Le Courrier Cinématographique (August 1914)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

Quatrième Année. No 31. Le Numéro : 30 centimes. © 1e Août 1914 Bt 0 © D © 60 0 0 0,0 OU UO0 0 TNA GT he Courrier 0 ©O O0 O0 O0 DO D CINÉMATOGRAPHIQUE OO 000000 ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S’Y RATTACHENT ABONNEMENTS : FRANCE , nait. 5. | | fau les 0 456fr: ÉTRANGER Mnan:…. eo 20 frs Ê . Rédaction et Administration : 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS Direction : Nord 56-33 Directeur : CH, LE FRAPER | TÉLÉPHONE : Imbineie GtLAUCE.6 PAPA ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE : COURCINÉ-PARIS Vite la paix ! O La semaine qui vient de s’écouler fut des plus mouvantes. Nous vivons, depuis le début du conflit &ustro-serbe, des heures tragiques et la vie éconoMique du pays semble entièrement suspendue. e quelque côté que l’on se tourne on ne rencontre lue visages anxieux. Les passants s'interrogent mutellement. On dévore littéralement les journaux Informations, et une foule, toujours plus nerveuse, tend sur les boulevards l'inscription des dernières lépêches qui sont passionnément commentées. ura-t-on la guerre? Telle est la question que chaun se pose et nul ne peut la résoudre. pen France, chacun s’apprête à faire son devoir. Et 0n peut affirmer que jamais notre pays ne se prétntera sur les champs de bataille — s’il faut y aller *" dans une forme aussi belle. Mais partout, les peuîles affranchis désirent ardemment la paix. Ils ont €.la même manière, avec autant d'énergie, manifesté pntre ce crime de lèse-humanité, tout aussi bien à érlin qu'à Paris. J'ai assisté personnellement, du Courrier, aux manipstations imposantes de grandeur qui se sont dérou“es sur les Grands Boulevards pendant ces dernières lits. J'ai vu déferler la houle d’une multitude in“0mbrable et passionnée sous mes fenêtres. Et jamais € n'oublierai ce spectacle inoui d'un peuple tout tier, poussant contre les provocateurs du conflit ropéen des clameuts d’indignation. æ Boulevard est le cœur de Paris. C’est dans ses Mères puissantes que reflue toute l'énergie de la lation, Éd par une foule grondante, il ressem ait à quelque infernale chaudière où bouillonnaient 4 fois. toutes les ardeurs, toutes les colères. | =es remous de la masse populaire, violemment souWés par l'ouragan des passions humaines surexcitées ( plus haut degré, donnaient l'illusion d’une mer uleuse et profonde dont les lames irrésistibles se lyaient une trouée au milieu d'une police affolée, Puissante. Et de cette foule, un tumulte -as [e [e sourdissant, mais impossible à décrire, où se mélaient tous les cris, les: bravos, les huées, les sifflets, les chansons, montait irrésistiblement. De temps en temps une colonne se formait, mille hommes, cinq mille peut-être, se groupaient et partaient de là pour parcourir Paris en criant : « Vive la Paix! À bas la Guerre! » pendant que des fenêtres et des balcons, surchargés de monde, crépitaient des applaudissements. Non! la France ne veut pas la guerre. Personne n'ose penser qu’un Gouvernement se verra contraint de faire le geste qui doit lancer la moitié de l'Europe contre l'autre moitié, précipiter les uns contre les les autres des millions d'hommes, déchaîner l'horreur de ce fléau sanglant qui sera la honte de notre civilisation. Et pourtant la tension s’accentue. Les bourses ferment, les banques, les caisses d'épargne vident leurs coffres et remboursent chaque jour des millions. Le numéraire devient rare et les transactions commerciales sont en pere interrompues. On échange des coups de téléphone et des impressions. Il me faut avouer qu’à l'heure où j'écris ces lignes, elles ne sont guère rassurantes. Cependant, je constate que malgré l’ardent désir de paix qui anime les français, on ne remarque aucune défaillance. S’il le faut, chacun, sans regrets, fera noblement son devoir, Et l’on donne, à i’heure actuelle, à l'humanité entière, le spectacle imposant d’une nation pacifiste, consciente de sa force et décidée à répondre à l'appel. Espérons que nous n’en arriverons pas à de telles extrémités, Je souhaite personnellement que le conflit se dénoue diplomatiquement et nous rende une quiétude nécessaire à la prospérité. Notre industrie, plus que toute autre, serait mortellement frappée, si demain une mobilisation générale arrêtait pour un temps les battements du cœur de la France. Ch. LE FRAPER.