Le Courrier Cinématographique (February 1917)

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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE on chercherait vainement à s'expliquer dans quel but a été prise cette décision, si l’on voulait raisonner sainement, mais il fallait, en présence de l’imprévoyance de ceux que nous payons très cher pour arriver à de © si piètres résultats, avoir l’air de faire quelque chose et pour prouver au peuple que l’on s’occupait de lui, on lui supprimait les quelques distractions qu'il avait encore et qui lui faisaient oublier les inconséquences de nos gouvernants. De sorte que bien au contraire la mesure se retourne contre eux, car ce peuple a eu tout le loisir de réfléchir, de se rendre compte... et de juger. Louis CHALETTE. Autour d'une Campagne de Presse pagne de P Depuis huit jours le dégel est venu grâce au vent qui s’est enfin décidé de passer de l’est au sud-ouest. Il paraît avoir eu une certaine influence sur la campagne de presse cinématophobe et tourner désormais à la bistrophobie. De çà, je ne me plains pas ; mais les hostilités ne sont pas encore suspendues et je me demande si longtemps encore nous aurons à subir les outrages dont nous abreuvent certains journalistes, un très petit nombre d'auteurs dramatiques et quelques écrivains. Vous me direz que le cinéma a pour lui le bon droit: qu'il n’a point besoin de se défendre ; que sa cause est gagnée d’avance ; que ses triomphes constituent une réponse suffisante à ses détracteurs, etc., etc. C'est exact, mais cela ne me satisfait pas complètement. Je sais qu’on accuse beaucoup le cinéma par rancune ou par jalousie. Et c’est précisément parce qu’il est devenu, en quelques années, un spectacle de choix, capable de passionner tous les esprits, qu’il ne faut pas laisser à des cerveaux détraqués le loisir de l’accuser en se servant d'arguments ridicules, inexistants la plupart du temps. Le cinéma nous offre aujourd’hui un spectacle artistique. On ne peut nier le fait quand on a vu les lorfaiture, les Christus, les Carmen, les Pour La Liberté, les Civilisalion, etc. Tous ces films sont de purs chefs-d’œuvre tant au point de vue de la mise en scène que du jeu des artistes et du scénario. Les merveilles cinématographiques étaient primitivement des adaptations de nos plus beaux manuscrits littéraires ; on faisait de grandes reconstitutions historiques; aujourd’hui — et ceci est un notable progrès — on crée des œuvres spéciales pour l'écran et ces œuvres on les exécute avec un réel souci d'art. On les présente dans un cadre magnifique : chœurs, orchestre, viennent ajouter encore à la valeur du film. Il est certain que nous n'avons pas encore atteint la perfection ; mais nous marchons d'améliorations en améliorations et tous les espoirs nous sont permis. La perfection !.… Nous l’atteindrons peut-être avant le théâtre. Quel progrès sérieux a-t-il jamais réalisé dans l’art de la mise en scène, par exemple ? Les toiles peintes d’aujourd’hui sont les toiles peintes d'il y a vingt ans. Les traditions sont toujours les traditions; je crois qu’on ne les changera jamais. Et d’une ! Sachez bien aujourd’hui que je ne veux pas attaquer le théâtre : il restera toujours la tribune de l’esprit et du beau langage. S'il ne vieillit pas, il ne rajeunira pas davantage ; il me paraît devoir rester toujours le même. Mais, d'autre part, il ne se passe pas de jour où dans le noble but de s'élever encore et toujours, le cinéma n’ait cherché une nouvelle amélioration. Ceux qui le critiquent ou l’accusent sont des ignorants qui ne l’ont pas suivi dans sa marche ascendante. Ils ne se sont pas rendu compte des efforts extraordinaires accomplis et des résultats obtenus. Nous pourrions donc leur demander de quel droit ils nous jugent. Et pourtant — 6 inconscience des hommes ! —— depuis de longues semaines, des journalistes, à court de copie sans doute, mènent de violentes attaques contre le cinéma. Tous les jours, des journaux, même des journaux à tirage important, passent des articles où le ridicule l'emporte sur la sottise. Quel peut être le but d’une pareille campagne ? Est-elle payée ? En tous cas, elle n’est certainement pas sincère et il n’est point besoin d’être grand clerc pour s’apercevoir que les articles dont il s’agit ne sont pas écrits par des gens du métier. Ah Dieu non ! Si c’est une mode, vite qu’on en choisisse une autre |! La plaisanterie dure depuis assez longtemps. Il faut considérer à présent les événements avec un esprit plus critique. Que n’a-t-on pas dit à propos des films policiers ? Combien de journaux n’ont pas mentionné complaisamment les faciles effets d'audience obtenus par de jeunes avocats, avides de publicité, qui imputent au cinéma les mauvais instincts de leurs clients ! Ce ne peut-être par naïveté que des journalistes intelligents et de bon sens, écrivent de pareils articles ils se sont rendu compte de l’inanité de ces arguments. On a dit de certaines pièces qu’elles poussaient les désespérés au suicide, mais on ne peut, sans mauvaise foi, accuser le cinéma d’être un instigateur du crime. L'atavisme, les exemples fâcheux de la famille, les liaïsons dangereuses, les mauvais penchants, les lectures, les scènes du trottoir, le défaut d'instruction, la paresse, l’oisiveté sont les causes véritables de tous les forfaits. C’est d’une navrante banalité de répéter encore une fois que le cinéma ne donne que des spectacles où le vice est puni et la vertu récompensée. Guignol est une autre école du crime, puisqu'on y voit le gendarme, le commissaire et le père noble constamment rossés. Mais le cinéma déplaît aux cafés et aux débits de boissons,