Le Courrier Cinématographique (February 1917)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE AU « Gaumont Palace 29 La Société des Etablissements Gaumont nous conviait samedi dernier, à l’Hippodrome-Gaumont-Palace, pour y assister à la présentation de ses deux plus récentes créations : l'Esclave de Phidias et Manuella. * x + L'ESCLAVE DE PHIDIAS L'Esclave de Phidias, poème antique, est une suite de reconstitutions de tableaux tous plus gracieux les uns que les autres, nous faisant connaître les mœurs athéniennes telles que nous les ont décrites les poètes du temps. Le sculpteur Phidias, chargé d’exécuter un chef-d'œuvre : Minerve, est à la recherche du modèle idéal que son cerveau conçoit. Lassé de ceux qu’il possède, il parcourt la campagne, et sur son chemin croise un marchand d'esclaves. Il examine attentivement chacune de ces pauvres femmes, mais il va s'éloigner, désappointé, lorsque tout à coup son regard rencontre un gracieux visage... Ses traits s’éclairent, il a trouvé enfin ce qu'il cherchait : la beauté parfaite entrevue en songe : elle est là, réelle, vivante, plus belle encore que l’image entrevue dans ses rêves. Ravi, il emmène la splendide créature et l'installe dans sa demeure; non seulement elle sera le modèle tant cherché, mais aussi la compagne qui adoucira sa tristesse et ramènera dans son palais la gaieté, disparue depuis qu’une maîtresse acariâtre y règne. Celle-ci, comprenant que Phidias l’évince, promet de se venger, elle le dénonce aux juges comme s’étant emparé de l'or sacré destiné à la déesse Minerve. Convaincu de vol, le malheureux sculpteur voit ses biens saisis, il est lui-même condamné à l'exil. Abandonné de tous, Phidias dit adieu à son ingrate patrie, mais son esclave ne veut pas l’abandonner, elle partagera sa déchéance et sera pour lui la digne compagne qu'il avait rêvée. L'intrigue se déroule au milieu de paysages symboliques superbes, la mise en scène est somptueuse et fort belle. Nous assistons à des danses, des farandoles très jolies dont une adaptation musicale très bien appropriée fait ressortir tout le charme. Des chœurs renforcent l’action et soutiennent les voix très agréables de solistes. L'interprétation a été parfaitement choisie. Mile Suzanne Delvé est la grâce en personne et l’on comprend sans peine que Phidias en tombe éperdûment amoureux. M. Louis Morat est un athénien de la plus belle prestance, ses adieux à sa patrie qui le répudie touchent à la tragédie. Mme Ramey est une bien jolie personne, mais sa tâche est ingrate, son rôle se confinant dans la haine et la perfidie. Œuvre fort belle qui touche à l’art pur, L’Esclave de Phidias sera un régal pour les esprits délicats épris du beau. * x x MANUELLA Manuella est une comédie moderne tout à fait charmante qui a permis à la chatoyante artiste qu'est Mile Régina Badet, de déployer devant nous ses talents multiples. Elle danse à ravir et nous fait admirer des formes sculpturales. Comédiénne consommée, tour à tour amoureuse et tragique, passionnée et féroce, elle fut particulièrement applaudie dans une scène violente, où, pour reconquérir l’amour de son bien-aimé, elle se fait criminelle. À une telle artiste, il fallait un partenaire digne d'elle : M. Signoret aîné lui donnait la réplique. Cet artiste de grande valeur, dont la réputation est faite depuis longtemps, a su composer une figure vraiment curieuse ; tous ses gestes sont étudiés, son sourire sardonique en dit plus long que de longues phrases. Ici encore, la mise en scène est très soignée, les sites pittoresques. Entre autres, une fête de nuit sur l’eau a été fort goütée. * A yrRe Voilà deux beaux spectacles comme on n’en voit guère qu’au Gaumont-Palace; cet établissement de premier ordre n’a pas hésité à faire de fastueuses dépenses, comme, seule, une maison de cette importance peut se le permettre. On peut prédire avec certitude, à ces deux films, une carrière longue et brillante. Epmonp FLOURY.