Le Courrier Cinématographique (February 1917)

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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE qui, dans la pratique, apporteront à ce débat la solution qui convient et empêcheront les concurrences déplacées. Mais je profite de la circonstance pour répéter encore une fois ce que j'ai déjà dit et écrit nombre de fois : il sérait d'intérêt général que les établissements voulussent bien alterner leur fermeture, de façon à ce que le public ait touJours des établissements ouverts. Et, pour que personne n'ait continuellement l’un les meilleurs jours, l’autre les plus mauvais (qui deviendraient forcément meilleurs), on pourrait permuter chaque semaine... cela nécessite une entente bien difficile à établir, mais nullement impossible. J'aurais trouvé excellent que quelques établissements restassent ouverts les Lundi, Mardi et Mercredi, tandis qu'à Paris, ces jourslà seront lugubrement tristes, au grand détriment des per missionnaires et des étrangers. J’ai développé cet argument au Ministre qui a bien voulu me promettre d’en tenir compte dans ses instructions aux Préfets. Une autre question des plus importan:cs préoccupera sérieusement tous ceux qui ont le souci de leur personnel et considèrent leurs employés comme des collaborateurs dignes de soins et de ménagements. Beaucoup, parmi nous, ont employé les femmes des mobilisés et ont aidé ceux qui étaient aux armées ; qui donc se désintéressera du sort du petit personnel ? Voici donc ce qu’un certain no:bre de Directeurs ont décidé (ne pouvant l’imposer à ceux qui voudraient procéder ‘autrement) : Le personnel sera payé complètement les jours d'ouverture — à moitié seulement les jours de fermeture. L'autre moitié sera versée, sur état hebdomadaire, par le Ministre ou par les Préfets. Tout au moins, pouvonsnous affirmer que c’est là l'engagement pris par M. Malvy. Quant aux musiciens, qui vont toucher cinq cachets dûs, il leur en sera payé-un sixième à titre d'indemnité ; ils pourront adresser au Ministère une demande d’indemnité pour les Jours non-payés. Quelques établissements feront une petite avance immédiate à leur personnel sur la part ministérielle : c'est une question de bonnes relations entre les musiciens et lés directeurs — mais il faut bien dire que trop souvent jes musiciens ont donné à leurs directeurs des sujets de mécontentement par leurs exigences immodérées. Et maintenant, disons-nous bien que tous, tant que nous sommes, nous venons probablement de manger notre pain blanc et que le tour du pain rassis va venir. Les méprises auxquelles il nous faut parer ne vont pas durer longtemps. mais il faut s'attendre à tout. Préparons-nous avec calme à supporter toutes les épreuves que les circonstances peuvent nous réserver et à faire face sans faiblesse à toutes les obligations qui nous seront Imposées. Pensons au Pays avant tout, à ceux qui sont au Front et qui, chaque jour, risquent et donnent leur vie au milieu des pires souffrances. et faisons toute la réserve d’énergie nécessaire pour redonner plus tard à notre industrie la place qu'elle mérite. Suivons les évènements, faisons pour le mieux, solutionnons les questions au fur et à mesure qu’elles vont se présenter, avec la ferme volonté de faire prédominer les intérêts généraux sur les intérêts particuliers, Ep. BENOIT-LEVY. Malgré tout restons unis La semaine aura été féconde en réunions de toutes sortes : éditeurs loueurs, directeurs, cherchant un terrain d'entente pour lutter contre la nouvelle crisé imposée à ce pauvre cinéma, ont l'espoir, chacun en ce qui le concerne, de trouver le moyen d'arriver à un complet accord. Tout d’abord, les établissements fermeront pendant quatre jours, il a paru utile et nécessaire que les loueurs diminuassent leur prix de location: après bien des hésitations, ils ont consenti aux directeurs une remise de 15 0/0. Il faut le reconnaître, c’est pour eux une perte sèche, que ren ne viendra compenser. D'un autre côté, les directeurs affirment qu'ils seront sûrement plus que les loueurs, lésés dans leurs intérêts. Je n’en disconviens pas, mais il faut que tous fassent des sacrifices afin de conjurer la malchance qui nous poursuit depuis quelque temps. I ne s’agit plus maintenant, de gagner de l'argent, mais de tenir le plus possible, d'éviter la fermeture définitive qui serait la catastrophe. N'écoutons pas trop les revendications des autres corporations, les intérêts des théâtres, cafés-concerts, music-halls, ne sont pas les nôtres, ne les suivons pas non plus dans certaines menaces proférées au cours de réunions tapageuses: ces menaces qui nous incitaient à la grève ne riment à rien, n’agitons pas le brandon de la discorde, nous n’aurions pas le public avec nous, faisons nos affaires nous-mêmes et ne nous laissons pas mener. Qu'on sache bien que si l’on nous recherche, c’est que nous représentons une force; n'oublions pas que, si les cinémas avaient seuls été atteints, il nous aurait fallu nous débrouiller nous-mêmes, rappelons-nous que nos amis d'aujourd'hui nous ont toujours considérés comme des ennemis, car notre concurrence est redoutable, ils ne peuvent l'oublier, ni nous le pardonner. S'ils nous acceptent aujourd’hui, c’est contraints et forcés. J'ai assisté à quelques réunions contradictoires: j'ai constaté que l’on cherchait à nous entraîner, quitte à nous abandonner en route, si notre concours devenait inutile. Souvenons-nous qu'avant le jour de l'an, il fut convenu que sitôt les fêtes passées, en signe de protestation contre la nouvelle taxe, ce serait la grève générale! Les directeurs de cinémas ne paraissaient guère disposés à suivre cette décision: on chercha à nous arracher une promesse, que nous donnâmes très loyalement, après bien des réticences. L'époque venue, les plus acharnés disparurent comme par enchantement et de grève il ne fut plus question. Donc, ne pensons qu’à nous, faisons nos affaires et faisonsles bien, mais pour cela, restons entre nous. Ces paroles sembleront dictées par un égoïsme féroce mais c'est parce que j'ai trop vu, trop étudié toutes ces questions que je me permets de parler ainsi. Les beaux discours, les récriminations, les menaces même ne sont pas de saison et ne peuvent émouvoir le Gouvernement. Rappelons-nous qu’on s’habitue à tout et par consé