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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
quent qu’on peut se passer de plaisir, de distraction pendant un certain temps, et puis enfin, la manière forte n’est pas toujours la bonne.
Ne nous laissons pas circonvenir, n’écoutons pas les conseils plus ou moins intéressés, restons unis dans notre indutrie, le plus mauvais arrangement que nous prendrons vaudra encore mieux que ces conseils pernicieux qui ne tendraient rien moins qu'à Jeter la discorde dans notre corporation.
Nous avons su, jusqu'ici, conduire notre barque sans l’aide de personne, en famille, ne prêtons pas le flanc à la critique, que chaque branche de la Cinématographie s’imprègne bien de cette idée, tendons-nous la main et n’ayons qu’un but : satisfaire le public qui ne demande qu’une chose, marcher avec nous, et se moque du reste.
Louis CHALETTE.
Les Crânes Bourrés
Encore une légende qui disparaît. On avait cru, jusqu’à présent, que les concierges, mâles ou femelles, étaient des créatures sceptiques, soupçonneuses même par profession autant que par penchant naturel. On savait bien que les concierges lisaient les journaux, tous les journaux, depuis la date jusqu’au nom du gérant, mais on était persuadé aussi qu'ils n’ajoutaient aucune foi aux lignes imprimées. Quelle erreur !….
La campagne menée dans les quotidiens contre le cinéma.
porte ses fruits.” L'opinion des concierges est faite désormais, elle repose sur des bases solides : l'écran est la cause directe de tous les crimes.
La preuve ? Savourez cette histoire que nous trouvons
dans Le Cri de Paris :
« Condamné, pour atiaques nocturnes, à six mois de prison *
par le tribunal correctionnel de Troyes, un jeune homme de seize ans comparaissait devant la Chambre des appels correctionnels de Paris.
« L'avocat de l’inculpé, M° Paul K.…., a donné lecture, dans sa plaidoirie, du certificat suivant délivré par la concierge de la maison où habitent les parents du prévenu :
« Je soussignée, concierge à Troyes, certifie que la fa« mille X... est de bonne vie et mœurs et que le jeune X... « s'était toujours bien conduit. Je certifie qu’il est victime « des cinématographes qui poussent les jeunes gens au vice « et au crime en leur montrant les exemples et les moyens « de les accomplir. »
Fait à Troyes, le 21 janvier 1917.
« Prenant, sans aucun doute, en considération la compétence de Mme la concierge, la Chambre des appels correctionnels à fait bénéficier de la loi Bérenger le jeune prévenu, victime des cinémas.
« Nous espérons que cet arrêt sera affiché à la place d'honneur dans la loge de la concierge troyenne. »
OPINIONS
Les notabilités du Cinéma et la fermeture
LETTRE de M. L. AUBERT, Directeur des Etablisse
ments Aubert, Président de la section des Loueurs :
Vous me demandez quelle est mon opinion sur la crise et sur la situation faite à notre industrie cinématographique par les récentes prescriptions du ministre de l'Intérieur ?
Que voulez-vous, nous sommes en guerre, et notre pays traverse à l'heure actuelle de si terribles événements. Je crois qu'une fermeture complète aurait été préférable, car une exploitation aussi réduite sera, pour MM. les Directeurs, comme pour les Loueurs, cause de très grosses difficultés.
Ce qu'il v a de plus regrettable dans cette situation, c’est celle créée aux éditeurs, et c’est surtout la posture de l’Industrie Française sur les marchés étrangers.
Là, les auorités auraient peut-être dû s’apercevoir que, contrairement aux théâtres et aux concerts, nous sommes une industrie éminemment internationale, que les autres pays, n'étant pas astreints aux mêmes obligations de fermeture que nous, devront continuer à s’alimenter comme par le passé. Pour ce faire, ils iront chercher leurs programmes chez d’autres fournisseurs. À notre retour, il est bien à craindre que nous trouvions déjà les places occupées; c’est la raison qui aurait dû militer en notre faveur tant auprès des: autorités, qu’auprès de l'opinion publique.
En général, nul ne se doute, dans le grand public, de l'importance de notre industrie et surtout de la force de propagande qu’elle a dans le monde entier. Aujourd’hui plus que jamais, où nous avons besoin du concours de toutes les puissances, ce n’est peut-être pas être très pérvovants que de retirer des écrans du monde les marques françaises.
LETTRE de M. HaARRY
Je ne puis vous dire autre chose que ce que chacun connaît amplement, c’est-à-dire que cette situation est déplorable et porte le plus gros préjudice à notre industrie; la ruine complète serait même occasionnée si cette situation devait se prolonger au delà de la promesse faite par M. le Ministre, c’est-àdire au milieu du mois de mars; ceci pour la bonne raison que la source (en la matière les éditeurs de films) se tarirait et que les exploitations, cessant d’être alimentées, deviendraïent anémiques et mourraient d’une mort lente mais certaine, le public étant habitué à avoir toujours du nouveau et encore du nouveau ce qui, du reste, est le secret du succès énorme: de la cinématographie.
Je crois néanmoins fermement en la parole de M. le Minisire et j'ai espoir que. celle mesure ne,se.prolongera pas au delà du délai indiqué ci-dessus.