisons d’agir « brutalement » avec la Direction. Nous ne voyons que ceci: Les musiciens, remplaçant les dissidents, obligés d'éviter les tentatives de débauchage trop véhémentes. Grands Dieux! ces mœurs-là vont-elles s'implanter dans cette corporation ? On croit rêver! Comment! le musicien se conduirait vis-à-vis d’un confrère, qui, pour une raison ou une autre, n’a pas jugé à propos de s’enrôler dans les rangs du syndicalisme, tout comme le malheureux terrassier, säns culture, sans éducation, et, le plus souvent, hélas ! aviné? Non, non, ce n’est pas possible, et nous aimons à croire qu'il y a eu exagération. En tous cas, si, dans l’importante phalange des artistesmusiciens il s’en trouvait quelques-uns capables d’avoir des gestes violents, il faut le proclamer bien haut : ceux-là ne sont pas des musiciens. Ils savent peut-être « jouer » d’un instrument, mais, encore une fois, le mot musicien qui est synonyme la plupart du temps de noblesse de cœur, ne peut, en aucune façon, leur être appliqué. Quelle que soit la légitimité des revendications, ces mœurs1à n’ont donc rien à faire dans le monde musical. END; (2) Il faut entendre par le mot « improvisation », la constitution ; immédiate d’une phrase musicale et non l’exécution plus ou moins | complète d’un morceau joué de mémoire. À moins d’être merveilleusement doué, l’improvisation constante tout au long d’une soirée est chose presque impossible, car la moindre fatigue cérébrale aménerait forcément une monotonie et une vulgarité des motifs. Aussi le pianiste improvisateur est-il nécessaire (presque obligatoire) au cinéma simplement pour jouer dans certains passages et surtout (oh! surtout!) pour relier les morceaux entre eux et éviter par cela même ces horribles écarts de tonalité dont il est parlé plus haut. (3) Beaucoup de cinémas n’ont qu'un seul violon. Çà n’est pas suffisant, car, outre qu’il y a quantité de morceaux: nécessitant un violon ripiano, on ne peut vraiment pas exiger une attention, un . jeu et un chant soutenu artistiquement pendant toute une soirée de la part d’un’seul exécutant. Sans parler des cordes cassées qui vous mettent l'orchestre dans une posture ridicule jusqu’à ce que le violoniste ait remis sa corde, ce qui, quand vous avez affaire avec un lous tic ou un paresseux, demande parfois longtemps. De même pour tourner les pages. S'il y a une économie à réaliser, supprimez plutôt le violoncelle qui est un instrument coûteux, au recrutement difficile, et ne souflrant guère la médiocrité, CA ; | MANUFACTURE D'OPTIQUE houis FEUIRRET 86-58-60-62, rue Botzaris et 6-8-40-12 rue du Tomé) PARIS (xixe) Téléphone : 434-28 + — OBJECTIFS SPÉCIAUX EXTRA-LUMINEUX POUR 4 Cinématographes et Projections fixes OPTIQUE DE PREMIER CHOIX LENTILLES, CONDENSATEURS et tous.ARTICLES de PROJECTIONS et d'AGRANDISSEMENTS EC VAI CA YA CA YA I CA VAI CA VAI Ca AI Un PA Capa eV CHRONIQUE.ANGIAISE De notre Correspondant particulier. Sur les rochers escarpés qui dominent le petit villas! de pêcheurs, Lullworth Cope, une équipe d'ouvriers ge en train de construire un château en stuc devant sef ge de théâtre à une prise de vues de Hamlet, le célèpr dfame shakespearien. L’acteurJohnston Forbe Roberts0!} le meilleur représentant de l'Art classique anglais, anob tout récemment, y jouera la scène finale. * x * e Le roi d'Angleterre a donné l’ordre d’agencer une sal cinématographique au Buckingham Palace, dans le gen. de celle du « Château » de Berlin, où Guillaume I a di verti tout récemment son hôte. * CC ; La succursale de Pathé frères à Londres organise us concours d'opérateurs avec des appareils de sa fabl cation. Les prix sont de 1.000 francs, 500 francs et 125 franc” ainsi que plusieurs prix de consolation à 25 francs. Lea concurrents doivent répondre par écrit à plusieurs qu tions d'ordre technique. ET UNS CSM MARS CA LE Le plus important Journal de l'Industrie Cinématographique en Angleterre ‘ "TEE BIOSCOPE ‘’ 85, Shaftesbury Avenue, LONDRES W. Abonnements : Un an, 17 francs — Spécimen : 50 centimes