Le Courrier Cinématographique (June 1914)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE ————_——_—_—_—_—a—a—a—aaa—aEaE Les débuts du Cinématoéraphe au Théâtre du Châtelet Au moment où le Châtelet s’improvise à nouveau, théâtre cinématographique, pour quelque temps, avec l’4iglon, de M. Edmond Rostand, il nous a paru intéressant de rappeler ses débuts, car ce n’est pas la première fois que l'écran se dresse sur cette vaste scène. La première application du cinéma tographe au théâtre se fit justement dans cette salle de spectacles ; c'était en 1896, vers PREMIERS FILMS, GRANDEUR NATURELLE le mois de novembre, le cinématographe venait de faire son apparition sur les boulevards, les Directeurs actuels du Chätelet, toujours à l’affût d’inédit, cherchèrent à utiliser, pour leur compte, la grande nouveauté du moment. On montait à cette époque comme d'habitude, en vue des fêtes du jour de l’an, une féerie : La Biche au bois, de légendaire mémoire, une des scènes nouvelles devait représenter ce qui suit : Un grand sénéchal, pour avoir oublié de convoquer au baptême de sa petite princesse une fée importante, est affligé par celle-ci de toutes sortes de tracasseries, entre autres une mouche invisible le harcèle à chaque instant et finit même par s’introduire dans son appendice nasal avec toute sa famille! Heureusement, une autre fée, touchée de son infortune, lui promet de le délivrer de cette importunité; elle fait des conjurations : le nez du sénéchal s’allonge, gros sit, prend des proportions gigantesques et bientôt, par une énorme verrue, placée au faîte, on voit sortir, comme d’une plaque d’égout, tout un essaim de libellules représenté par de jeunes danseuses qui exécutent différents pas sur ce nouveau perchoir, mais une cartouche de dynamite, en explosant, détruit les gentilles mouches lesquelles disparaissent dans un nuage de fumée; le sénéchal se trouve ainsi débarrassé de ses cruelles ennemies. C'était pour représenter toute cette scène que l’on eut recours au cinématographe. : L'artiste, chargé du rôle du grand chambellan, se plaçait au fond du décor, de profil, l'obscurité était faite, puis l'on voyait sur un écran de forte dimension le nez du personnage s’allonger et grossir; ceci était obtenu à l’aide d’une projection fixe et bientôt le cinématographe, bien repéré, faisait apparaître à son tour toute la scène que nous venons de relater plus haut. A ce moment on ne disposait pas de grandes bandes. Celle dont il est question avait en tout et pour tout 35 mètres de longueur! dimension énorme pour l’époque. Il avait donc fallu répéter très minutieusement toute cette petite pantomime et la chronométrer très exactement, ce qui fut fait par le maître de ballet. Après bien des répétitions sur le théâtre même, lorsque le tout fut bien au point, on aménagea pour la prise de vues de ce petit divertissement une scène spéciale sur la terrasse située tout en haut du Châtelet, sorte de loggia qui sert de promenoir découvert pour les petites places, car on n€ possédait pas alors des ateliers de prises de vues perfectionnés comme aujourd’hui. Sur cette scène minusculetruquée, parfaitement éclairée par un beau matin, à dix heures fut tirée cette photographie animée sensationnelle,au son d’un orchestre entraînant et bruyant qui s’entendait de la place du Châtelet, ce qui fit que tous les badauds s’arrétèrent, levant le nez en l'air, et regardèrent ce nouveau spectacle, inconnu jusqu’à ce jour, formant un attroupement à un point tel, que la circulation fut un instant interrompu. Pour la première fois, cette bande, unique, fut mise en couleurs. Elle comportait mille images dont les dimensions étaient de 0,035 sur 0,045, beaucoup plus grandes, par conséquent, que celles d'aujourd'hui. | Nous reproduisons, ci-contre, à titre de curiosité, grandeur nature, quelques-unes de ces images. Ce tableau eut un grand succès, mais le public, incrédule, ne voulait pas croire que le tout était obtenu par une projection animée et, bien que les personnages fussent le double de grandeur naturelle, les spectateurs se figuraient qu’ils assistaient à un vrai ballet et voyaient des danseuses en chair en os. Celles qui ne se plaignirent pas, sûrement, ce furent les ballerines qui n’eurent pas, de cette façon, à exécuter tous les soirs cette pantomime. Voici près de dix-huit ans de cela, le cinématographe 4 fait son chemin depuis; il réapparaît de nouveau au Châtelet, mais ceci prouve, pour ce théâtre, qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Edmond FLoury. PLELLLLLLLLLLLLL LL LL L LE LS MANUFACTURE D'ANTIMORBINE 83, Faubourg Saint-Denis, PARIS (Xe) Appareils et liquide désinfectant pour Cinémas Se méfier des imitations es GATALOGUE GRATIS +c@