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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
simplement des faits, et je dis que ces différentes associations se sont fondées en raison des circonstances. Si l’on n’avait pas vu les choses à Lyon, à Marseille, à Bordeaux, à Tours, sous un autre jour qu'à Paris, il est probable que l’effort de défense corporative n’aurait pas été aussi dispersé.
Loin de moi la pensée de trouver la chose mauvaise : à situations diverses, moyens de défense différents. Par exemple, étant donné qu’il s’agit d'intérêts généraux, il n’en reste pas moins vrai que l’union et la cohésion sont indispensables si l’on veut arriver à bonne fin. Les méthodes de travail doivent être les mêmes et les résultats centralisés. S'il en était autrement, rien ne serait modifié à l’état de choses dans lequel nous vivons. Ça serait toujours l’incohérence et le régime du bon plaisir.
Comme le disait encore fort justement M. Benoît-Lévy, l'obtention d’un statut du cinéma s'impose avant toute autre chose. C’est le premier article que les groupements régionaux doivent inscrire sur leur tableau de travail. Lorsque nous aurons obtenu satisfaction sur ce point, nos autres revendications seront facilement solutionnées.
En terminant, un tout petit conseil à mes amis de Paris et de province : Pas de course à l'influence prépondérante et à la première place. Que chacun travaille dans un but commun, sans autre espoir de récompense que notre prospérité à tous.
Avant peu de temps, nous pouvons réduire à néant les prétentions censoriales des maires qui, en brimant l’exploitation, entravent l’essor de l'édition et compromettent par conséquent la richesse nationale.
Est-ce un signe des temps, ou la raison se fait-elle jour, mais depuis quelques semaines M. Gustave Téry ne décerne plus de couronnes civiques aux maires de province éteigneurs de lanternes à projection.
Léon DRUHOT. “ Les Marins de France
Film de Bienfaisance Le film Les Marins de France 1914-1917 sort dans les
cinémas d’exploitation le 20 avril.
Il est nécessaire de signaler que ce superbe film est non seulement un film de propagande, mais aussi un film de bienfaisance.
En effet, la Ligue Maritime Française, association reconnue d'utilité publique, qui a reçu mission des Pouvoirs Publics, exploite ce film au seul et exclusif bénéfice des œuvres d'assistance aux marins de guerre et de commerce et à leur famille.
C’est une pensée fort belle de faire servir la totalité des recettes produites par ce film au soulagement des misères abattues aux foyers de ceux-là même dont cette œuvre montre la vie héroïque.
Sachant que les recettes vont aux familles des vaillants qui depuis trente-trois mois travaillent sur mer pour le salut de la patrie en danger, chacun aura à cœur de participer par son obole à l’œuvre de solidarité à laquelle nous convie la Ligue Maritime Française.
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UN HOMME PASSA
Drame Cinégraphique
EMMY LYNN “ ÉCLAIR-FiLm ”
Autour du Cinéma
La Vocation d'Oscar
Dire que c’élait un ardent travailleur eut été, certes, une exagération altérant la vérité au point de la faire retourner dans le puits étancher sa soif. Dire aussi que c’était un oisif, un être inutile, c'eût été porter un jugement quelque peu téméraire sur ce pauvre Oscar Chair, lequel à vingt-deux ans, exempté du service militaire et unique héritier de Faust Thair, le riche fabricant de pilules — s’ennuvait ferme et commençait à trouver la vie dénuée d’agréments.
À la vérité, si ce jeune homme ne faisait rien, ce n’était pas la paresse qu’il fallait incriminer. Non, Oscar, plus courageux qu'on aurait pu le supposer, était animé des meilleures intenlions de se rendre utile à la Société.
Seulement, depuis plusieurs années qu’il était en quête d’une carrière, il n'avait pas encore réussi à en trouver une pour laquelle il se sentait né. Aussi, tranquillement, sans s’en faire, il cherchait au hasard du chemin sa vocation.
Un jour qu'il errait, l'âme un tantinet mélancolique, dans les environs de la place Clichy, il remarqua une rue étroite, presque déserte, poriant un joli nom évoquant les plus suaves parfums avec les plus belles choses du printemps.
Séduit par cette appellation — peut-être était-il poète à cette heure — il se dirigea à pas lents vers la rue au qualificatif enchanteur, et se mit en devoir de regarder toutes les maisons la bordant, pour juger si vraiment elles étaient dignes de figurer en ces lieux.
Soudain, devant l’une d’elles au numéro impair, il s'arrêta et réfléchit longuement. Puis il esquissa le geste de porter à son front plissé un doigt indicateur, et murmura enfin : « Ça y est, j’embrasse cette noble carrière, j'ai la vocation ».
Que signifiait donc cette attitude étrange devant une villa soigneusement entourée de grilles 2 En deux mots voici. Oscar venait de lire sur un bout de carton, accroché à une branche avec une ficelle, cette annonce : « Ecole d'art cinématographique ».
Il poussa la porte et aussitôt une sonnette au son aigre se fit entendre de la plus désagréable façon. Un monsieur, la face entièrement rasée, avant loutes les apparences d’un artiste pour qui la roue de la fortune n’aurait jamais tourné, entr'ouvrit une autre porte, et sans façon lui demanda ce qu’il voulait.
Alors, il expliqua l’objet de sa visite. On discuta. Bref l’on tomba d'accord.
Et quelques jours après Oscar vint prendre ses premières