Le Courrier Cinématographique (Oct 1913)

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8 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHQUE A D Celle de M. Rota, Directeur du Cinéma-Théître, 98, rue de l’Hôtel-de-Ville, à Lyon, prend le n° 2. Protestation de M. Rota. Lyon, le 7 Oclobre 1913. Au Directeur du Courrier, Je tiens à porter à votre connaissance l'arrêlé que le maire de Lyon a pris en date du 16 septembre 1913, concernant les théâlres, cafés-concerts et autres lieux de spectacles publics et tout particulièrement les cinémalographes. L'article premier de cet arrélé est ainsi conçu : « L'emploi de films ininflammables est obligatoire dans tous les cinématographes (y compris les installations foraines), installés sur le territoire de la Ville de Lyon. Celle mesure sera applicable à dater du 1* octobre 1904. » Convaincu qu'en vous signalant la mesure prise par le maire de Lyon, je vous fournis occasion d'en faire ressortir toute l'énormilé, veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués. A. RorA. ER RS ARR Comment on fait aujourd’hui la Neige. au Théâtre Autrefois, au théâtre, la neige était en général produite surtout par de petits bouts de papier (de soie, préférablement) qu’on laissait choir des ponts des frises (sortes de passerelles en planches reliant les services du cintre). Mais, outre que l'illusion était loin d’être parfaite, le papier voletait capricieusement, se répandait quelquefois dans l’orchestre vers la salle, où se soulevait tels des papillons, lors même qu'il était tombé. De plus, n’adhérant pas aux vêtements, comme le fait la neige véritable, il manquait encore là d’effet scénique. C’est pourquoi un'ingénieux met teur en scène eut un jour l’idée de substituer au papier les déchets de peaux de gants obtenus en corroyant les dépouilles de chevreaux, par les mégissiers qui les râclent longuement afin de les doucir. Autrefois ces déchets n’avaient guère d’autre emploi que ceux que leur donnaient les dessinateurs qui s’en servaient pour effacer les traits de crayon et de fusain. Ce fut dans une farce d'atelier qu'un rapin s’aperçut de l'aspect analogique avec la neige que la peau de gants revétait sur les épaules de ses collègues, ou répandue à terre. Le rapin était l’ami d’un directeur auquel il fit part de ses observations, et c’est ainsi que la neige nouvelle passa chez Thalie y faisant d’honorables débuts dans une pièce napoléonienne où figurait un tableau représentant la célèbre retraite de Russie. Son adhérence aux vêtements des vieux grognards suivant l'Empereur dans la partie malheureuse de son épopée, fit merveille. Son aspect de fraicheur valut le chaud enthousiasme de la salle, sa masse rejetée par les pas des soldats complétait à la perfection le trompe-l’œil. Dès ce jour, elle fut définitivement adoptée en remplacement des débris de papier qui regagnèrent pour toujours leur corbeilletombeau. Cependant, dans certaines circonstances, il s’agit de produire l'illusion d’une neige fondante sous les yeux des spectateurs. Le fait a eu lieu dans Le Juif Polonais où des paysans alsaciens, par un temps de Noël, arrivant dans un intérieur, couverts de neige, vont se réchauffer vers le grand poêle traditionnel dont la chaleur fait fondre peu à peu les flocons qui blanchissent leurs épaules. En ce cas, le truc est obtenu par du savon que l'on fait vivement mousser dans un grand saladier comme pour préparer une immense barbe à raser ou une Chantilly monstre. L’accessoiriste jette alors un’peu de l’'écume ainsi obtenue sur chacun des personnages au fur et mesure qu'ils entrent en scène. Mais la mousse étant inconsistante, s’effondre bientôt au bout d’une minute où deux et disparaît. Le public a l'illusion que c’est J'effet de la chaleur du poêle dont le rouge pourtant n’est que 4 seul produit d’une ampoule électrique de couleur. Les Parisiens savaient déjà, par un trop fameux chef de la voirie municipale, qu’il y avait deux sortes de neige: l’une qui fond en faisant de la boue, l’autre ne voulant point, fondre produit du verglas. Ils connaîtront désor mais l’origine d’une troisième, celle qui fond spontané ment à la seule chaleur... des feux de la rampe. : Emize REGEBERT: (Comædia). see A Réflexions cinématographiques Bois vert sur habit de même On dit avec raison que les amitiés ou les haines contractées dès Penfance sont les plus vives et les plus tenaces. 2 Au lemps où je faisais de très vagues humanilés dans un pelil collège de province, j'ai eu l'ennui d'apprendre, lire et commenle, un manuel de litiérature qui élait si vaseux, que j'ai bien fai élre dégoûté, par lui et pour toujours, de la htlérature. Ce manuel avait pour auteur M. René Doumic, et depuis celle époque lointaine, j'ai toujours eu une sainte et définitive portetl pour les écrits élaborés par le Doumicron cerveau de cet académi cien. C'est donc tout à fait par hasard que les opinions dudit pal viennent jusqu'à mo. ; Or, je viens de lire dans une revue mensuelle, que M. Rellè Dourmic qualifie l'écran de « {héâtre des illettrés ». Cetle opinion qui wa que la valeur d'une affirmation, n'est pas pour me Sl° prendre, puisqu’en vérilé tout arrive. \ Si l'on voit des illetirés au cinéma, on voit aussi à l'acadétl française des gens dont les Lettres auraïent fort bien pu se pass! et qui pourraient apprendre beaucoup en fréquentant les cndroils qu'ils font profession de dédaigner. Si M. Doumic ne craignal pas de s’abaisser en venant chex nous, il pourrait constater; al spectacle de l'écran, et au spectacle de la salle, qü'on renconlr® parfois au cinéma, des gens, qui, sans le savoir, ou sans le V0! loir, ne manquent pas d'esprit, et cela lui ferait faire d'utiles 1® flexions sur le sort de ces auteurs prélentieux, dont le métier col siste à disséquer Pœuvre des autres et qui au contraire sont totale” ment dépourvus de sel malgré les efforts qu'ils font pour paraïlré en posséder . Quoi qu’il en soit, si l'on avait fait jadis défiler devant més yeux, sur l'écran, quelques scènes tirées des œuvres de nos auleuts classiques, peut-être en serait-il resté quelque chose en ma mé moire ? Mais l'on s’est contenté de me mettre entre les mains le manuel de M. Doumic, et j'ai la douleur de constater qu'il ne resle, au surplus, des classiques, que l'ennuyeux souvenir leur commentateur. Si tous les écrivains ressemblaïent à M. Dow mic, et s'ils se contentaient de faire ce qu'il fait, il y aurait des lettrés sans théâtre, comme il y a, d'après lui, un théâtre de illettrés. ue. Cela vous apprendra à toucher à notre idole. Eh! académicien * Geo PERET: [112 mê