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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
eee Dion DS EN Re nn et Un ee ee
signe une tâche... ils sont de vrais artistes qu'il ne faut pas pousser l'épée dans les « Rhins » comme le Boche !
MM. les Editeurs, n’achetez pas de scénarios au hasard, ne fixez pas à vos metteurs en scène une limite de temps et vous obtiendrez mieux !.…
Mais au fait, je suis bien bon de vouloir donner des conseils ! Depuis trois ans que j'ai quitté le milieu qui n'était et qui m'est toujours si cher, il n’a pas trop mal « tourné ». Alors ?
Puis-je juger, d’ailleurs, sur un spectacle De mon « île » je me rends vaguement compte du travail accompli puisque je lis avec un soin jaloux ‘les journaux corporatifs, mais je ne vois pas courir devant mes yeux les images innombrables des beaux films que nous avons créés depuis la guerre et il me faut attendre pour faire une critique l’heure où nous reviendrons chez nous victorieux et où nous devrons lutter plus qu’hier contre la production de l'Etranger.
E.-L. FOUQUET.
Propagande prématurée
et. déplacée
Je ne sais si c’est une campagne commandée, mais il existe en ce moment un mouvement tendancieux cherchant à poser des jalons dans l’esprit des peuples pour les inciter à la paix.
Ce mouvement, nous ne nous en serions pas préoccupés, ceci n'étant pas de notre domaine, laissant à de plus compétents et à des plumes plus autorisées le soin de le faire, mais le moyen employé pour arriver au résultat espéré étant le cinématographe, il est de notre devoir d'étudier la question.
Depuis quelque temps ont paru différents films américains, entre autres La Conquête des EtatsUnis ; La Chute d'une Nation, et le dernier : Civilisalion, qui tous traitent à peu près le même sujet :
Un peuple hautain veut dominer le monde et imposer sa volonté en employant la manière forte ; il est d’abord vainqueur, mais une réaction se fait et ce peuple est à son tour écrasé.
Pour arriver à ce point final nous avons d’abord assisté à bien des conciliabules, puis nous passons à l'action et les batailles se déroulent devant nos yeux ; le spectacle est grandiose et inconnu jusqu’à ce jour. Enfin la victoire couronne le bon droit et les nations alliées triomphent de l’envahisseur. Jusqu'ici tout est pour le mieux, mais dans certaines bandes l'épilogue ne peut nous convenir, car il ne satisfait pas
notre besoin de justice. Nous dirons plus loin pourquoi.
Ce qu'il nous faut constater de suite, c’est que tous ces films, que l’on nous présente coup sur coup, n'ont pas été faits d’hier ; pour mettre en place de tels ouvrages il faut plusieurs mois. On croirait qu’ils ont été commandés pour arriver à une époque déterminée, juste à l'instant où des propositions de paix étaient faites aux puissances alliées ; la coïncidence est curieuse et méritait d’être signalée. Que l’on ne vienne pas dire que ces scénarios sont tout à fait fantaisistes et sans aucune allusion, bien au contraire le voile est par trop transparent et les scènes sont bien inspirées des événements actuels.
Ces films qui devaient inviter les peuples à mettre bas les armes, car l’idée de paix s'imprégnait presque par force dans leurs cerveaux, en devenant les précurseurs de ces avances forcées, arrivaient bien à l’heure voulue ; seulement comme aucune suite n’a été donnée à ces avances tout ce travail prodigieux devenait perdu. Ces maisons d'éditions n’auraient pu supporter de telles pertes, elles lancèrent quand même sur le marché leur production.
La paix ne pouvant être acceptée, nous ne pouvons pas plus accepter qu’un empereur dont le casque est à pointe, après avoir déchaïîné les pires calamités, pour assouvir sa haine, poursuivi par des hallucinations où le Christ lui apparaissant et l’abjurant de se repentir, acculé, contraint et forcé, prononcerait ces paroles (Je me repens , je me repens » serait absous ! Et cet empereur rentrerait chez lui sans être inquiété, continuerait tranquillement à gouverner, comme si rien ne s'était passé, un peuple imbécile qui continuerait aussi à l’adorer |!
Si nous acceptons de la religion cette parole admirable : « à tout péché miséricorde », nous ferons observer qu'ici il ne s’agit plus de péchés mais de monstruosités que tout l’univers réprouve.
Et nos morts alors ? Ils se lèveraient de leurs tombeaux pour nous crier : (À quoi aura servi notre disparition, notre courage ? Notre héroïsme aura donc été superflu ! »
Ce serait compter aussi sans le cœur de nos mères françaises qui, dans un élan de patriotisme maternel, pour sauver la Patrie en danger, ont fait le sacrifice de leurs enfants, à leur tour se révolteraient et clameraient aux jeunes mères et aux mères futures : « Morte la bête, mort le venin ».
Louis CHALETTE.