Le Courrier Cinématographique (February 1917)

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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE et certains journalistes se sont faits les défenseurs d’une cause qui leur est chère, C’est donc par pure malveillance qu’ils publient des articles où ils nous prennent à parti. . Au cinéma, on ne ruine pas sa santé et on apprend toujours quelque chose. Tout le monde sait çà. S’il était immoral le public, qui est notre juge, aurait tôt fait d’en tirer vengeance. Au cinéma, on est moral, car il est bien certain que si un éditeur avait la malencontreuse idée de faire un film seulement douteux, il ne rentrerait pas dans ses frais. Les exploitants n’obligeront pas les familles à déserter leurs _salles pour la même raison qui les ont forcées déjà à se méfier du music-hall et de certain théâtre. Le cinéma conquiert sa place dans le monde et c’est pour cela qu’on le regarde d’un œil jaloux et qu’on essaie de le traîner dans la fange. Que dirait-on si demain, au moyen de films appropriés, les éditeurs attaquaient ceux qui leur nuisent ? Les ennemis du cinéma devraient bien comprendre qu'ils ne luttent pas à armes égales et que notre riposte pourrait être sans réplique. Le film est aujourd’hui tout puissant ; chaque exemplaire est déroulé devant des millions de spectateurs. Quel journal imprimé peut en dire autant ? Et, vous savez, l’image se grave autrement dans l’esprit que la lettre. Alors, prenez garde ! JEAN DE BERNIERS. L’Espionnage aux États-Unis Selon le correspondant du Daily Chronicle, à NewYork, deux journalistes viennent d’être arrêtés dans cette ville, par la police secrète américaine, sous l’inculpation d’avoir conspiré pour obtenir, par des agents, des cartes, des photographies et des documents militaires intéressant la défense de l'Angleterre et de l'Irlande, afin de les faire parvenir ensuite des Etats-Unis en Allemagne. Ces deux personnages sont Albert Sander, critique dramatique du Deutsche Journal, l'un des journaux de M. Hearst, et Charles Nunnenberg, son assistant dans la direction du bureau d'échange des films de guerre des puissances centrales, dont il était le président. Il paraît que depuis le mois de mai dernier, quinze soi-disant journalistes étaient employés à ce travail d’espionnage ; ils envoyaient des Etats-Unis les renseignements qu’ils avaient pu obtenir, soit en faisant usage d’une encre invisible, soit en les confiant à l’un d’eux qui voyageait comme citoyen américain. A rapprocher de la démarche faite par les cinématographistes français auprès. du Ministre de la Guerre. e L 1 e L 1 « Givilisation ‘” Les Américains continuent. Depuis Conscience vengeresse et après Forfaiture ils ont marché à grands pas et fait faire de notables progrès à l’art cinématographique. Peut-on s'étonner au surplus de l’audace de leurs éditeurs alors qu’ils ont comme coefficient de réussite d’abord des capitaux immenses, ensuite un amortissement certain de leurs créations — ( à New-York il y a plus de 1000 salles de cinémas autant que dans toute la France entière) — et enfin l'appui indéniable des Pouvoirs Publics. Situation privilégiée certes si on la compare à celle de nos éditeurs en France, auxquels manquent ces trois coefficients, contre lesquels même s’acharne un Parlement heureux, mais mal avisé, de trouver dans cette industrie, que des taxes de jour en jour plus élevées accablent, un moyen d’équilibrer un budget toujours grossi par l’imprévoyance et les complaisances. Comment dont pourraiton être surpris de l’état d’infériorité dans lequel nous nous trouvons en France ? Et certains critiques « en chambre de la Cinématographie qui à chaque article semblent « découvrir » notre industrie ignorent pour la plupart les difficultés de nos éditeurs et metteurs en scène. Donc lundi 19 courant — cette date est à retenir — on présentait dans la salle des « Folies-Bergère » le film CiviLISATION. Salle comble : à côté du monde de la Cinématographie on remarquait beaucoup de monde de la Presse, du Théâtre et des Arts. L'attention fut très soutenue. Il y eut des bravos. Disons de suite que la projection mal assurée et la musique moins bien qu’adaptée pouvaient nuire à cette présentation. Mais la thèse, sur quoi repose le film, méritait d’être suivie. Nous sommes situés au début du film dans le domaine imprécis d’une allégorie curieusement conçue et d’ailleurs merveilleusement exécutée quant aux moyens techniques. Nous cherchons à comprendre la conclusion. C'est d’abord le décor champêtre d’une exploitation agricole d’un village chrétien. Les premiers tableaux sont des « bucoliques » délicieuses. Mais quelque part règne un Empereur orgueilleux qui veut asservir la terre entière à sa puissance, Faniômas adipeux, coiffé d’un casque à pointe significatif. Il tient conseil, ses ministres sont sympathiques. Le Ministre de la Guerre seul est un être hautain. Il se déclare prêt. Le Parlement discute et laisse à son maître le soin de décider. Il décide la guerre. Au même moment d’ailleurs se tient un (Conseil, celui des puissances opposées. Il y a là quatre personnes à la physionomie très apparente : l’allusion est à peine voilée. Puis c’est la mobilisation :; des défilés nombreux de troupes. Des tableaux de bataille très mouvementés : il y à même des coupures de films que nous avons déjà vus. Or, l'Empereur a confiance en l'invention du comte Ferdinand, inventeur d’un nouveau sous-marin. Une idylle trop courte est ici ébauchée. Elle ne se continuera pas. Nous apercevons la manœuvre du sous-marin. Le torpillage est fort bien réussi. Mais le sous-marin est coulé et le comte Ferdi