Le Courrier Cinématographique (April 1917)

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LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE 11 Us dirons que ui RUE É 1 nous à donné l’idée de faire la Pensons à l'Avenir La page humoristique de Marcel Arnac, qui montrait le directeur du Courrier rédigeant un article dans son gourbi entre deux marmitages, évoque la situation à la fois originale et tragique des nombreux artistes qui vivent dans la tranchée et dont les facultés initiales reprennent, malgré tout, leurs -droits. Dans notre secteur un médecin auxiliaire vient parfois l'après-midi sculpter une « Victoire » dans le roc de la grotte qui nous préserve des intempéries ; un bijoutier y cisèle des broches pour les marraines de ses camarades, un autre confectionne avec flegme des scénarios cinématographiques qu'il réserve pour l'après-guerre ; dernièrement un poète à l’inspiration ardente alignait, entre deux patrouilles, les alexandrins en vue de concourir au Grand Prix de Poésie que doit décerner, cette année, l'Académie Française. Bref, pendant les loisirs forcés que nécessite l’état de la température ou la préparation d’offensive, chacun, suivant son inclination ou son tempérament, aime revenir à l’art aimé qu’il dût délaisser pendant de longs mois ; et J'imagine que ce qui se passe autour de moi doit exister également ailleurs. C'est ainsi que le Lieutenant Charles. Le Fraper, de son poste d’officier, aime à reprendre la plume de l’éminent journaliste cinématographique qu'il était avant la guerre pour défendre cette industrie du cinéma devant laquelle tant d’obstacles se dressent chaque jour. Je lui signalerai qu'il est une branche de l’art et de l’industrie allemands sur laquelle il serait très opportun de retenir l'attention des personnalités compétentes : et c’est précisément le cinématographe. Après la signature de la paix laissera-t-on les maisons allemandes reprendre l'important débouché qu'elles avaient réussi à créer en France et chez nos Alliés ? (Particulièrement chez les Russes et les Belges). Sans doute, l'Art n’a pas de patrie et cette théorie, fréquemment discutée à propos de Wagner, a des défenseurs intelligents, quoique nous n’ayons point vu poindre encore à l’horizon le Wagner du Cinéma. Aussi bien, toutes les productions allemandes cinématographiques — malgré leur perfection technique et leur prix relativement inférieur — n’ont jamais eu la qualité qui puisse les faire aimer du public français. La pudeur, le bon sens, la loyauté la plus élémentaire ne défendront-ils pas à ces acteurs d’Outre-Rhin de divertir nos familles après nous avoir si cruellement servi les horreurs de la guerre et jeté au tombeau tant de camarades, tant d’êtres chers ? La question est complexe. J'y reviendrai. Je crois cependant qu'il est nécessaire que les producteurs français et alliés — les premiers intéressés — étudient cette importante affaire pendant que les armes achèveront peu à peu de démontrer notre supériorité et notre force. Emile THIERCELIN.