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ä LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE
La Ligue contre le Droit des Pauvres est fondée
Toutes les Grandes Associations de Théâtre, Music-Hall, de Cinéma et de Sport se liguent pour. réclamer la suppression du Droit des Pauvres.
Cette fois, c'en est fait. La Ligue contre le droit des pauvres est fondée. L'événement, prévu depuis quelque temps, s'est enfin réalisé. Et c’est le groupement le plus formidable qui se soit jamais constitué au point de vue spectacles qui va combattre cette iniquité criante qui date de quatre siècles.
On sait que l’Académie des Théâtres, dans sa dernière séance, avait, sur la proposition de M. Bizet-Dufaure, président de l’Association des directeurs de province, décidé à l'unanimité de demander au Parlement la suppression du droit des pauvres.
En conséquence, seules les conclusions du brillant rapport de M° Henri Dubosc, avocat-conseil de la Fédération du Spectacle, devaient être écartées, la partie historique et l'argumentation devant subsister.
Toutefois, ce projet de suppression de la taxe chère à M. Mesureur ne pouvait trouver un appui réel auprès de la future Chambre que si tous les groupements de théâtre, de music-hall, de cinéma et de sport, s’unissaient dans un mouvement unanime de protestation.
C'est en vue de cette union, que MM. Bizet-Dufaure, Villefranck et Robert Beunke avaient ‘convoqué hier tous les intéressés à l'Association des Directeurs de Théâtre de Province.
La séance est présidée par M. Bizet-Dufaure. Avant tout celui-ci souligne qu'aucune idée de rivalité systématique contre le cinéma n’est dans les intentions des gens de théâtre et qu'au contraire lui et les membres de son association désirent une harmonie durable entre les deux industries. Il ne pourra qu’en résulter des effets heureux.
M. Robert Beunke expose le but de la réunion et les raisons qui l'ont motivée. Lors du groupement des intéressés pour combattre au Sénat la nouvelle taxe sur les spectacles approuvée. par la Chambre, il a constaté, en parlant d’une campagne éventuelle contre le droit des pauvres, l'unité de vues de tous les dirigeants du spectacle, qui avaient déclaré adhérer en principe à cette tentative. [Il s’agit donc aujourd'hui d'examiner si une action collective peut être engagée contre le droit des pauvres et, dans l’affirmative, de rechercher les moyens propres à la faire aboutir utilement.
M° Henri Dubosc donne ensuite un aperçu de ses conclusions adoptées d’abord, puis rejetées ensuite à l’Académie des Théâtres après l’énergique intervention de M. Bizet-Dufaure. Bien que M° Henri Dubosc déclare qu'en toute justice on ne peut que désirer la suppression du droit des pauvres, son projet de réglementation nouvelle du mode de perception du droit des pauvres lui paraît plus susceptible d’être accepté par le Parlement qu'une demande de suppression pure et simple. M° Henri Dubosc s’en tient donc au prélèvement d’une taxe sur les bénéfices, d'après le système préconisé par Mme Cora Laparcerie. à
Mais M. Bizet-Dufaure démontre l'impossibilité d’une
taxe sur les bénéfices, qui serait en tout état de cause arbitraire et qui ne reposerait sur aucune base stable.
M° Henri Dubosc déclare que, quel que soit le projet adopté par la réunion, il apporte comme compensation à la diminution des recettes de l’Assistance Publique, des taxes sur des spectacles épargnés jusqu'ici on ne sait trop pourquoi.
M. Robert Beunke dit que les dirigeants de cette dernière catégorie de spectacles, qu’on peut associer au mouvement de protestation contre le droit des pauvres, deviendraient au contraire des ennemis irréductibles si, en vue d'obtenir des conditions meilleures et problématiques, on les signalait à l'administration de M. Mesureur.
MM. Bizet-Dufaure, Brézillon et Paul Milliet s’opposent à ce qu’on ne signale aucun spectacle théâtral, cinématographique ou sportif, jusqu'ici dispensé du droit des pauvres. L’Assistance Publique n'y verrait qu'un moyen d'augmenter ses ressources et n’en approuverait pas pour cela un projet de diminution du droit des pauvres.
M° Meignen, avocat-conseil de la Chambre Syndicale de la Cinématographie lit à son tour ses conclusions qui tendent à la suppression pure et simple du droit des pauvres.
Dans une série de considérants irrésistibles, M° Meignen condamne le droit des pauvres et il n’est pas un homme sensé qui puisse réclamer le maintien de la fameuse taxe après l’énumération d'arguments aussi judicieux.
M° Meignen donne ensuite quelques détails historiques, puis il déclare que ce n’est pas une petite catégorie de citoyens qui doit supporter les charges d'assistance, mais bien la nation entière.
La taxe de remplacement, mais la voilà ! Chaque contribuable payera quelques centimes de plus sans s’en apercevoir. C’est infiniment simple. M. Demaria insiste sur ce point que les pauvres, qui vont eux aussi au spectacle, ne seront plus obligés d’entretenir certains fonctionnaires de l'avenue Victoria et seront également dégrevés.
M. Paul Milliet fait en effet remarquer que 70 pour 100 des sommes encaissées pour le droit des pauvres restent dans la poche des sous-ordre de M. Mesureur.
Sur la demande de M. Bizet-Dufaure, on adopte comme conclusion que l’on demandera au Parlement la suppression radicale du droit des pauvres. Ce vote est acquis à l'unanimité.
Dans la discussion qui suit et à laquelle prennent part MM. Bizet-Dufaure, Robert Beunke, Audisio, Pontet, Costes, Le Fraper, Costil, Miral, Meignen, Demaria, Brézillon, Breton, Lelièvre, Dubosc, Milliet, Villefranck, Daurély, Baroche et Jauffret, on envisage les différents moyens d'action pour combattre efficacement le droit des pau: vres.
M. Robert Beunke propose que M. Paul Meunier, président du Groupe de l'Art à la Chambre, soit sollicité de déposer une proposition de loi conforme aux vœux des