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Le Courrier
Q 0 O ©O O0 O O CINÉMATOGRAPHIQUE DO eue fetes
ABONNEMENTS : FRANCE
Mn De
ÉTRANGER
Un an, RPM Rare MS
Directeur : CH. LE FRAPER
Rédachon et Administration : 20 fr 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS
Direction : Nord 56-33 Imprimerie : Central 66-64
RATS:
TÉLÉPHONE :
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE : COURCINÉ-PARIS
L'ÉCUEIL
Depuis quelque temps, une tendance que je consiere comme extrêmement dangereuse s'accentue ans l'exploitation cinémalographique.
a Concurrence extravagante des cinémas édifiés fu hasard de la plus incohérente fantaisie, oblige turs directeurs à rechercher toutes les combinaisons Possibles pour attirer l'attention sur leurs salles et y îMener un public décidément trop sollicité.
es premiers lancent des nuées de billets dits de laveur qui abaissent le prix de la place à un taux lidicule de quelques centimes; les autres prostituent eur écran jusqu'à en faire un vulgaire article de “éclame pour tel ou tel chocolat ou telle ou telle Marque de boîtes de sardines. Etenfin, certains d’enTe eux, les plus nombreux, cherchent à corser leurs Spectacles en y ajoutant — comme attraction, qu'ils n hésitent pas à qualifier de sensationnelles — un ou Plusieurs numéros de music-hall ou de café-concert.
eu à peu, MM. les Exploitants versent dans cette $rave erreur. Ils donnent à Ja partie attraction une Importance toujours plus grande , lui accordent Souvent la vedette de l'affiche et déplacent ainsi iuonsciemment l'axe de travail du cinéma qui cède tu à peu la place aux attractions étrangères, ce qui lais Ment d'intérêt.
ien loin de moi l'intention de faire le procès du Music-hall ou du café-concert. Ses attractions ont un Intérêt réel et une très grande variété, mais-il semble elles sont déplacées dans les salles de spectacle Mématographique.
D'abord, à de rares exceptions près, l'exception, ESt-ce pas, doit confirmer la règle, les exploitations Mixtes, qu’elles quelles soient, n’ont jamais donné uant à présent de brillants résultats: La plus éléMentaire expérience commerciale les interdit en lincipe. l Il ÿ a, il est vrai, une clientèle pour les musicalls ; il en existe une autre, bien autrement nompeeuse et mille fois plus puissante pour le cinéma. l Ourquoi, au moment où il est avéré que les music‘alls, les cafés-concerts et les théâtres cèdent le pas Au film viclorieux, faut-il que certains Exploitants Mllent chercher le concours de ces mêmes musicals et leur redonnent un éclat qu’ils n’ont plus.
se supposer que le film n'offre plus suffisam
Personnellement, je ne crois pas que l’appoint d'une attraction étrangère au cinéma soit de nature à faire monter la recette d’une salle de spectacle cinématographique, mais ce qui n’est douteux pour personne, c'est qu'elle grève lourdement-les frais généraux de l'Exploitation et en compromet la stabilité.
N'oublions pas que tout le succès du Cinéma tient dans l'éclectisme de ses spectacles accessibles à la masse du public, grâce à leurs prix très modiques. Les Music-Halls n’ont ;point vécu parce qu’ils avaient trop de frais et qu'ils étaient contraints de taxer leurs places à des prix trop élevés pour la majorilé des petites bourses.
Les Cinémas, s’ils tombent dans ces errements nouveaux, ne vivront pas davantage, car ils hériteront de toutes les tares des Music-Halls, sans avoir aucun de leurs avantages. is
Ils ne vivront donc pas, mais, tout en agonisant, ils compromettront là vitalité de nombre d’exploitations qui seront dans l'obligation d’imiter un mauvais exemple pour n'être point distancées.
En effet, du moment qu'un Cinéma quelconque d'un quartier engage des attractions, tous les autres Cinémas peuvent imiter son exemple, Il en résulte qu'ils restent tous en même posture, Le public n'augmente pas. Seuls les frais généraux s'alourdissent et diminuent les bénéfices ou augmentent-les pertes. Alors, à quoi bon? :
D'autre part, si cette tendance s’ävcentue, le débit du film tarira peu à peu et les taux de location monteront, puisque le film aura moins de débouchés.
Il devra être amorti en un temps beaucoup plus court. Et de celte circonstance, dé nouveaux frais généraux s’ajouteront aux anciens, rendant presque impraticable l'exploitation moyenne qui forme la très grosse majorité des: salles de. spectacle.
Conclusion : évitons de sortir du Cinéma, tenons nous en au film. Il possède par lui-même. suffisamment de prestige et ses ressources sont prodigieusement infinies. Si le besoin d’une attraction supplémentaire se fait sentir, recherchons la dans notre domaine. 11 est assez fertile. Mais coûte que coûte
renonçons à placer devant notre majestueux écran, :
le tréteau du Music-Hall. Charles LE FRAPER.
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