Le Courrier Cinématographique (Sept 1913)

LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 19 Sous bois. . Samedi dernier, à l'heure où les équipages parisiens sillonnent les allées ombragées du bois se rendant au five o’clock à la mode, le Président de la République, dans un strict incognito, abandonnant pour un instant les guides de l'Etat, s’y promenait en compagnie de Mme Poincaré, mollement bercé dans sa somptueuse limousine. Surgissant en trombe de la cascade, André Deed, sur sa 60 HP Delahaye, filait à toute allure, lorsqu'il croisa la voiture du chef de l'Etat. Le Prince du F:lm s'arrêta net, fit un virage savant sur place, et, d’un coup d'accélérateur, passa la voiture du PréSident qu’il salua avec urbanité. ; Qui ne connaît André Deed, célébrité populaire de l’Ecran ? M. Poincaré le reconnut. Il lui rendit un aimable bonjour, tandis que Mme Poincaré envoyait à Frascaroli son plus gracieux sourire. Un reporter du Courrier se trouvait par hasard au bois. Il vit la rencontre de Deed et du Président, dont il nous apporte aujourd’hui les détails. Profitant de l'occasion, il félicita le sympathique artiste, l'interviewa et apprit que la série Gribouillette, interprétée par Valentine Frascaroli et mise en scène par André Deed, paraîtrait bientôt et ferait Sensation. Décidément, ce diable de Gribouille est un heureux homme! = Chassé-croisé. Dans l'industrie cinématographique, il ne faut s’étonner de rien. Tout arrive. Ainsi les Editeurs se sont faits loueurs, les loueurs ont monté des salles de spectacles et Ont pénétré dans l'exploitation; quelques-uns d’entre eux Se lancent maintenant dans l'édition directe des films. C’est ainsi que M. L. Aubert, un des représentants les Plus distingués de la Corporation des Loueurs-Exploitants, Sera bientôt éditeur. Il monte actuellemement un théâtre de prise de vues, et des ateliers cinématographiques où il uurnera pour son compte et sous sa firme personnelle. Le théâtre de prise de vues est installé à Joinville. Il dispose e ressources remarquables et possède un parc immense et Yerdoyant. ee Central-Film-Service. Une étoile nouvelle vient de se lever à l'horizon cinéma tographique ; nous voulons parler de la firme Central-FilmDee Service, dont le programme sort de la banalité courante, . . È " . 1’: à ainsi que nous avons pu nous en rendre compte par l'inter View que nous avons prise à son directeur, Edmond BétanCOurt, un de nos vieux amis, en ses bureaux, 12, rue Gaillon. Se se « J'entends tout d'abord, nous a-t-il dit, ne choisir mes Sujets qu'avec discernement et me laisser guider, non par Mon goût personnel, mais par ce qui plaira sûrement au Public. J'ai déjà engagé des pourparlers avec certains Editeurs et la liste des films que j'ai su me réserver provoquera Quelque surprise. Le groupe financier qui est derrière moi Me permet d'envisager tous les achats, quelle qu’en soit l’imPortance. Suis-je une maison de location ? Je me hâte de répondre : Non. Je suis un impresario, possédant des vedettes sensalonnelles, des clous de spectacles que j'apporterai aux Exploitations avec tout un matériel de publicité intense. Vous me demandez si j’exigerai des prix élevés? Non. Vétéran du cinéma, je connais trop les besoins et les moyens de nos collègues de l'exploitation pour y avoir passé personnellement de longues années. Et j'estime que les forts tarifs sont préjudiciables autant aux fournisseurs qu'aux clients. C’est donc sous une forme nouvelle que j'entends traiter et laissez-moi en faire la surprise à ceux qui s’adresseront à Central-Film-Service. En Ne confondons pas. « World Films Office », dont Le Courrier a annoncé la création à Genève, 9, rue Chante-Poulet, est représentée à Paris par M. de Dauë, 31, rue Bergère, pour toutes les affaires traitées exclusivement à Paris. i Mais cette Compagnie représente, elle-même, pour la Suisse entière l'A. G. C. Ceci est tout en dehors des r:lations qui existent entre M. de Dauë et World Films Office. 2 Bien faire et laisser dire. À notre époque de bluff à outrance, il ne suffit plus, ce qui du reste est toujours facile, d’accoler aux produits que vous fabriquez ou vendez les plus élogieux qualificatifs ; il est surtout utile, ce qui est beaucoup moins facile de fournir la preuve de ce que vous avancez. C’est, d’ailleurs, ce que fait l’Oplique réunie, « Maison Jean Rose », 33, rue Emile-Zola, et 35, rue Danton, au Pré-Saint-Gervais, créatrice des fameux anasliomals « Orbi », pour projections animées, qui tient à la disposition de quiconque est tant soit peu sceptique de nombreuses références, ainsi que des attestations émanant des personnalités cinématographiques, dont on ne peut nier nt la compétence ni la bonne foi, qui consacrent définitivement la réelle valeur des objectifs « Orbi. » à Avis aux Exploitants. M. E. Hébert, agent général de la « Literaria Films », 14, rue Favart, nous prie d'informer nos lecteurs qu’en raison de circonstances imprévues, il présentera les nouveautés de la semaine, mercredi prochain 1e octobre, au Siège de l'Agence, de 9 heures à midi, au lieu de une heure et demie à 6 heures de Paprès-midi. Assemblées Générales. L'Assemblée Générale statutaire du Syndicat Français des Directeurs de Cinémas aura lieu demain samedi 27 courant, à 2 heures 1/2 précises, au Siège Social, Palais des Fêtes, 199, rue Saint-Martin, à Paris. L'ordre du jour étant des plus importants, les adhérents sont instamment priés de ne pas manquer la séance. Les différents articles détaillés ci-dessous sont inscrits à l’ordre du jour : ORDRE DU JOUR : 10 Remplacement d’un membre du bureau ; 20 Compte rendu moral ; 30 Compte rendu financier ; 4° Compie rendu de nombreuses démarches faites par le bureau ; so Mesures à prendre pour la saison 1913-1914 ; 60 Mesures à prendre contre un danger imminent ; 7° Banquet annuel des Directeurs de Cinémas ; 80 Questions diverses. S