Le Courrier Cinématographique (July 1914)

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8 LE COURRIER CINÉMATOGRAHIQUE Le Succès du Film : ; | ee Da toujours Le Camelot de Paris oran Retenez-le, dès maintenant, aux ÉTABLISSEMENTS L. AUBERT Triangle, adapté par MM. Régis Gignoux et Ch. Barbaud d'une pièce de M. Sutro. C’est une comédie charmante, et de laquelle il se dégage une philosophie un peu à la manière de Becque ou rappelant, tout au moins, quelques états d'âme entrevus dans la Parisienne. Et pourtant, c’est de l’éternel thème qu’il s’agit, du mari, de la femmé et de l’amant, mais.il est traité une nouvelle fois avec originalité et de ce fait prend un intérêt nouveau. Devant sa femme et un ami, le mari, critique dramatique, maudit sa profession qui l’oblige à ‘écouter chaque soir, au théâtre, les sempiternelles discussions des ménages qu’une maîtresse où qu'un amant vient troubler. Il sort, et la femme du critique — l’effet est assez piquant — se jette dans les bras de Pami en question qui est son amant depuis plusieurs années. Dans ces conditions, on se dit que le critique n’aurait pas besoin d’aller au théâtre pour voir évoluer le mari, la’ femme et l’amant, puisqu'il a, en somme, ce triangle à domicile et même avec tout le naturel désirable. L’ami annonce à sa maîtresse qu'il va se marier, mais celle-ci, qui est une petite femme très forte, va s'amuser de cet amant comme un chat d’une souris : elle dira à son mari qu'elle est la maitresse du monsieur et qu’il se marie, ce qui lui paraît inadmissible. Le mari, exaspéré par cette situation, obligera son ami à écrire une lettre de rupture à son futur beau-père dans laquelle il avouera qu’il est l'amant d’une femme mariée que son mari répudie.... Tout à coup, la petite femme très forte éclate de rire, et elle prétend, avec une simplicité désarmante, qu’elle a joué la comédie afin de voir de quel œil le critique allait envisager et dénouer la situation. Inutile de dire que seul l’amant sort lésé de l’aventure : il doit renoncer à son mariage, sa maîtresse le chasse et cela fera plaisir aux maris. L'autre comédie est de M. Robert Dieudonné, elle s’intitule La Séductrice et contient une idée originale traitée agréablement. Brr.. nous voici aux drames : c’est La Cellule Blanche de MM. Léo Marchès et G. Ch. Richard où l’on voit la fiancéé d’un révolutionnaire lui crever les yeux sur sa demande pour ne pas dénoncer des nihilistes, ses frères. à Le Thanalographe de M. André Vernières (ce nom ne seraitil pas un pseudonyme ?) a obtenu un bon succès d'émotion contenue. Tant qu’à la reprise de « M. Lambert, marchand de tableaux », elle à reçu l'accueil le plus réjoui et les effets comiques si abondants que cette pièce contient laissent au public une très bonne impression. On sait qu’il a été publié le 18 décembre 1913'la marque « Grand Guignol » pour films, produits, appareils, scènes cinématographiques, publications et affiches déposées par M. Max Maurey. Il ne m'a pas été donné d’interviewer le Directeur du « Grand Guignol » à ce sujet et j'ignore sil est dans ses intentions de tourner plus tard des films avec les pièces et les artistes de son théâtre. La troupe du « Grand Guignol »; je m’empresse de le dire, est parfaite. Elle n’a pas de sujet qui tire la couverture à soi et cherche à Ce paraître au détriment des camarades : tous concourent avec émulation à donner une excellente impression d'ensemble. D’aucuns, même, ont ce talent de nous faire rire dans une M comédie et de nous terrifier à ce point dans un drame que l'on se demande parfois si c’est bien le même artiste qui joue les deux rôles, M. Guérard, bonhomme dans le rôle d’'Hector du Triangle, devient énergique et bref en général russe. Egalement, M. Will, très fin, très amusant dans l'amant du même Triangle, est plutôtéimpressionnant dans le rôle de l'officier de police. M. Brizard, qui nous a donné une variante de Mounet-Sully dans Œdipe ne s’est pas laissé crever les yeux, comme on pense, sans quelques tressaillements tragiques. M. Defresne, dans le rôle d’Ivan Gabrilovitch, puis de Moucherelle, fait preuve d’une grande sûreté d'exécution. M. St. Ober a dessiné un infirmier comme on 1 aimerait en voir plus souvent dans nos infirmeries pour le N plaisir de nos malades, et un pâtissier qui fit rire. Le rôle“ de M. Lambert, le marchand de tableaux, fut fort bien tenu « par M. Nicole. MM. Viguier, Montbrun et Grange furent M parfaits dans le Thanalographe, C’est Mile B1. Pierry qui crève les yeux à son amant dans La Cellule Blanche, elle Yu est saisissante à souhait. Mmes Daurand, Jane Meryem, M Suzanne Gallet, Balza et Ugazio ont été très remarquées dans leurs rôles respectifs. Comme je le disais plus haut, cette troupe est parfaite et M comme les pièces représentées ont toujours de l’action et comportent pour la plupart une idée neuve et intéressante, leur adaptation à l'écran pourrait avoir également le succès qu’elles remportent à la scène. Le genre du théâtre de la rue Chaptal constitue une at! 0 L 2 . . traction qui nest pas commune. Je me souviens d’avoir vu \ également en province des tournées dites du « Grand Gui-! gnol » très courues du public avide d'émotions fortes et de rire. Ce genre a donc un réel prestige et camme son répertoire contient en quelque sorte les productions typiques des comiques et dramaturges français, nous saluerions donc sa venue au cinéma avec joie car il ne pourrait que répandre davantage le renom dramatique de la cinématographie française à l'étranger. Emile THIERCELIN. = Tous les Articles, Informations ou Echos du: “ Courrier Cinématographique ”” ER 2 D A or OO peuvent être librement reproduits par nos confrères, auxquels nous demandons simple-= ment de citer leur origine. Le “Courrier” est un journal d'idées. Il n’ambitionne que leur profonde diffusion pour le mieux-être de tous. ———_————— —_——