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LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE 21
ne veut pas commettre un pareïl forfait, et au moment du départ, prévient la reine du complot tramé contre ses deux fils. La reine refuse de partir. Glocester la menace. Mais Elizabeth, aidée par Buckingham, réussit à s'échapper avec ses enfants et se réfugie dans le monastère de Canterbury. Glocester s’élance à sa poursuite. Il ne la rejoint qu'au moment où les portes du monastére se re ferment sur elle et ses enfants. Ils sont sauvés, car le monastère jouit du « droit d'asile ». Glocester, cependant, ne se tient pas pour battu. Ne pouvant rien faire lui-même, il soudoie une bande de misérables, appelés les « hors-la-loi » et leur commande d’aller mettre le feu au monastère de Canterbury. Les « hors-la-loi » exécutent son ordre et à la faveur de la confusion créée par l'incendie et malgré les efforts du duc de Buckingham qui est accouru au secours de la reine avec une troupe de chevaliers, Glocester réussit à s'emparer du jeune roi Edouard V et de son frère le duc d'York. Il les conduit à Londres et les fait emprisonner dans la Tour de Londres. Le duc de Buckingham essaie plusieurs fois de les délivrer, mais ses tentatives sont toujours déjouées par la surveillance active de Glocester. Finalement ce dernier fait étouffer les deux enfants par une bande de spadassins. Glocester devient roi et règne en tyran. Il est tué luimême en 1485, à Bosworth.
La musique spéciale adaptée à ce film a paru beaucoup plaire au public ; mais elle aurait certainement plu da
vantage si la synchronisation eût été meilleure. Quant aux chansons qu’on a, intercalées dans la musique, bien qu’elles aient été admirablement chantées par un excellent artiste, je suis d'avis qu'on devrait les supprimer. Que l’on chante une romance, quand un plein air, la vue d’une ville, etc. est présenté sur l'écran, cela est compréhensible, car, en ce moment, l'esprit du spectateur est libre. On se contente d'admirer ces vues. Mais quand il s’agit d’un drame, c’est tout à fait différent. Le drame du cinéma est essentiellement un drame silencieux. Le spectateur suit d’abord les détails, puis s'intéresse aux péripéties du drame, l’interprête à sa façon, éprouve des émotions diverses, en un mot s’absorbe complètement dans le spectacle qu'il voit. Par conséquent, une chanson où une romance chantées à ce moment, si belles et si appropriées qu’elles soient, viendront le distraire, détourner son attention et l’empêcher de suivre ce qu’on lui présente. Il vaut donc mieux supprimer la chanson et laisser à l’orchestre seul le*soin d'aider le spectateur à comprendre et à apprécier le film dont il voit évoluer l’histoire.
En résumé, toutes les félicitations du Courrier aux auteurs de ce superbe film Les Enfants d'Édouard. Il remportera partout un succès mondial, dû non seulement à la si touchante histoire qui en fait le sujet qu'à Var mirable manière dont cette histoire est présentée, sur
l'écran. Léon DEMacny.
Un Document
A titre documentaire nous publions aujourd'h réunis lors de la présentation à Barcelone du grand fi
ui un groupe de Cinématographistes Espagnols, Im de la Maison Gaumont :
LE ROMAN D’LIN MOUSSE
Et Le Courrier profits de cette occasion pour présenter à ses lecteurs les figures sympathiques de
quelques-uns de ses amis :
2 (x) M. Huet, représentant de la Société Gaumont. — (2) M. E. Sola, gérant de El Mundo Cinématografico, (3) Joaquim M® Abella, correspondant du Courrier Cinématographique. — (4) M. L. de Castilla, rédacteur à la Vida Grafica.
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