Le Courrier Cinématographique (June 1914)

VIII LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE Union-Eclair-Location 12, RUE GAILLON, PARIS Tél. : Louvre 14-18 Télégr. : Uniofilm Paris ÉCLAIR “._ PROTEA ET L'AUTO INFERNALE PREMIERE PARTIE Tandis que la bande des Chrysanthèmes bleus se réunit dans un bouge où elle mène un tapage infernal, son chef, le comte Skettitch, courtise la jolie Mabel, la nièce d’un richissime banquier. L’aventurier a projeté d’épouser la jeune fille, afin de s'emparer de son immense fortune. Halgan, un de ses espions, est devenu le serviteur de la maison. Doucement, ainsi qu’une flamme s'éteint après avoir longtemps vacillée, le banquier méurt. En présence de Mabel et de quelques intimes, le notaire procède à l’ouverture du testament. Curtiss lègue à sa nièce tous ses biens ; en outre, il la fait héritière d’un merveilleux champ d’or. Un mois après le décès, on ouvrira le coffre-fort afin d’y trouver des indications sur l’emplacement de cette terre fortunée. Inquiétée par l’étrangeté de ce testament Mabel sol licite Protéa de venir l’éclairer de ses lumières. La cé- _ lébre détective, aidée de son fidèle Tommy, grâce aux rayons ultra-violets, parvient à lire ce document à travers les parois du coffre-fort. Hélas ! il est incomplet : le reste du texte est tatoué sur l’épaule de Fred Sharpe, ancien valet de chambre du défunt. La nuit suivante, Skettitch s'empare du document incomplet. Qu'importe ! Protéa, dès l’aube, se met sur la piste de Fred Sharpe. Après de minutieuses recher ches, la détective trouve une de ses photographies et une lettre qui permet de supposer que le disparu est à Douville-sur-Mer. Halgon, l’espion de l’aventurier, informe son chef de cette découverte. Deux autos roulent sur la route. Le comte et la détective, impatients de se devancer, traversent à toute vitesse la campagne silencieuse. Skettitch, ayant quelque avance, répand du pétrole sur la route et y met le feu. Une barrière de flammes ne saurait arrèter Protéa. La détective rejoint bientôt son adversaire. Tommy enlève de son siège le conducteur du conte. Et, cependant que la torpedo de Skettitch roule dans un ravin, Protéa arrive à Douville-sur-Mer. e Fred Sharpe prend un bain. Protéa feint de se noyer. Le valet de chambre se jette à l’eau afin de la sauver.: Grâce à ce subterfuge, la détective découvre avec stupeur que lépaule de Fred est détatouée. Skettitch, sauvé miraculeusement de la redoutable chute, vient ARLRES instants après constater la vanité de ses re cherches. AS j Ainsi, les deux adversaires devront repartir dans l’in connu, afin de découvrir la formule splendide qui les rendra maîtres de l’or. DEUXIEME PARTIE Protéa est furieuse. Rageusement, elle jette à terre le . portrait de Fred, dont le cadre se brise. Victoire, l’i mage ainsi découverte, montre les tatouages de l’épaule. La photographie agrandie livre son secret. A treize mille au Nord-Ouest de la ville de CDR se trouve * le champ d’or. Skettitch a surpris le travail de la dé tective, il devine sa découverte. La nuit venue, à l’aide d’une sarbacane, il jette des boules narcotiques dans la chambre de Protéa et, tandis qu’elle est profondé ment endormie, il s’enfuit avec le précieux document. Au réveil, la dormeuse, malgré cette défaite momen: tanée, se sent combative. Certes, la perte du document est un malheur, mais il importe d’en éviter un plus grand encore. Il faut attirer au plus tôt Skettitch dans un guet-apens et se rendre maître de sa personne. Tom: my se grime et, porteur d’une lettre annonçant que Protéa passera la nuit dans sa maison de Redwood; il se la fait volontairement subtiliser par le comte. Sans doute, Skettitch ne manquera pas de venir attaquer son ennemie à l’instant où il la saura sans défense et seule en sa maison déserte. £ Le comte tombe dans le piège qui lui est habile-, ment préparé. Laïissant des hommes postés à la grille de la propriété, l’aventurier pénètre chez Protéa. Il y est attendu. À peine a-t-il gravi quelques marches que l’escalier bascule brusquement et continuant son mouvement rotatif, le jette dans une chambre vide et froide: Sur le plancher mouvant, le prisonnier écume de reg impuissante. Il voudrait tenir Protéa en ses mains et la broyer. Et voici que celle-ci belle et grave, lui apparaît, dans une niche ouverte entre les pierres. Une brève lutte s’engage. Le comte parvient à se saisir de l’anneau de la détective, maïs il a dû abandonner le document. Vainement, l’aventurier tente de s'évader. Tout est prévu, des grilles tombent devant lui à mesure qu’il avance. Le voici dans un étroit couloir dont les parois, lentement, implacablement, se resserrent. Une. minute encore de cette horrible situation et c’est l’écrasement. Mourir pour mourir, le comte pire tenter un suprême effort. Saisissant une cartouche de dynamite qu’il cachaït dans sa poche ; il l’enflamme. Une formidable détonation retentit, les murs s’entr’ouvrent. Quoique blessé, Skettitch parvient à s’enfuir des décombres. Protéa et son fidèle Tommy sont enfermés à l’étage supérieur de la maison. Ils assistent, impuissants, au départ de leur prisonnier. Tommy fait un bon effrayant. dans l’espace et vient s’abattre sur un arbre. La détective lui lance une corde grâce à laquelle elle saura s’enfuir à son tour, traversant l’espace, soutenue dans l'air lumineux par la corde légère. Cependant, le comte en-. voie un de ses affiliés chez Lady Mabel. Le messager. annonce que Protéa est blessée et qu’elle prie son amie de venir au plus tôt. Afin que l’on ajoute foi à ses dires, l’homme montre l’anneau ravi par Skettitch dans la lutte. Mabel ne devinant pas qu’on l’attire hors de sa maison pour s’emparer d’elle, sans réfléchir au possible . danger, suit avec confiance l’impudent envoyé du comte. A .peine a-t-elle franchi sa porte, que des hommes Penlèvent et la jettent dans une voiturette conduite par Skettitch. Prisonnière, Lady Mabel ne sera plus un obstacle aux désirs de l’aventurier. Désormais, la bande des Chrysanthèmes bleus va pouvoir découvrir le champ d’or et en extraire les pépites dont la possession a suscité déjà tant de luttes ardentes. (La suile au prochain numéro.) Nos lecteurs seraient fort aimables de mentionner « Le Courrier Cinématographique », chaque fois qu’ils font une commande à la suite d’une annonce publiée dans notre Journal. C’est le meilleur moyen de justifier la confiance des annonciers du « Courrier » et nous comptons pour cela sur la collaboration de tous nos lecteurs. D’avance, à tous, nous leur disons merci.