Le Courrier Cinématographique (April 1917)

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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE pas intérêt à opérer nos changements de programmes deux fois par mois au lieu de quatre? Grosse affaire! Je donnerai mon avis tout à l’heure. En attendant, voici l’opinion des deux partis en cause : le loueur d’une part, le directeur de l’autre. Le premier m'a déclaré qu’il était prêt à examiner avec attention cette innovation. Elle lui faciliterait ses transactions commerciales, à l'heure surtout où l’on parle tant de restrictions dans les importations. Il n’y mettrait toutefois qu’une condition (condition qui me paraît fort légitime), c’est que les tarifs de location actuellement en vigueur n’en souffrent pas. Que m'importe, ajoutait-il, de ne louer que deux films par mois au lieu de quatre, si le chiffre de mes bénéfices est le même. Mais il faudrait que l’accord soit général. En tous cas, ce serait un premier pas vers un nouveau système de location. Le directeur, se retranchant derrière l'opinion publique, est très réservé. Il craint une diminution de recettes que la réduction des frais de publicité ne compenserait pas. Il accepterait fa chose: sien deuxième semaine il bénéficiait de quelques adVantages dans le prix de location. Sur ce point, on constate, un flottement. Je n’en admetträi cependant la légitimité qu'après expérience. Il faut voir, en effet, l'accueil que le public fera à l'innovation. Si l’entente était unanime et parfaite entre loueurs et directeurs, je crois que le spectateur ne bouderait pas au cinéma bi-mensuel. On pourrait profiter des circonstances pour lui faire admettre qu’il y va de l'intérêt général. Il verrait moins de films, mais ils seraient meilleurs. D'autre part, le succès des grands films n'étant jamais épuisé en huit jours, il pourrait jouir plus longtemps d’un spectacle qui lui plaît. C’est encore un résultat appréciable. Les objections ne manqueront pas : les artistes n’envisageront point sans crainte un nouveau ralentissement de fabrication. Mais, comme tout se tient, ils n’y perdraient pas grand chose. Car enfin, si l’on produit moins, et que les films soient meilleurs, il faudra un temps plus long pour les mettre au point : donc autant de salaires qu'auparavant, sinon plus. Et, tout compte fait, ne trouverait-on point dans cette affaire un excellent moyen de relever le niveau artistique de la production francaise? La discussion et les paris sont ouverts. L. DRUHOT. NA OPA RES IEEE PROPAGEZ. — Qui se fait l'Echo fidèle et désin= téressé de vos revendications = (A Lsrsiteee Après la Répartition Où l’on voit, une fois de plus, que ce n’est pas dans l’étatisme qu’il faut chercher la solution des problèmes sociaux. Lorsqu’au commencement de février le Ministre de l'Intérieur convoqua à son cabinet les présidents des Associations de Théâtres, Concerts et Cinémas, pour leur annoncer qu'il se voyait dans l'obligation de fermer leurs établissements quatre jours sur sept, ces Messieurs lui objectèrent : « Mais notre personnel, Monsieur le Ministre ! Avez-vous songé à notre personnel, qui a déjà tant de peine à vivre et qui, du fait des restrictions que vous nous imposez, va se trouver dans une situation voisine de la misère >... » — « J'y ai songé, répondit le Ministre, et tout en vous demandant de faire le maximum d’efforts, je m'engage à parfaire le montant des appointements. La mesure que je prends n’est pas une brimade, ni la conséquence de certaines campagnes de presse, elle m'est simplment dictée par les citconstances et la nécessité de rechercher les moyens les plus pratiques et les plus immédiats d'économiser le charbon. » Les directeurs respirèrent et, à quelque temps de là, ainsi qu’on le leur avait demandé, ils fournirent au Ministre un état détaillé et complet des salaires de leurs employés. J'ai dit quelle avait été sa surprise, plus que cela, sa stupéfaction. Et comme il n’y a rien d’ennuyeux, pour un Ministre, comme de revenir sur une promesse, il s’empressa d'obtenir un décret de réouverture. La liberté et quelques billets suffisaient, dans son esprit, à faire l'oubli sur un essai d'économie qui, au dire de M. Loucheur lui-même, n’avait donné aucun résultat sérleux. Malheureusement, les braves travailleurs du spectacle, qui attendaient impatiemment la manne ministérielle, furent quelque peu décus quand leurs présidents de groupe leur apprirent qu’il leur revenait à chacun 12 fr. 65... Ils pensèrent qu’on se moquait d’eux. Quelques-uns, qui avaient cru tout d’abord à une jonglerie financière, eurent tôt fait de se rendre à l'évidence quand on leur montra les listes du personnel et les bons de payement. Il n’y avait pas à dire : ils étaient bien 1.265 employés dans les Cinémas de Paris et du département de la Seine, et c'était bien 20.000 francs, pas plus, pas moins, qu’ils avaient à se partager. IPF AGE Le chiffre était exact. Il n’y avait pas à Y revenir, et chacun de penser : « Ça n’est pas beaucoup ; on s’est peut-être moqué de nous, mais, bast, puisque nous pour vons, à présent, travailler tous les jours, n’y pensons plus !...» Ce qui prouve, en passant, que quoi qu’on dise, l'esprit public, en France, est meilleur que sa réputation et que tout Y finit par des chansons.